Après la déception tunisienne, dominée par l’Australie, l’Afrique a retrouvé le sourire grâce à la victoire, la seconde d’une équipe africaine dans ce Mondial, signée par les Lions de l’Atlas du Maroc face à l’ogre belge qui se voyait déjà en huitièmes de finale.
Le Maroc qui gagne face au deuxième du classement Fifa, la Belgique, n’est pas une mince œuvre. Un exploit que les joueurs de Walid Regragui ont su provoquer grâce à leur grinta mais seulement, le jeu produit par Ziyech et consorts ne pouvait que déboucher sur une telle performance.
Historique ! Les Lions de l’Atlas qui avaient timidement engagé ce Mondial, se contentant du point du nul face à une Croatie vraiment «prenable», ont réédité leur prestation de mercredi passé à laquelle ils ont su apporter une touche d’efficacité qui fera trembler les filets du mastodonte des Merengues Courtois. Hier dans un stade Al-Thumama acquis à leur cause, les Marocains ont construit méticuleusement leur succès en adoptant un système devant lequel le coach espagnol des Diables rouges, Roberto Martinez, n’a pas pu apporter de réponse. Un 4-3-3 évolutif selon les circonstances du match. Des débats intenses, faut-il le préciser, les Belges ont cherché à surprendre leurs vis-à-vis grâce à une stratégie (4-2-3-1) où l’attaquant de pointe Batshuayi était constamment sollicité. Le Maroc, qui avait opéré un changement forcé quelques minutes avant le sifflet initial quand le gardien Bounou, ressentant des vertiges, cédait la cage à son équipier Munir El-Kajoui, répliquait par des contres sur les couloirs où Boufal et Ziyech, aidés par Mezraoui et Hakimi, mettaient la défense belge en danger permanent. Et ce n’était pas la seule arme dont disposait l’ensemble marocain qui usera par ailleurs de ses frappeurs, en particulier le sociétaire de Chelsea qui verra son but sur coup franc direct refusé par le referee mexicain pour une légère position de hors-jeu de Amellah (45’+1’). Déçus par cette décision arbitrale, les coéquipiers de Aguerd reprendront le second half avec la même conviction, celle d’offrir une troisième victoire du Maroc en Coupe du monde, et surtout le même dispositif qui imposera aux Belges de ne pas trop se hasarder devant. Le même dispositif mais surtout de nouvelles cartouches, l’entraîneur Regragui apportera trois changements offensifs (Sabiri, Aboukhlal et Hamdallah, ndlr) qui auront leur incidence sur l’issue de cette partie qui se dirigeait vers une parité sans que personne trouve à redire. Un nul qui n’aurait pas, toutefois, fait plaisir aux Marocains dont l’objectif est resté le même : gagner et se relancer dans ce groupe F très ouvert désormais. Et c’est d’ailleurs ce trio qui donnera le tournis aux longilignes défenseurs belges et leur impérial portier. Le gardien du Real, surpris en toute fin du premier acte mais sauvé par la VAR, ne pourra à nouveau rien sur la frappe enroulée par Sabiri qui lui filera sous le bras droit (73’). Un avantage que les Belges ont maladroitement contesté en se portant aveuglément dans le périmètre marocain, oubliant que derrière, les hommes de couloirs de Regragui ont changé mais sont restés très actifs. Et sur un long dégagement du gardien El-Kajoui, le cuir sera dévié par Hamdallah sur Ziyech, encore frais pour percer l’arrière-garde belge et offrir un caviar à Aboukhlal dont la reprise instantanée se logea sous la lucarne (90’+2’). C’en était fini des illusions belges plus que jamais dans l’obligation de l’emporter face à la Croatie jeudi prochain.
Pour le Maroc, les trois points d’hier sont précieux mais le rendez-vous contre le Canada lors de la troisième journée de ce groupe F est crucial. Une sélection du Canada qui, hier face à la Croatie, espérait décrocher son premier point dans cette Coupe du monde. L’affaire a même bien commencé à prendre forme quand le latéral gauche du Bayern, Alphonso Davies, signait d’un heading rageur le but le plus rapide de ce tournoi (1’8’’) ; le record étant détenu par le Turc Hakan Sukur qui n’avait pas attendu 10’’ pour soulever les filets des Sud-coréens lors du match de classement pour la troisième place en 2002. La Croatie n’était pas à sa première douche écossaise puis lors d’un huitième de finale du Mondial-2018 en Russie, elle avait encaissé le plus rapide but du tournoi face au Danemark signé Mathias Jorgensen (57’’). C’est surtout le premier but du Canada dans une phase finale d’une Coupe du monde. En 1986, les Canadiens avaient perdu leurs trois rencontres sans inscrire le moindre but.
Mais le métier des footballeurs croates a prévalu devant ceux du pays coorganisateur du Mondial -2026 (en compagnie des USA et du Mexique). En effet, dix minutes ont été suffisantes pour que l’avantage au tableau d’affichage change de camp. Kramaric (36’) et Livaja (44’) armaient justement leur frappe pour tromper le gardien canadien d’origine yougoslave, Milan Borjan. Celui-ci sera encore spectateur lorsque Kramaric inscrira son doublé personnel (70’) imité par Lovro (90'+4'), donnant plus d’assurance au succès du finaliste de l’édition de Russie en progrès depuis son match face au Maroc.
Les Nippons battus par ippon
Ouvrir son Mondial par un coup d’éclat semble une bien mauvaise idée. L’Arabie Saoudite, tombeuse de l’Argentine, puis le Japon, qui a exécuté l’Allemagne en ouverture des matches de cette phase des poules, ont fini par comprendre combien c’est plus dur de porter le lourd statut de favoris. Surtout en étant dépourvu des forces des vrais tenants du pouvoir du football international.
C’est donc à la surprise générale que le Japon a trébuché face aux Costaricains qui avaient lourdement chuté contre l’Espagne (0-7), pour son entrée en lice dans cette compétition. Une contreperformance qui, sur le terrain, n’était pas imméritée puisque en face, les Samouraïs ont connu une opposition farouche de la part des coéquipiers de Keylor Navas. L’équipe centre-américaine a admirablement joué le coup maîtrisant son vis-à-vis du jour pendant la majeure partie du match, avant d’asséner le coup fatidique en fin de rencontre suite à un contre rondement mené que Keysher Ruffel ponctuera par un but splendide, un tir lobé que le portier nippon Gonda ne pourra stopper (81’). C’était le premier but du latéral droit du CS Herediano et le 18e de la sélection costaricaine en Coupe du monde en six participations (3 buts en 1990, 5 en 2002, 3 buts en 2006, 4 en 2014 où elle a atteint les quarts de finale et 2 buts en 2018). Si le Costa Rica se relance dans ce groupe, le Japon conservera ses chances de se qualifier pour la quatrième fois en 7 participations aux huitièmes de finale.
M. B.
Pays-Bas-Qatar
Revoilà Gassama !
Attendu depuis le début de cette compétition, le «controversé» arbitre gambien Papa Bakary Gassama a fini par être désigné dans cette Coupe du monde, sa troisième depuis qu’il a commencé l’arbitrage. En effet, la Commission dirigée par l’italien Pierluigi Collina a confié à Gassama la direction du match entre les Pays-Bas et le Qatar (troisième journée du groupe A) prévu ce mardi. Gassama sera assisté par le camerounais Elvis Noupue et l’égyptien Mahmoud Abou Elregal. Le 4e arbitre est le chinois Ma Ning.
Gourari à la VAR
L’arbitre algérien Mokrane Gourari a été désigné dans le groupe d’arbitres de la VAR pour le match du groupe A entre le Qatar et le Pays-Bas qui sera dirigé par le gambien Gassama. Gourari s’occupera de la mission de vérifier les positions litigieuses du hors jeu, rôle qu’il a déjà assumé lors de ce Mondial à l’occasion du match Belgique-Canada. L’arbitre algérien a également officié comme 2e assistant de son compatriote Mustapha Ghorbal qui avait dirigé le match Pays-Bas-Équateur (groupe A).
