«Le fair-play et la VAR chahutent la qualification des Verts», titrait hier le site de la FAF en commentant le match de mardi soir entre l’Algérie et l’Égypte, finale avant la lettre d’une Coupe arabe qui va véritablement débuter ce vendredi avec les quarts de finale.
Même sans perdre, les Verts donnent l’impression d’avoir… perdu. Et même beaucoup perdu à entendre et lire les commentaires qui ont suivi le match contre les Pharaons mardi soir au stade d’Al-Wakrah. Tous s’accordent à «accuser»… Djamel Belmadi d’avoir incrusté le «culte» de la victoire dans les esprits des fans et des joueurs. En vrai, si les Verts n’ont pas gagné ils n’ont pas non plus perdu. La première place du groupe D est revenue à l’Égypte grâce à un point du règlement jamais exhibé dans les compétitions organisées sous la coupe de la Fifa. Une trouvaille qui a été nécessaire pour deux sélections dont les duels ont souvent été stressants. Parfois dramatiques. Les algériens se sont globalement retenus jusqu’à cette fatidique 90’ quand Soudani a écopé du 4e carton jaune qui redonnait le leadership aux Pharaons (sanctionnés par trois cartons). Sinon, sur le terrain, les deux équipes se rendaient coup pour coup, sans qu’aucune d’entre elles ne prenne l’ascendant sur son vis-à-vis. D’ailleurs, les deux buts de la rencontre ont été la résultante d’une balle arrêtée, les égyptiens semblaient posséder plus longuement le ballon sans pour autant être menaçants dans le carré de vérité de M’Bolhi. Dans l’autre camp, Elshenawy a passé une soirée plutôt calme hormis sur les deux balles arrêtées, celle ayant permis à Tougaï de secouer ses filets pour la première fois depuis le début du tournoi, puis sur le coup franc magistral de Brahimi qui secouera le petit filet externe. C’est celle-là la vérité de ces retrouvailles qui ont valu des désagréments aussi bien aux Égyptiens qu’aux Algériens. Les premiers ont perdu deux de leurs pièces-maîtresses dès la première demi-heure de jeu ainsi que leur buteur Elsoulia, sorti sur blessure et donc incertain pour le match des quarts de finale, samedi, contre la Jordanie, alors que les troupes de Bougherra ont dépensé beaucoup d’énergie et laissé au carreau leur arme fatale Bounedjah, victime d’une commotion cérébrale mais dont le retour est attendu samedi contre le Maroc. Et puis l’objectif avoué n’était pas exclusivement d’aller au Qatar pour battre l’Égypte et rentrer au pays. Pour Bougherra et ses joueurs, la mission première durant cette Coupe arabe est d’en remporter le trophée. Et pour ce faire, il est impératif de faire table rase sur la compétition en surmontant tous les obstacles. Le premier sera, à ne point en douter, ce derby chaud bouillant samedi soir contre le Maroc, équipe invaincue à l’issue du premier tour avec une ligne offensive assez percutante et une défense tenace (+9). C’est «ça passe ou ça casse» pour Mrezigue et compagnie appelés à oublier leur stress né du nul face à l’Égypte et se dire que, en fin de compte, tomber sur les Lions de l’Atlas aura été la plus intéressante des affaires. Dans sa conférence de presse, mardi soir, le sélectionneur algérien semblait enchanté par l’état d’esprit de ses joueurs mais aussi par leur application. Il a aussi mis en avant les aspects liés à la fraîcheur physique qui pourrait faire la différence durant cette compétition rythmée et qui se déroule dans des conditions maximales en dépit des effets handicapants de l’humidité. Avec ses trentenaires (M’Bolhi, Brahimi, Soudani, Bounedjah, Belaïli), l’équipe d’Algérie va certainement avoir cette expérience que Houcine Amouta ne dispose pas au sein de son groupe mais, sur un match, tout repose sur la forme du jour et des détails qui pourraient parfois être extrasportifs.
L’arbitrage n’en sera pas des moindres sachant que les Verts ont perdu le leadership face à l’Égypte à cause d’une succession d’erreurs arbitrales dont la plus intrigante reste la sollicitation de la VAR sur le penalty et l’exclusion de Titraoui sans que cette même technologie ne remarque que le ballon qui avait précédé la faute de Tougaï sur Elsoulia avait entièrement quitté l’aire de jeu. La réclamation de la FAF portée devant le Comité d’organisation n’aura aucune suite sinon qu’à apporter la preuve que l’arbitre argentin et ses assistants n’avaient rien à faire dans cette Coupe arabe.
M. B.
Interrogé sur une prétendue réclamation de la FAF
M. Amara : «le match de l’Égypte, c’est du passé»
Interrogé sur une prétendue réclamation déposée par la FAF au sujet de l’action qui a précédé le penalty qui a offert l’égalisation aux égyptiens, le président de la FAF, Charafeddine Amara a répondu qu’il n’en savait rien, préférant s’interroger sur l’intérêt de la VAR pour juger de telles situations qui peuvent avoir des conséquences sur l’issue d’un match.
«Est-ce qu’on a déposé une réclamation contre le but de l’Égypte ? Je pense que ce match fait partie du passé», a répondu M. Amara qui a souhaité que «l’arbitre de la rencontre sollicite l’aide de la VAR pour vérifier si l’action qui a précédé l’égalisation n’était pas entachée d’une erreur de jugement. Je pense que cette technique a été mise en place pour éviter de tels quiproquos et surtout les injustices. C’est la raison pour laquelle la VAR a été instaurée», explique-t-il.
M. B.
Victime d’une commotion cérébrale
Des nouvelles rassurantes de Bounedjah
L'attaquant de la sélection algérienne de football A' Baghdad Bounedjah, victime d'une commotion cérébrale, mardi soir à l'occasion de la rencontre face à l'Égypte (1-1), «a subi plusieurs examens qui n'ont révélé aucune anomalie», indique la Fédération algérienne de football (FAF). Victime d'une commotion cérébrale suite à un choc avec le gardien égyptien Mohamed Elshenawy, l'attaquant algérien a dû laisser ses coéquipiers à la mi-temps face à l'Égypte, pour le compte de la 3e et dernière journée de la phase de poules de la Coupe arabe Fifa-2021 qui se déroule au Qatar. évacué à l'hôpital Hamad de Doha, Bounedjah a «subi des examens approfondis qui n'ont révélé aucune anomalie. Il sera suivi par le staff médical de l'équipe nationale et reprendra les entraînements dès qu'il sera jugé apte», a précisé la FAF. Cette dernière a même produit un document audiovisuel dans lequel l’attaquant d’Al-Sadd rassure son public. «C’était un duel avec le gardien égyptien. J’ai mal intercepté et j’ai perdu un moment connaissance. Le gardien ne l’a pas fait d’une façon délibérée. Il défendait ses buts. Cela fait partie des faits de matchs où les duels sont courants. Pour le match, j’avais fait une première mi-temps remarquable et le public était ravi. Je m’entendais avec Belaïli et on a fait pression sur l’équipe adverse en l’empêchant de monter. En seconde mi-temps, on n’a pas été au même niveau et on a encaissé le but égalisateur», dira Bounedjah qui annonce qu’il sera là samedi contre le Maroc. «Je vais parfaitement bien et je suis prêt. Je ferai en sorte de tout donner», conlut-il.
Madjid Bougherra :
«On s’est pas fait aspirer»
«Très content de l'attitude des joueurs. Depuis dix jours on gagne en cohésion. Finir deuxième du groupe à cause des cartons c'est triste, mais on est contents du comportement. On aurait pu tuer le match en première mi-temps mais ce n'est pas grave, c'était un derby serré. Les choses sérieuses vont commencer face au Maroc (samedi en quarts de finale, ndlr). Le Maroc a fait un sans-faute, ils sont ensemble depuis plus longtemps. ça se jouera aussi sur la fraîcheur. Nous sommes encore loin des demi-finales. Aujourd'hui, on a bien géré face à une belle équipe égyptienne, on a réussi à ne pas se faire aspirer. J'ai dit à Titraoui (expulsé dans le temps additionnel, ndlr) que ce n'était pas grave. Ce sont des jeunes qui en font un peu beaucoup et parfois un pied qui va trop loin, ils apprennent».
Yacine Brahimi :
«De bon augure»
«Ce fut un match intense, on a mené. Nous aurions pu faire mieux. On a eu la chance de jouer contre une équipe de haut niveau avant les quarts de finale, c'est de bon augure avant le prochain match (samedi face au Maroc en quarts de finale, ndlr). Dans tous les cas, il faudra jouer contre les meilleurs. Nous terminons à la deuxième place à cause des cartons, mais le plus important c'est l'état d'esprit, ça se joue à peu. Je dis aux supporters qu'on fera tout pour aller au bout. En toute humilité, nous sommes venus ici pour gagner le trophée».
Carlos Queiroz :
«Content de terminer leader»
«On méritait de gagner ce match exceptionnel face à l'Algérie. Les joueurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Je suis content de terminer leader du groupe. Le match face à la Jordanie en quarts de finale ne sera pas facile, ce sera du 50/50. Nous devons continuer à travailler avec abnégation dans ce tournoi, et aborder chaque match comme s'il s'agit d'une finale. Le public égyptien et la presse doivent soutenir les joueurs, ils en ont besoin».
