Le match face au Togo, dimanche prochain à Lomé, pour le compte de la 5e journée des qualifications (groupe D) de la CAN-2019 arrive à grands pas pour les Verts de Djamel Belmadi. Aussitôt entamé, le stage abrité par le CTN/FAF de Sidi Moussa a vu les camarades de Mahrez tenir leur première séance d’entraînement, lundi soir.
Pas besoin de démontrer l’importance du temps dans la préparation d’un match international pour une sélection nationale. Les quelques jours qui précèdent le jour J sont une véritable corvée pour les sélectionneurs. Pour le présent rassemblement, celui des Verts, Djamel Belmadi dispose de quatre journées pleines pour mettre en place la stratégie à adopter le 18 novembre sur la pelouse «bétonnée» du stade municipal de Lomé. C’est pratiquement une dizaine d’heures de travail réparties quotidiennement sur des séances technique, tactique, de visionnage, de relaxation et psychologique. Un menu préparé pour le séjour des joueurs à Alger qui précède le déplacement au Togo vendredi prochain qui sera suivi, le lendemain, par l’unique entraînement en terre togolaise. C’est peu mais c’est comme ça. Belmadi savait qu’une sélection, du point de vue de la consistance du travail, n’a rien à voir avec une équipe de club où le volume horaire consacré à la préparation est plus conséquent. C’est pourquoi, durant ces quatre journées pleines, Belmadi et les membres de son staff se contenteront d’organiser des «ateliers d’urgence» durant lesquels les joueurs convoqués sont soumis à un travail spécifique accéléré. Ce qui relève de l’exploit surtout que certains éléments conviés au stage sont arrivés avec des bobos et qui, du coup, ont besoin de plus d’attention (soins et charge de travail réduite). Cela a été le cas lors de la première séance improvisée lundi quelques heures après l’arrivée des internationaux à Sidi Moussa.
Le coup du Bénin à l’esprit
Ce troisième déplacement consécutif de l’EN, version Belmadi, constitue un virage décisif dans la perspective d’une qualification en phase finale de la CAN-2019. Avec un nul à Banjul (1-1) puis une défaite face au Bénin (1-0) lors de la dernière journée à Cotonou, les Algériens ont laissé passer leur chance de composter leur billet pour Cameroun-2019 avant le terme de ses éliminatoires. Deux faux-pas qui ont pour conséquences immédiates le changement de vision chez Belmadi et son staff à propos du statut de certains joueurs régulièrement convoqués. C’est ainsi que Mahrez a été contraint de débuter le match de Cotonou sur le banc alors que Bentaleb a tout simplement été rayé des listes pour ce périple au Togo. L’ancien driver de Duhail SC (Qatar), qui a placé l’intérêt de la sélection avant toute autre considération, semble bien décidé à opérer sa «petite révolution» afin de remettre l’équipe sur de bons rails. Une mission délicate que doivent réussir les joueurs. Pour Taïder, laissé sur le banc à Cotonou, «C’est un match important (…). En ce qui nous concerne, on va partir au Togo avec la ferme intention de gagner et de ramener les trois points. Nous disposons devant nous d’une semaine de travail, à nous de nous préparer convenablement pour réussir à nous imposer lors de cette confrontation», dira le médian de l’Impact de Montréal à son arrivée à Alger, lundi. Difficile d’autant plus que les conditions «promises» à Lomé seront exécrables, notamment cette pelouse à propos de laquelle le technicien français des Eperviers dit qu’il s’agit d’un «champ de patates». Pour Taïder, l’état de la pelouse ne serait pas vraiment un inconvénient. «Nous avons une semaine pour nous préparer, nous allons nous entraîner que sur ce type de pelouse justement pour prendre nos repères. Certes, ce n’est pas la meilleure des pelouses mais à nous de nous y habituer. C’est l’Afrique, on connaît maintenant. Ce n’est pas la première fois que nous jouons dans de telles conditions et, donc, on fera de notre mieux», affirme celui qui précise que l’équipe se rendra à Lomé pour l’emporter. «On va au Togo avec la ferme conviction de gagner».
Gagner, est-ce encore possible ?
Un succès à l’extérieur que les Verts ne sont plus parvenus à assurer depuis juin 2016 et cette victoire face aux Seychelles (0-2) lors de la dernière levée des qualifications pour la CAN-2017. Ce jour, avec un coach intérimaire (Neghiz) qui a repris au pied la sélection après le départ annoncé de Gourcuff, les coéquipiers de M’Bolhi ont réalisé un parcours confortable même si la manière n’y était pas vraiment sur une pelouse… synthétique du stade de Linité à Victoria. 28 mois plus tard, avec un ensemble remodelé, un nouveau sélectionneur et surtout une mauvaise série à mettre entre parenthèses, les Verts sont-ils capables de surmonter leur peur de mal faire pour s’assurer un succès synonyme de qualification et, surtout, d’un déclic bienfaisant dans la perspective des prochaines échéances, particulièrement cette phase finale de la CAN-2019 durant laquelle Belmadi promet le sacre ? Pour les observateurs, la matière première existe pour réussir un tel challenge sauf que, pour nombre de ces mêmes avis attitrés, il faudrait que les joueurs, vedettes ou simples tâcherons, se donnent la peine de fournir les nécessaires efforts et consentir des sacrifices. Le ton employé par Belmadi durant sa conférence, hier après-midi, ne laisse pas de doute concernant ses intentions de faire sortir la sélection algérienne de l’ornière. A Brahimi et compagnie d’en traduire cette volonté collective sur le terrain. Dimanche prochain à Lomé et à l’avenir.
Halliche pas opérationnel, Brahimi probablement forfait Bedrane rappelé
Le défenseur de l’ESS, Bedrane, a été rappelé hier matin pour intégrer le stage des Verts en prévision du match contre le Togo. Le rappel de l’ancien axial de l’USMB fait suite aux inquiétudes concernant l’état de Rafik Halliche arrivé au regroupement avec un bobo. Dans un autre registre l’entraîneur national a révélé que le maître à jouer du FC Porto est arrivé au stage blessé et qu’il est possible qu’il ne soit pas opérationnel dimanche prochain.
M. B.
