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Rubrique Régions

KHEMIS MILIANA Une plaie au cœur de la ville

La ville de Khemis Miliana, chef-lieu de commune et de daïra, où vit une population de plus de 100 000 habitants, la ville la plus importante de par sa situation géographique à carrefour incontournable du nord au sud et d’est en ouest, et qui ne cesse de s'étendre, cette ville qualifiée de poumon économique de la wilaya demeure, depuis plus de 10 ans, une cité qui continue de s'agrandir dans une totale anarchie dans l'indifférence magnanime des autorités locales.
La place Hamadi-Bencherki, située au cœur de la ville, et toutes les rues et ruelles alentour sont gangrenées par le commerce informel, des espaces où tout se vend, de la brocante, aux meubles, à la friperie, le poisson, les légumes, les chaussures, l'habillement, l'abattage à ciel ouvert de la volaille, un lieu où il suffit d'occuper une place avec quelques cartons pendant un laps de temps pour pouvoir la céder à coups de millions.
Cette place était occupée par une marché en charpente métallique à l'intérieur duquel toute l'activité commerciale était organisée, mais à une certaine époque, certains responsables mus par excès de zèle, croyant bien faire, ont détruit cette structure pour la vendre à l'état de ferrailles alors que certaines villes à l'exemple de Koléa, Miliana, Blida, ont gardé ce genre de structures, les ont entretenues et les maintiennent toujours en activité.
Certes, il existe encore un marché couvert, au rez-de-chaussée d'un grand ensemble, occupé actuellement seulement par des boucheries. Cependant, quand on y entre, à la vue des étals et des présentoirs des viandes, on n'a plus envie d'acheter car de par le plafond, coulent à longueur d'année des eaux usées des habitations du dessus.
Cependant, il y a bien eu une tentative de mettre un peu d'organisation dans ce lieu, et ce, en 2 012 lorsque le wali de l'époque a pris la décision de le substituer par six marchés de proximité dans chacun des grands quartiers de la ville d'une capacité globale de plus de 550 commerces, et c'est ce qui fut fait et qui a coûté quelque 40 milliards, deux de ces structures financées par le budget de la wilaya et les quatre autres par le PCD.
Que sont devenus ces marchés de proximité ? Achevés en 2015, à ce jour, ils n'ont toujours pas été attribués à leurs bénéficiaires, et ce, après deux recensements des commerçants concernés, le premier par une instance qui a même délivré des titres d'attribution mais l'opération avait été gelée selon nos sources après constatation de certaines irrégularités. Le second recensement confié à une autre institution a connu le même sort pour les mêmes raisons, indiquent certaines sources dignes de foi.
Aujourd'hui, ces marchés sont toujours fermés, et ils se dégradent de plus en plus. Celui de la cité Houria a été pillé de tous ses équipements intérieurs et y a été volé tout ce qui pouvait l'être, le reste pratiquement détruit.
Résultat de toute cette opération, des milliards dépensés aux frais du contribuable et du Trésor public parce que les autorités locales n'ont pas cru utile d'y affecter un gardiennage.
Tout récemment, dans le cadre du développement local, plusieurs opérations inscrites pour la réhabilitation de la place Hamadi ont dû être annulées parce que les activités commerciales qui y sévissent ont fait de cette place et de ses rues avoisinantes une grosse plaie d'une grande laideur implantée au cœur de la ville, activités commerciales du marché informel qui sont devenues une contrainte difficilement surmontable et qui ont poussé à l'abandon des opérations inscrites, lesquelles ont été détournées au profit d'autres quartiers pour d'autres objectifs.
Incapacité ou indifférence des autorités locales ? Aux administrés d'apprécier.
K. O.

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