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Rubrique Sports

Le Coup de Ciseaux Les Lions de l’Atlas, l’honneur de l’Afrique du foot !

C'est un accomplissement historique pour le Maroc, qui égale la meilleure performance d'une nation africaine au Mondial, et pourrait même espérer un dernier carré inédit s’il parvenait à rééditer devant l’armada portugaise le tour de force devant l’Espagne.
C’est un rêve fou mais pas impossible pour des Lions de l’Atlas ayant démontré devant la Roja que le football est aussi un jeu d’échecs où leur sélectionneur marocain a révélé les vertus d’un fin stratège. On ne termine pas premier de son groupe dans les poules, et on ne bat pas le second du Classement FIFA et tient en échec le finaliste sortant par le seul fait de la vaillance et de la chance !
Le commando de choc préparé par Walid Regragui a montré jusqu’ici qu’il n’était pas au Qatar juste pour faire des coups d’éclat. Et de permettre alors aux chroniqueurs sportifs d’exprimer leur surprise devant les «surprises» qu’il réalise face à des adversaires réputés plus forts. Non, ces Lions de l’Atlas-là semblent avoir été formatés pour construire, dans la résilience et l’intelligence, le succès.
Calme et serein, le chef de cet escadron rouge et vert ne s’en est d’ailleurs pas caché : il avait annoncé la couleur de l’ambition au début du Mondial et répété, tel un leitmotiv, qu’il n’est pas venu pour faire un peu mieux que la sélection historique de 1986 qui avait battu… le Portugal (3 à 1) ! L’ancien coach du prestigieux Widad de Casablanca, connu pour être un cérébral, a peut-être lu Le Livre de l’intranquillité de l’écrivain et poète portugais Fernando Pessoa. Et il a dû noter que «nous recherchons tous quelque chose par ambition mais, ou bien nous ne réalisons pas cette ambition, et nous voilà pauvres, ou bien nous croyons la réaliser, et nous voilà tout à la fois riches et fous».
La sélection, dont il a héritée au pied levé, n’a toutefois pas été créée ex-nihilo car profitant du travail en profondeur de son emblématique prédécesseur, et bénéficiant du passé honorable des Lions de l’Atlas en Afrique et en Coupe du monde. C’est que le foot marocain jouit du prestige du vainqueur de trois titres suprêmes africains, et d’être en 1970 le pays signant le retour de l’Afrique en Coupe du monde après l’Egypte (Mondial 1934). Après l’Égypte, la FIFA ne donnera plus d’opportunités aux nations africaines de se qualifier jusqu’en 1966. Mais l’Afrique boycotta cette édition en signe de protestation contre le fait d’avoir été placée dans un groupe d’éliminatoires composé aussi de l’Asie et de l’Océanie !
Le Maroc, six phases finales de Mondial et dix-huit participations en CAN ancienne et nouvelle versions, sera par la suite le premier pays qualifié en huitièmes de finale en 1986. Il signe son second accès à ce stade en 2022, faisant même partie du quatuor africain parvenu en quarts de finale, en l’occurrence le Cameroun en 1990, le Ghana en 2010 et le Sénégal en 2002. La sélection, bâtie par Halilhodzic et renforcée judicieusement par des valeurs sûres issues des grands championnats européens, participe à la meilleure performance africaine en Coupe du monde puisque, outre le passage inédit du Maroc en quarts de finale, l’Afrique a réussi à placer deux équipes en huitièmes, comme en 2014, avec l’Algérie et le Nigeria.
Contre l’Espagne, Walid Regragui a joué avec ses armes, à savoir une défense dynamique, ultra-vigilante, qui resserre les lignes et fait bloc face aux balles en profondeur et aux mouvements de percussion sur les flancs. Une machine défensive qui prive les joueurs adverses de la largeur de terrain et permet de ressortir vite le ballon, tout en imposant un pressing infernal à un contre un, ou à plusieurs contre un. Et qui se projette très rapidement vers l’avant à la moindre perte de balle de la part d’une équipe dont il connaissait pertinemment la tendance à la possession de balle compulsive et obsessionnelle. Face aux Lions de l’Atlas qui ont eu beaucoup moins de situations de jeu, mais plus d’occasions réelles de but, les Espagnols auront appris, à leurs dépens, que posséder n’est finalement pas dominer, et dominer n’est pas forcément gagner. Cette fois-ci, l’intelligence tactique avait choisi son camp.
On ne peut donc qu’aimer la passion de jouer des Lions de l’Atlas, leur détermination en fer forgé, leur envie énorme de mettre leur pays très haut, et de le clamer sans complexe ! Avec, cette fois-ci, une vraie intelligence individuelle et collective. Celle d’une génération exceptionnelle de grands professionnels possédant une solide culture tactique leur facilitant la bonne gestion des matchs de très haut niveau technique, tactique et physique.
Et ce n’est pas un hasard sachant que la plupart des sélectionnés ont été formés aux Pays-Bas (Ziyech, Mazraoui, Amrabat), en Espagne (Hakimi) et en France (Romain Saïs). À part En-Nesyri, Ounahi et Aguerd, passés par l’académie Mohammed-V, aucun n’a appris les bases du foot au Maroc. Bref, Coach Walid possède la meilleure génération de footballeurs doués et solides à la disposition de la sélection.
Avantage indéniable, il connaît bien la mentalité de ses joueurs, enfants ou petits-enfants, comme lui, de parents ou de grands-parents migrants économiques, et formés en Europe. Connaître l’histoire et la psychologie du groupe aide à mieux le manager et à aller loin. Après avoir battu le Portugal, comme en…1986 ?
N.K.

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