Pourquoi fait-on la paix avec celui que l’on aura auparavant banni avec une violence telle qu’il ne manquait plus que la prison pour illustrer le divorce ? Est-ce pour empêcher toute tentative de se redéployer ailleurs et mieux contrôler l’ancien allié ? Dans quel contexte combattre la traîtrise et la corruption ? Les questions offrent tout juste un semblant de réponse et celles qui restent en suspens n’interpellent pas plus que cela les millions d’Algériens inscrits, depuis de longs mois déjà, dans une démarche de rupture. Des marcheurs auxquels une logique des plus élémentaires dicte de garder le cap vers ce qui porte leurs espoirs et inspire les mécanismes de défense qui aident à survivre autrement. On s’est longtemps demandé quand s’arrêterait ce foutage de gueule et quand on renoncerait à vouloir, à tout prix, faire avaler des couleuvres au citoyen lambda. On a longuement attendu que parmi les profils éclairés qui s’égosillent à nous expliquer ce qu’il faut faire pour aller mieux, il y en ait quelques-uns qui osent pointer du doigt ceux parmi les hauts responsables qui ont conduit, en famille, l’Algérie à la dérive.
Désigner les coupables. Ceux qui ont ruiné le pays et ont le front, aujourd’hui, de jouer les vierges effarouchées dans un contexte aussi sensible et face à un peuple poussé à bout. Un peuple qui appelle à la fin de la mise à mort et sait qu’il n’aura pas gain de cause, dans l’état actuel des choses. Un peuple qui se démarque d’élites qui usent d’un langage opposé à ses aspirations. Loin de celui dont use une société civile qui se substitue à ceux qui dilapident les biens du contribuable pour maintenir le pays la tête hors de l’eau et l’empêcher de sombrer dans l’irréparable.
Tous ceux qui battent le pavé sans montrer le moindre signe d’épuisement savent, désormais, à quoi s’apparente le manque de respect à leur égard.
Le système serait-il définitivement cerné par des traîtres à la patrie et serait-il seul à se soucier de la dignité de cette dernière ? A croire qu’il y a, d’un côté les nationalistes portés par l’amour du pays et les autres, cette majorité qui comprend, autrement, l’engagement envers ce dernier.
M. B.
