La défaite, plus ou moins inattendue des Verts à Cotonou, devant le Bénin (1-0) mardi après-midi en match comptant pour la 4e journée des qualifications pour la Coupe d’Afrique des nations (Can-2019) a laissé le champ libre à toutes les spéculations, notamment sur le remaniement effectué sur l’équipe-type et la prestation des camarades de M’bolhi. Chacun y va de son propre commentaire, comme à chaque sortie des Verts.
Partie favorite, notre sélection nationale, qui avait les faveurs des pronostics pour arracher la qualification, est vite retombée sur terre y compris et le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi, et le sélectionneur national Djamel Belmadi ; eux qui voyaient déjà les Verts en finale de la CAN 2019 (!) avant même d’assurer la qualif’ pour la phase finale. La réalité du terrain et de l’Afrique est tout autre, devraient-ils se dire à l’issue de cette défaite amère que les Algériens n’arrivent pas digérer surtout les changements effectués qu’ils jugent «inutiles», hormis Djamel Belmadi, qui n’a pas hésité à assumer et endosser la responsabilité de ce revers. En effet, le sélectionneur national a effectué pas moins de cinq changements dans son Onze rentrant comparativement au dernier match face au même adversaire, vendredi, à Blida. Un remaniement qui n'avait pas lieu d'être, selon les observateurs, puisque l'équipe restait sur un succès relativement convaincant. On reproche surtout à Belmadi le fait de reléguer Youcef Attal, qui avait réalisé une bonne partie à Blida, sur le banc des remplaçants ou encore l'attaquant Baghdad Bounedjah, auteur de deux buts lors des deux derniers matchs, laissé également sur banc en plus de Mahrez. Un turn-over qui n'a pas eu l'effet escompté, puisqu'au final, les Verts se sont inclinés. Mais, Belmadi est convaincu de ses choix. Il continue d’ailleurs à affirmer et à défendre sa perception du football. Il savait, qu’en reléguant Mahrez et Attal au banc des remplaçants, qu’il allait mettre tout un pays à dos en cas de mauvais résultat. «Nous avons eu deux matchs dans un intervalle très court. Il fallait bien faire tourner l'effectif pour redistribuer les cartes. Je ne suis pas là pour faire en sorte que des joueurs ne reviennent plus en sélection, je suis là pour leur permettre plutôt d'avoir un autre état d'esprit, qu'ils sachent que les places ne sont pas acquises de par le nom, la position, ou le statut qu'on détient (…) Les défaites je les prends pour moi, il y a 23 joueurs dans une équipe. Je ne pense pas que l’expression «on ne change pas une équipe qui gagne» soit vraie. J’ai souvent changé mon équipe et j’ai souvent gagné», a-t-il expliqué à l’issue de la partie qui a permis aux Béninois de remporter leur première victoire, de leur histoire, devant l’Algérie.
«Il y a du déchet technique… »
«Quand Belfodil marque contre Manchester City tout le monde l’applaudit, quand il le fait en Allemagne tout le monde est content. Je ne vais pas jeter la pierre sur Ghezzal, ce sont de bons joueurs sur qui je compte beaucoup (…) Adam (Ounas) aurait pu marquer, il a fait une bonne entrée en jeu, il a fait ce que l’on attendait de lui, il a provoqué des fautes, il a tapé sur la barre (…) Youcef (Attal) revient de blessure musculaire et lui aligner les matchs en si peu de temps de récupération n’est pas bon pour lui. C’est moi qui ai pris la décision donc, je prends la responsabilité», s’est-il expliqué sur ses choix ; des choix certes contestés, et que le sélectionneur national justifie. Quant à son analyse sur la rencontre, Belmadi, qui s’est dit très déçu du résultat, souligne qu’«en première mi-temps, je trouve qu’on est passés à côté de notre sujet. Si on ne gagne pas ce genre de matchs, c’est qu’il y a un vrai souci. Je pense que la volonté que l’on a pour ce match-là il faut qu’elle soit surdimensionnée. On doit se donner à 150% lors de ce genre de rencontres. On doit remporter des victoires. On a pris des coups, on a subi le choc physique et ça a été difficile pour nous. En plus, je pense que ce n’est pas la peine de parler une nouvelle fois des conditions. Il faut être présent dans l’impact physique à l’avenir et être encore meilleur. Il y a des ingrédients que l’on se doit d’avoir afin de réussir de bonnes prestations et revenir avec des victoires. On a aussi manqué de chance, on a frappé sur le poteau (…) En seconde période, on est mieux qu’en première et on sent que l’on est plus ambitieux. Surtout après l’expulsion où on a tenté d’être encore meilleurs mais sans pour autant être décisifs. Il y a du déchet technique, il y a un manque de clairvoyance, on force les choses, on exploite mal les faiblesses de l’adversaire. Au Qatar on pouvait m’entendre lorsque je relançais les joueurs n’y avait pas autant de supporters donc c’était plus facile pour moi». Belmadi tente par ailleurs de trouver les solutions ailleurs lui qui ne connaissait pas assez l’Afrique. «On n’a pas à être satisfait d’une défaite. On se demandait comment depuis 2 ans et demi, on n’a pas gagné en Afrique. On a fait parler tout le monde avant la rencontre, ils ont dit des choses et émis certaines raisons qu’on a prises en considération. Tout le monde a pu voir les conditions dans lesquelles s’est joué le match avec des ballons qui ne revenaient jamais et des chercheurs de balles qui ne rendaient pas le ballon. Je me demande vraiment à quoi sert les règlements de la CAF, alors que nous, quand on joue à domicile on est bardé de recommandations. C’est incroyable que tout le monde jette le ballon à chaque fois plus loin et qu’il n’y a personne pour le ramener. J’ai vu des choses bizarres», a poursuivi Belmadi qui reste sur une victoire, un match nul et une défaite en trois sorties. C’est dire que son bilan, pour le moment, n’est pas mieux que ses prédécesseurs, en attendant la prochaine sortie face au Togo le 16 novembre à Lomé, un rendez-vous que les Verts devront aborder avec la ferme intention d'éviter les erreurs de Cotonou. A l’issue de ces quatre journées, l’Algérie partage la première place avec le Bénin, avec 7 points chacun. Et au terme des six journées des éliminatoires, les deux premiers de chaque groupe et le meilleur troisième se qualifieront pour la phase finale de la CAN-2019.
Ahmed Ammour
Résultats de la 4e journée
Soudan-Sénégal 0-1
Madagascar - GuinéeEquatoriale 1-0
Comores-Maroc 2-2
Malawi-Cameroun 0-0
Burundi-Mali 1-1
Soudan du Sud-Gabon 0-1
Bénin-Algérie 1-0
Gambie-Togo 0-1
Seychelles-Afrique du Sud 0-0
Liberia-Congo 2-1
Zimbabwe-RD Congo 1-1
Rwanda-Guinée 1-1
Centrafrique-Côte d’Ivoire 0-0
Botswana-Burkina Faso 0-0
Mauritanie-Angola 1-0
Niger-Tunisie 1-2
Swaziland-Egypte 0-2
Namibie-Mozambique 1-0
Lesotho-Ouganda 0-2
Tanzanie-Cap-Vert 2-0
Libye-Nigeria 2 - 3
Kenya-Ethiopie 3-0
Guinée-Bissau -Zambie 2-1
Sierra Leone-Ghana (annulé).
Madagascar qualifié, une première…
Madagascar va disputer pour la première fois de son histoire la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), grâce à sa victoire contre la Guinée équatoriale (1- 0) mardi, la Tunisie et l'Egypte validant leur ticket en habitués. La sélection malgache, qui a obtenu son billet grâce à un but de Njiva Rakotoharimalala, n'avait jamais dépassé les tours préliminaires jusqu'ici. Un peu plus tard, et dans le même groupe A, le Sénégal a lui aussi validé son ticket pour la CAN- 2019 après sa victoire 1-0 au Soudan grâce à un but de Sidy Sarr (86e). Hormis le Cameroun, qualifié d'office en tant que pays organisateur, Madagascar est la première sélection à obtenir son ticket pour le tournoi, prévu du 15 juin au 13 juillet. Un peu plus tard, la Tunisie est allée gagner 2 à 1 au Niger grâce à un doublé de Firas Chaouat (28e, 32e), Youssouf Oumarou Alio réduisant le score pour les locaux. De son côté, l'Egypte, qui détient le record de victoires dans la CAN (7), est trop forte pour l'eSwatini (ex- Swaziland), battu 2-0 devant son public après avoir été écrasé 4-1 à l'aller. La phase finale, prévue au Cameroun, n'est pas encore officiellement confirmée. Des doutes planent sur les capacités du pays cinq fois vainqueur de la CAN à organiser la compétition en raison d'importants retards dans les préparatifs. La décision finale sur la tenue de la CAN-2019 dans le pays sera rendue fin novembre, avait annoncé la Confédération africaine de football (CAF) fin septembre.
Naby Keita, 3e Red blessé après Salah et Mane
Le milieu de terrain guinéen Naby Keita, transporté hors du terrain sur le dos d'un coéquipier, mardi, est le troisième joueur de Liverpool blessé en qualifications de la CAN-2019, après l'Egyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mane. Un responsable guinéen a confirmé à l'AFP que Keita, transféré de Leipzig à Liverpool l'été dernier, s'est blessé aux ischiojambiers lors du match au Rwanda (1- 1). Vendredi, l'attaquant Mohamed Salah a marqué un but sur un superbe corner direct contre l'eSwatini (ex- Swaziland) avant de se faire une petite élongation et quitter ses camarades avant la fin du match. De son côté, Sadio Mane a eu un pouce cassé lors de la victoire du Sénégal face au Soudan 3-0, samedi.
Le Nigérian Odion Ighalo en tête des buteurs
Le Nigérian Odion Ighalo, avec six buts marqués, est en tête du classement des buteurs des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN 2019), après les matchs de la quatrième journée disputés dimanche et mardi. Grâce à son triplé, inscrit face à la Libye (4-0), lors du match aller, et un doublé, mardi soir face au même adversaire lors du match retour, Odion Ighalo, attaquant du CC Yatai (championnat chinois), porte son total à six réalisations. L'international nigérian devance le Comorien El Fardou Ben Nabouhane (4 buts), après son doublé face au Maroc (2-2), et le Zimbabwéen Knowledge Musona.
Classement des buteurs
Odion Ighalo (Nigeria).
4 buts : El Fardou Ben Nabouhane (Comores), Knowledge Musona (Zimbabwe).
3 buts : Gelson (Angola), Mohamed Salah (Egypte), Faneva Andriatsima (Madagascar), Paulin Voavy (Madagascar), Farouk Miya (Ouganda), Justin Shonga (Zambie).
