D’accord pour un traitement équitable et égalitaire entre grands et petits employés de l’institution. Ce lieu de pouvoir, livré aux caprices, aux injustices et à tant d’autres écarts de conduite depuis la décision de Bouteflika de ne plus se déplacer jusqu’au palais d’El-Mouradia et de régner, par conséquent, sur les structures et sur les hommes à partir de chez lui. Ce que personne n’a jamais osé contester.
En son absence, l’ancien siège de la Présidence a survécu et résisté à sa propre désintégration comme il a pu. Pas grâce à ceux qui ont vécu la désertion de son premier locataire comme une bénédiction. L’occasion idéale de ne pas en faire à l’excès, mais surtout celle d’échapper à tout contrôle en ces lieux livrés à la débandade et aux abus en tous genres. Inutile d’en être pour deviner comment les choses fonctionnent à l’intérieur de la citadelle, dès lors que le siège de l’autorité a opté pour un autre environnement. Mais pour les Algériens qui ignoraient qu’y compris à la cantine, les hauts cadres, cadres moyens et petits fonctionnaires n’étaient pas logés à la même enseigne et donc ne jouissaient pas des mêmes privilèges, les voilà désormais informés plus que rassurés sur le fait que les derniers faisaient l’objet de traitements inéquitables.
Tout pour l’encadrement et rien pour les subalternes. Certes, mettre un terme à ce genre de pratiques peut être perçu comme un premier pas vers une correction du traitement réservé aux uns et aux autres. Mais ce premier pas paraît tellement dérisoire comparé au reste ! Quand vous pensez aux sommes colossales empochées par toutes ces superstars du détournement, aujourd’hui sous le coup de poursuites judiciaires, vous vous demandez combien il en reste dehors.
Au rythme où vont les arrestations et les accusations, rien ne laisse entendre que la justice soit au bout de ses peines ni même prête à clore le lourd dossier de la corruption. Tout cela est bien beau, mais à propos de l’argent qui dort dans les comptes offshores, on le récupère quand ? Comment convaincre, sinon, que l’intégrité a triomphé de la rapine et que l’engagement a remplacé l’intention de faire pareil ?
M. B.
