Placeholder

Rubrique Soit dit en passant

Sans contrat de performance ni exigence de résultats

Le désintérêt des Algériens pour la chose politique n’a jamais été aussi patent. Jamais une mandature n’avait réussi à obtenir autant d’indifférence. Ce sentiment que d’aucuns jugeraient farfelu, pour avoir fait l’impasse sur une transformation qui poserait problème et que l’on aurait involontairement ratée ? Mais au fait, pourquoi l’Algérie ne dispose-t-elle pas d’un fichier de cadres ? Feu le président Mohamed Boudiaf avait pourtant commencé à prospecter et répertorier tout ce dont le pays disposait en ressources humaines. Les nominations s’opèrent en fonction d’appartenances au clan, sans contrat de performance ni exigence de résultats. Car sinon, comment expliquer que des hommes soient maintenus indéfiniment, pendant 10, voire 15 ans à la tête d’entreprises déficitaires alors que la vocation première de celles-ci est de générer des profits ?
Pour l’anecdote, je me souviens que ce sont des pilleurs qui avaient découvert, il y a près de 20 ans, les fameux containers de pétards entrés frauduleusement au port d’Alger. Ils avaient alerté la police et pas les services douaniers à qui il restait à épingler l’inspecteur indélicat qui avait accompagné la malversation pyrotechnique. Ce dernier qui demeurait introuvable s’était, en fait, déjà fait la malle. Durant les 20 ans de gestion bouteflikienne, la débandade était à tous les niveaux ! Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Pendant que les combines en tous genres prospéraient, on continuait à nommer des gestionnaires qui sclérosaient leur boîte dès leur prise de fonction. Il n’est pas certain que les choses aient changé, depuis, malgré les traductions à la chaîne de hauts fonctionnaires devant les tribunaux. À chaque fois que quelqu’un accède à un poste de responsabilité, il doit se dire que c’est le moment ou jamais de s’en mettre plein les fouilles. Inaptes à s’inscrire dans une quelconque prospective parce que sans démarche ni programme, les nouveaux promus commençaient par refaire la décoration de leur bureau et, pour mieux asseoir leur autorité, poussaient même l’inutile dépense à en changer le mobilier. Est-ce que c’est encore le cas ?
M. B. 

Placeholder

Multimédia

Plus

Placeholder