Un produit mortel, vendu aux sportifs comme complément alimentaire, a été signalé par le MJS (ministère de la Jeunesse et des Sports) à toutes les fédérations sportives nationales.
Dans une note interne adressée lundi aux instances sportives nationales, le MJS alerte ces dernières de la dangerosité de ce produit, l’Hydroxycut Hardcore Next Gen, d’origine américaine et commercialisé en Espagne, qui provoque une intoxication alimentaire.
Le produit également fabriqué au Canada où il est vendu sous le nom commercial de Muscletech en boîte de 100 gélules est utilisé par des sportifs comme complément alimentaire. Il est commercialisé en Algérie via les sites Ouedkniss et MyBody.
Ce que l’on pouvait aisément confirmer en ouvrant les liens de ces plateformes électroniques. À titre illustratif, chez Ouedkniss, Muscle Tech (Mass Ganer5.4 kg) est livré aux clients au prix de 11 500 dinars (frais de transport non compris). Son vendeur, Fitness Algeria établi à Rouiba, le décrit comme étant très efficace pour la prise de muscles, ceux des bras et du thorax en particulier, le tout en 8 semaines seulement.
De son côté, le site MyBody offre une promotion sur le pack qui comprend notamment une boisson énergisante et une boîte de créatine, dudit complément alimentaire au prix de 13 900 DA au lieu de 17 400 DA. Ce qui suppose que Muscle Tech est proposé depuis un certain temps sans que personne donne l’alerte sur les risques mortels de sa consommation.
Dans l’annonce parue sur Ouedkniss, l’on peut noter que Muscle Tech a été déposé… lundi, soit le jour où le MJS a décidé d’alerter via une note interne les fédérations.
Reste à savoir quand le MJS a reçu le courrier adressé par l’ambassade d’Algérie à Bruxelles (Belgique), lequel avait répercuté ce RASSF (système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux) émis par la Commission européenne en date du 5 mai 2020 ? Et surtout si les services du ministère du commerce et de la santé publique, qui accordent des visas pour la vente de ces produits destinés généralement aux sportifs mais pas seulement, ont été aussi alertés de sa commercialisation et ont, à leur tour, actionné leurs services de contrôle et ceux de la police pour mettre fin à la vente d’un produit très prisé par les bodybuilders notamment en cette période où le travail en salle est interdit alors que celui effectué en plein air est limité par les restrictions imposées par le confinement.
L’alerte donnée par le MJS a le mérite d’être une première en la matière. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, informé par le département des affaires étrangères, a vite fait d’alerter les fédérations mais aussi les structures dépendant de sa compétence (DJS).
Certaines fédérations, à l’exemple de la FA Escrime, ont lancé, à leur tour, l’alerte sur leurs pages officielles dans les réseaux sociaux. Ceci au moment où les principaux concernés, le ministère du Commerce et celui de la Santé publique, n’avaient pas encore réagi à l’heure où nous mettions sous presse.
M. B.
