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Rubrique Sports

Le Coup de Ciseaux Soft power qatari et diplomatie arabe du football

«Le Qatar a le droit d’être fier de son franc succès dans l’organisation de l’édition 2022 de la Coupe du Monde, de même qu’il est de notre droit d’être fiers du haut niveau de sa représentation du Monde arabe, et in fine, d’avoir réussi le grand défi mondial.» Ces propos du président Abdelmadjid Tebboune, à l’issue d’une cérémonie d’ouverture réglée comme une partition musicale de l’Orchestre philarmonique de Vienne, et surtout chargés de lourds symboles identitaires et culturels du Qatar, disent certaines choses sur la maîtrise des canons de l’excellence managériale par la «petite» pétromonarchie arabe. Ce show particulier fut aussi l’occasion de se faire une idée sur la qualité du soft power qatari, de même que sur la diplomatie du football déployée dans les salons des VVIP au stade «El Beyt» conçu telle une tente géante hospitalière et conviviale. Une diplomatie du ballon rond qui a donné l’impression de s’exprimer comme un temps additionnel au dernier sommet arabe qui fut un net succès pour le chef de l’Etat algérien et la diplomatie pragmatique, pugnace et patiente de l’Algérie.
Dans la déclaration du président Tebboune, on a comme mots-clés, «fierté», «succès », «haut niveau» et «défi mondial». Naturellement, comme citoyens d’un pays membre de la Ligue arabe, on ne peut pas, objectivement, ne pas être fiers à notre tour du niveau de maîtrise technologique, organisationnel et managérial, et de la qualité esthétique et harmonique de tout ce qui a été réalisé pour permettre à un lilliputien démographique comme le Qatar d’être parfaitement au rendez-vous du plus grand show planétaire. Et même de faire mieux, en termes de labellisation qualitative, que les plus grandes puissances économiques et les géants du football. D’où l’usage par le sobre et réaliste Tebboune des vocables «défi mondial» et «haut niveau».
La piètre et pitoyable prestation technique et tactique de sa sélection nationale face à l’Equateur, facilement victorieux, dit aussi des choses sur les efforts colossaux que le Qatar doit encore faire pour hisser son football à un niveau mondial juste honorable, malgré son titre de champion d’Asie en 2019. En matière de football, l’Emirat du jeune et subtil Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani n’est pas encore, loin s’en faut, au niveau de la qualité atteinte par la principauté en termes de prestige durable et d’influence diplomatique et financière sur la scène internationale. Le football qatari en particulier et les autres sports en général n’ont pas encore réalisé pour le Qatar ce que sa diplomatie, son soft power, ses networks universels, et ses fonds d’investissements lui ont déjà procuré comme gains inestimables en matière de renom et de poids géostratégique.
«Le Vatican, combien de divisions», avait dit un jour Joseph Staline. S’agissant du Qatar, nul besoin donc de divisions blindées et d’essaims de drones pour faire entendre sa voix et asseoir son prestige. Al Jazeera, BeinSports et le PSG, avec sa constellation de stars galactiques, s’en occupent, et bien, il faut le souligner. Et l’actuelle version qatarie du Mondial de football, nul doute à ce sujet, pourrait faire encore mieux dans le temps et dans l’espace !
Après le soft power du Qatar, place donc à la diplomatie du gazon vert telle qu’on en a eu une idée à travers quelques instantanés enregistrés dans les salons cossus des VVIP du stade «El Beyt». Je disais plus haut que l’activité informelle du gratin diplomatique arabe, qui a assisté à la cérémonie d’ouverture, a renvoyé l’image de prolongations du dernier match diplomatique que fut le dernier sommet arabe à Alger. En premier lieu les rencontres fortement symboliques que notre chef de l’Etat a eues avec des dirigeants arabes. Notamment des connexions à forte suggestion comme les discussions décontractées et directes avec l’émir du Qatar, le raïs égyptien Al-Sissi et le chef réel de l’Arabie saoudite, le prince Mohammed Ben Salmane, le fameux MBS.
La rencontre avec Cheikh Tamim Ben Hamad a confirmé tout simplement l’excellence des rapports détendus et fructueux que les deux chefs d’Etat qatari et algérien entretiennent. Ce que du reste on avait déjà perçu à l’occasion de la présence du grand prince Tamim, qui ne l’est pas seulement par la taille, lors des Jeux méditerranéens d’Oran et du sommet arabe d’Alger. Tandis que les conciliabules et les sourires entre le président Tebboune et le prince Mohammed Ben Salmane ont suggéré que l’absence de ce dernier au sommet d’Alger ne relevait pas finalement d’une maladie diplomatique. Et qu’il n’y a surtout pas une seule goutte d’eau dans le gaz entre les deux pays clés de l’OPEP et de la Ligue arabe.
Avec le tout-puissant maréchal Al-Sissi, les échanges sympathiques et les marques d’estime ont évoqué l’absence de nuages lourds entre Le Caire et Alger, malgré la propagande à deux sous du Makhzen qui a voulu accréditer l’idée d’une prise de position de l’Algérie en faveur de l’Ethiopie dans le conflit lié au Nil. Echec donc, à distance, pour le Palais Royal, le grand absent à Doha alors même que sa sélection joue sa peau dans un groupe de la mort comprenant notamment la Croatie et la Belgique.
N. K.
 

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