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Rubrique Sports

BOXE / MOHAMED FLISSI (BOXEUR INTERNATIONAL) : «Sauvez la boxe Monsieur le Ministre !»

Dans sa catégorie (mimouche), Mohamed Flissi est bien actuellement le meilleur comme en témoignent ses médailles d’argent et de bronze aux Championnats du monde en 2013 et 2015 ainsi que sa médaille d’or en 2017 aux Jeux africains. Mais en dehors des rings, il a décidé de se battre contre le déclin du noble art algérien et c’est un véritable coup de gueule qu’il pousse dans cet entretien.
Le Soir d’Algérie : Lors du dernier championnat du monde, de boxe, la participation algérienne a été décevante. Qu’en dites-vous ?
Mohamed Flissi :
Cela illustre bien le déclin de la boxe algérienne. Il faut rappeler que l’AIBA, la Fédération internationale, ne reconnaît pas l’actuel président de la Fédération algérienne de boxe puisque ce dernier a été installé par l’ancien ministre des Sports, en remplacement de M. Draâ qui avait été élu. Cela implique que nous ne pouvons pas participer à des challenges internationaux.
Et c’est un gros problème ?
Le problème, c’est que la boxe algérienne n’a plus aucune considération. La preuve, c’est qu’il y a très peu de combats ou de compétitions. Les prochains JO vont se dérouler dans moins de deux ans et il n’y a rien de nouveau. On n’a encore entamé aucune préparation. Alors, il ne faut pas s’étonner des mauvais résultats.
A qui la faute, à la fédération et aux ligues régionales ?
Moi, je dis que c’est la faute à la fédération. C’est l’immobilisme total.
Et que proposez-vous ?
Le MJS doit intervenir pour mettre de l’ordre au sein de cette fédération et régler ce problème de deux présidents pour un même poste. Il faudrait mettre en place un seul homme pour qu’il puisse travailler à l’aise et sereinement. L’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hattab, est au courant de ce dysfonctionnement et je lance un appel pour qu’il sauve la boxe. Par ailleurs, j’espère qu’on pourra ainsi commencer à nous préparer avec des entraîneurs compétents.
Pourquoi les entraîneurs actuels ne le sont pas ?
Il y a de bons entraîneurs algériens, mais malheureusement, ils ne figurent pas sur le carnet de la fédération.
Dans le temps, on a ramené des entraîneurs russes et cubains. C’est ce que vous souhaitez ?
Qu’importe la nationalité. L’important, c’est d’avoir un entraîneur qui ramène un plus à la boxe. Je le répète, il y a de bons techniciens algériens, mais ceux que nous avons actuellement n’ont pas été recrutés sur la base de compétences mais grâce à du copinage. L’ami ramène son camarade et ainsi de suite. Toutefois, j’ai un grand respect pour ces gens-là, mais ils n’ont pas les capacités pour entraîner au plus haut niveau.
Et pour atteindre le haut niveau, il faudrait un coach de très haut niveau ?
Oui, tout à fait. C’est la réalité de la boxe moderne. Moi, je ne peux pas travailler avec un coach de niveau moyen. Tous les autres pays progressent. Il y avait un temps où l’on se moquait des pays africains. D’habitude, on raflait quatre ou cinq médailles au niveau continental. Mais lors des derniers Championnats d’Afrique en 2017, on n’a ramené qu’une seule médaille, la mienne. Cela prouve que la boxe algérienne est en déclin.
Et quelles en sont les raisons ?
Il y en a plusieurs. Le manque d’entraînement et de compétitions locales. L’absence de préparation et comme je l’ai dit, pas d’entraîneurs de haut niveau. Actuellement, les boxeurs se plaignent mais n’osent pas le dire ouvertement. Mais comme je suis le capitaine d’équipe de la sélection, ils me le disent à moi.
Et ils vous disent quoi ?
Ils me disent que les entraîneurs actuels ne leur apportent rien de nouveau. Ils utilisent des méthodes des années 70 qui ne sont plus efficaces de nos jours, car la boxe a évolué. Alors, je pense qu’il faut s’adapter et vivre avec son temps. L’ISTS forme de très bons techniciens, alors pourquoi ne leur donne-t-on pas la chance d’entraîner ? Que nos aînés soient remerciés pour tout ce qu’ils ont donné à la boxe, mais il est temps de se retirer et de laisser la place aux jeunes diplômés de l’ISTS.
En ce qui vous concerne, où en êtes-vous ?
Je suis un athlète du GSP, et je prépare la Coupe d’Afrique. Mais par manque de préparation, je dois revenir au niveau national.
Qui est votre coach ?
C’est M. Allalou, le médaillé olympique des J.O de Sydney en 2000. C’est un excellent entraîneur, issu d’une bonne famille et qui me fait profiter de son expérience internationale. D’ailleurs, si j’ai l’occasion de rencontrer M. le ministre des Sports, je lui proposerai de nommer Allalou à la tête de la sélection nationale.
Vous croyez qu’il vous écoutera ?
Oui, parce que je suis capitaine et un athlète d’élite. j’ai, donc, mon mot à dire et ce qui est certain, c’est que je ne peux plus travailler avec les entraîneurs actuels. Je ne peux plus être l’arbre qui cache la misère de la boxe algérienne. Enfin, je ne m’explique pas comment la fédération achète un matériel spécifique chez un particulier à El-Eulma alors qu’il ne peut être acquis qu’auprès de la Fédération internationale.
Propos recueillis par Hassan Boukacem

 

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