Club de la Régionale, le CR Zaouia est le petit poucet de la Coupe d’Algérie. Et il a atteint, pour la première fois de son histoire, les demi-finales avec brio, après avoir éliminé le leader de la Ligue 2 professionnelle, l’ASAM en quart. Il est dirigé par Zouani Réda, l’ancien attaquant vedette de l’USMA des années 90 qui est en train de réaliser un coup de maître cette saison avec une place de leader dans son championnat et ce parcours historique en coupe.
Le Soir d’Algérie : Le CR Zaouia est en demi-finale de la Coupe pour la première fois de son histoire. Quel est le secret de ce superbe exploit ?
Réda Zouani : Le secret ? Mais il n’y en a pas. Cette réussite peut s’expliquer par la stabilité. Cela fait deux ans déjà que je suis l’entraîneur de cette équipe et dans le même temps, je travaille avec des dirigeants qui sont aussi mes amis. Ce sont des commerçants qui ne connaissent pas vraiment tous les rouages du football, mais ils me font une confiance totale. J’ai aussi un bon petit groupe de joueurs et avec un travail sérieux et rigoureux, on commence à en recueillir les fruits.
Le CR Zaouia évolue en Régionale 1 à trois points de la Ligue 2 professionnelle ?
Oui, et nous sommes leaders dans notre groupe. Nous visons l’accession en interwilayas.
Ce bon parcours en coupe est un stimulant pour la suite de votre championnat ou y a-t-il un risque de tout perdre en courant deux lièvres à la fois ?
Sur le plan moral, c’est toujours bien d’être en course en coupe, vu que les joueurs éprouvent beaucoup de plaisir à disputer cette épreuve populaire. La coupe nous a boostés et soudés.
Pour les demi-finales, vous aurez à affronter soit le MCA, l’USMBA, la JSK ou l’USMB. Il se peut que vous affrontiez Blida, si elle se qualifie dans un derby inédit ?
Oui, c’est du domaine du possible (rires).
Quel est l’adversaire que vous souhaitez éviter ?
Personnellement, j’aimerais éviter le MCA en demi-finale. Toutefois, je serais satisfait si le tirage au sort nous permettait de recevoir les Mouloudéens à Blida. Par contre, les affronter au 5-Juillet, alors qu’ils ont le vent en poupe actuellement, ce serait vraiment difficile.
Pourtant, vos joueurs doivent rêver de fouler la pelouse du temple du 5-Juillet face au Doyen ?
Oui, les joueurs sont prêts à affronter n’importe quel adversaire. Cette qualification, ils ne l’ont pas volée et ils croient en leurs qualités. Ils n’ont aucune pression et éprouvent beaucoup de joie à jouer cette coupe. De toute façon, si le sort nous propose finalement le MCA, on jouera nos chances à fond.
D’autant plus que la coupe n’est pas votre objectif ?
Tout à fait. L’important c’est le championnat.
Avoir atteint la demi-finale, c’est déjà historique ?
Comme je l’ai déjà déclaré à vos confrères, je suis l’entraîneur le plus heureux du monde, grâce à mes poulains. D’ailleurs, au lendemain de la qualification en demi-finale, je leur ai exprimé ma joie et mes remerciements. Pour moi, ce sont les joueurs qui font l’entraîneur et j’entretiens avec eux des relations fortes et amicales. Je suis leur grand frère, leur ami et leur confident. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi et inversement.
Après ce beau parcours en coupe, vous devez être un coach très sollicité aussi bien par les médias que par certains présidents de club pros ?
En ce qui concerne la presse, je n’ai aucun problème. C’est une corporation que j’ai toujours respectée aussi bien en tant que joueur qu’entraîneur. Moi, ce qui m’importe, c’est la reconnaissance des gens et qu’ils croient en mes compétences.
Avez-vous reçu des propositions de clubs de Ligue 2 ou de Ligue 1 ?
Pour le moment, non. Mais, il y a plusieurs managers qui m’ont appelé et qui ont apprécié le style de jeu de mon équipe.
Vous êtes natif de Blida et vous avez joué à l’USMB et à l’USM Alger. Lequel de ces deux clubs aimeriez-vous diriger un jour ?
Moi, ce qui m’intéresse, c’est ma méthode. Maintenant, pour diriger un club, il faut cibler les objectifs et le projet. Je suis un cadre de la santé et certains pensent que ça s’arrête là. Pourtant, en matière de football, j’ai tous mes diplômes, mais je suis lié au secteur de la santé que je ne peux pas quitter. Mais, s’il y a un bon challenge, pourquoi pas ?
Cela veut dire que si à la fin de la saison, l’USM Alger vous sollicite vous direz oui ?
Tout est une question de «mektoub».
Est-ce que vos anciens coéquipiers de l’USMA vous ont appelé pour vous féliciter ?
Oui, ils m’ont appelé. Je peux citer Mounir Zeghdoud, qui était très content pour moi et il était beaucoup en contact avec moi avant d’affronter Aïn M’lila puisqu’il l’avait rencontré en championnat de Ligue 2. Franchement, tous mes anciens coéquipiers usmistes m’ont envoyé des messages sympathiques et j’étais très content.
Si le CR Zaouia se qualifie pour la finale, seriez-vous prêt à escalader le mont de Chréa à pied ?
(Il éclate de rire). Je suis déjà très heureux, et en football, il faut prendre du plaisir et ne pas se mettre une pression inutile.
Propos recueillis par Hassan Boukacem
