A chaque fois que quelqu’un y fait allusion, on repense au nombre incalculable de milliardaires frais émoulus qui se planquent derrière les murs de la forteresse pour se distinguer, essentiellement, du lumpenprolétariat. Pour échapper à son regard accusateur et à ses inévitables jugements !
Il y a longtemps que des rumeurs semblables recyclent ponctuellement l’information. Le Soir d’Algérie s’en est fait l’écho récemment, en s’appuyant sur des fuites dans l’entourage du chef de l’Etat selon lesquelles on penserait à restituer l’imprenable citadelle aux siens. A rouvrir au grand public les portes de la célèbre résidence d’Etat. Une casemate de luxe, symbole de passe-droits en tous genres qui abrite la crème de la voyoucratie et sème colère et frustration chez ceux qui en ont été injustement privés.
La faune, en question, aux prétentions étendues, ne serait, ainsi, plus en odeur de sainteté auprès de la nouvelle équipe aux commandes. Une fois de plus, donc, la voilà de nouveau dépoussiérée pour donner à penser que là, on ne plaisante pas.
Quand on dit que l’on va faire et que l’on ne fait pas ! Personnellement, je doute fort, pour l’instant, que l’on puisse déloger la graine de potentats qui occupe les lieux. Ces hommes à l’allure douteuse qui, un kamis enfilé, pour avoir fière allure, et claquettes aux pieds, arpentent les allées fleuries de la résidence, à la rencontre de voisins aux mêmes prétentions et mus par les mêmes certitudes. Des partenaires de fortune avec lesquels ils échangeront, allègrement, sur les services qu’ils comptent rendre au pays, mais aussi sur les difficultés à gérer un peuple qui ne mesure pas la chance qu’il a d’être ruiné par eux seuls et pas par d’autres.
Des sangsues élevées au rang de notables et autorisées à se sucrer sur le dos du contribuable. Mais admettons un instant que l’on puisse vraiment les mettre dehors sans subir la moindre résistance de leur part ! Où vont-ils aller ? Ils ont tous loué leurs villas avant d’aller jouir gratuitement de celles offertes par un Etat qui a décidé, pour dorloter ses fidèles et garder un œil sur leur capacité de nuisance, d’en priver les Algériens.
M. B.
