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Rubrique Soit dit en passant

Un remède aux millions de microbes ?

Ils n’ont réellement aucune pudeur lorsqu’ils fustigent leurs concitoyens. Ils sont tellement vulgaires lorsqu’ils s’en prennent au courage et à la ténacité de celles et ceux qui, contrairement à eux, ne désespèrent pas de se donner les moyens de vivre un jour, autrement ! Et lorsqu’ils montrent autant de mépris à l’égard d’une rue qui plaide en permanence pour son droit à la liberté et à la justice, ils le font avec tellement peu de classe. La violence dont ils usent lorsqu’ils invectivent ceux qui s’opposent au système et réclament du nouveau aux commandes du pays renseigne sur ce qu’il reste à déployer comme énergie pour protéger l’Algérie des coups qui lui sont portés et lui éviter les expositions nocives aux retournements inamicaux. Qualifier les millions de marcheurs qui défient l’ordre établi en bravant grosses chaleurs, froid, pluie et grêle d’«invasion microbienne» sur un média public, bien à l’abri du mouvement de protestation, est indigne. Je n’en dirai pas plus pour éviter de faire plus de la pub aux offres de services qui collent aux insultes.
En vérité, je ne voulais parler que de cette terrible main étrangère qui s’occuperait, selon ses détracteurs familiers, de ce qui ne la regarderait pas. Ils ne pouvaient pas espérer mieux. Les détracteurs, bien entendu ! Maintenant qu’on leur a offert de quoi enrichir le débat, ils démarrent tous là- dessus avant de développer leur programme, quand ils ont quelque chose à dire. Cela n’aura échappé à personne que, si elle sert la «bonne» cause, la main étrangère est plus que la bienvenue.
Il faut comprendre aussi les nôtres. Ils sont en tellement mal de solidarité interne ! Quand elle n’arrange pas, elle devient traîtresse, inspirée par le camp ennemi de l’Algérie.
Moi qui espérais apprendre davantage de nos ambitieux hommes politiques, de ceux qui encombrent ma boîte mail avec les comptes rendus de leurs conférences de presse et de leurs offres militantes, leurs réactions m’ont stupéfaite.
Quand ce n’est pas le terrorisme ou le danger aux frontières, quand ce n’est pas la crise économique et le chômage, on nous sélectionne la méchante force étrangère à exécuter.
M. B. 
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