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Rubrique Soit dit en passant

Entre deux sentiments contraires, la vérité

Il peut nous arriver de flatter une situation à un temps T et de se contredire quelques jours après. Personnellement, cela ne me gêne pas de dire du bien d’un évènement et de me rétracter peu après. Revenons, par exemple, sur ces surprises que la rue nous réserve parfois. Imaginez que vous décidiez d’emprunter, à pied, les rues d’Alger et que vous leviez spontanément les yeux vers les balcons tout en ne comprenant pas pourquoi beaucoup d’entre eux ont des allures si différentes. Certains sont protégés par des rideaux propres quand ils ne sont pas neufs en prévision du Ramadhan. Un mois béni à l’approche duquel on fait le grand ménage, histoire de l’accueillir avec le respect que l’on pense lui devoir et que l’on ne montre pas aux autres mois de l’année. À d’autres balcons pendouillent des tissus délavés. Dans la même ruelle vous avez des comportements, des images et leur contraire. Avons-nous le pouvoir de changer les choses, de limiter leur transformation à leur seul avantage ? Les balcons sont dégoûtants, qu’ils donnent sur les grandes artères ou sur les ruelles moins exposées au regard des passants.
Bab-El-Oued, Trolard, Réda-Houhou, Hassiba-Ben-Bouali, Mohamed-Belouizdad et j’en passe. On devrait pénaliser les gens pour les bâches dégoûtantes, censées protéger du regard curieux des voisins ou des passants auxquels on n’a aucune honte à offrir une image aussi laide de soi-même et de son chez soi et de laisser penser que son intérieur n’est guère mieux entretenu. C’est vrai que lorsque l’on s’arrête en ville pour souffler, on ne peut pas s’empêcher de lever les yeux vers ces frontons magnifiques et ces balcons aux sculptures maltraitées ! On se demande qui la vue de ces dégradations gêne quand aucune autorité ne se manifeste pour y mettre un terme. Pourquoi badigeonner les façades d’immeubles si les balcons sont, aussitôt les peintres partis, de nouveau envahis par tout ce que l’on se refuse de jeter mais que l’on ne veut pas avoir à l’intérieur ? La verbalisation et l’introduction d’amendes payables dans de courts délais éduqueraient, à n’en pas douter, les récalcitrants au respect de l’environnement et d’autrui.
M. B. 
 

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