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Rubrique Tendances

ET APRES ?

Ce pays est le nôtre ; nous n’avons pas un autre de rechange. Sur le plan du principe, ça se tient. Sauf que la réalité est souvent trompeuse. Pourtant, ils sont des milliers d’Algériens à avoir trouvé un pays de substitution ailleurs ; là aussi, c’est une réalité dont il faut tenir compte. Par ailleurs, ils sont des milliers, pour ne pas dire des millions, à tenter le pays de rechange par tous les moyens. Qu’on ne vienne surtout pas me parler d’exil ! L’exil peut être une source de richesse de toute nature. Allez dire à un adepte de la harga qu’il n’a pas un autre pays que le sien ! Il vous rira au nez. Il aura une théorie toute faite. Aussi, tous les profils sont ailleurs. Du toubib au garçon de café, ils sont ailleurs. Un ailleurs où, semble-t-il, il est facile de vivre. Ce pays est-il devenu soudainement anxiogène ? A moins que la situation a pourri depuis l’indépendance ! C’est dommage que nos enfants aillent «remplir» justement cet ailleurs qui n’est pas le nôtre. C’est dommage, surtout, que nous n’ayons pas su les retenir. Car nous n’avons pas su les retenir. Qu’avons-nous fait pour eux ? La joie de vivre s’est rétrécie comme peau de chagrin. Autrement dit, rien ne va dans ce pays ! L’Algérien vit en Algérie, comme un zombie. Au jour le jour. N’ayant pour rêve que de partir ailleurs. Y compris ceux de ma génération.
Dernièrement, j’ai rencontré un vieil ami. Comme on dit, on a roulé notre bosse, ensemble. Sexagénaire, mais bon pied bon œil. Ou presque. On ne sait pas ce que cachent nos artères. S’il est vrai qu’on ne se voit plus, car chacun ménage son quotidien, à sa mesure. Cependant, nos retrouvailles sont tristement joyeuses. «Alors, vieux, ça gaze ? » Dans un sourire forcé, il me répond : «Ça va tellement bien, que je fiche le camp d’ici.» Interloqué, je n’ai pas su réagir. Il continue : «Je vends tout ce que j’ai. Pas grand-chose. Je prends un aller simple. Et je me taille. Je m’installe au sud de la France. Pas à Neuilly, comme tu le constates. Une petite ville du sud de la France.» Dans un souffle patriotique, je lui rétorque : «L’bled, sahbi !» «Je n’ai plus d’autre bled que le livre de grammaire, que nous avons utilisé au primaire. T’en rappelles-tu ? Mes enfants sont là-bas, depuis des années. Mon épouse vient de les rejoindre. De quel bled parles-tu, alors ? Je m’en vais. Ma part de ce bled, je l’offre à qui voudra l’avoir. Je pars la conscience tranquille…» Je préfère taire la suite. Les politiciens. La corruption. Tous les mandats. Le tribalisme. La prédation. Le mal de vivre. Le wahhabisme. La sinistrose… J’avais les cheveux dressés sur mon crâne velu de vertige. Je n’ai pas su lui répondre. Le convaincre de rester. A quoi ça sert ? Il est convaincu du contraire. Quelque part, je lui donne raison. Maintenant, allez dire à un hittiste de ne pas fuir par tous les moyens. Ce jour-là, mon ami avait la voix grave, le regard perdu et le geste désordonné. Ça se voyait, il en avait gros sur le cœur. Sa décision est irréversible, il ira au bout de son départ. Au bout de son exil. Encore un cœur qui ira, là-bas, vivre ce qu’il n’arrive pas à vivre chez lui. Et on vient nous barber avec la «main de l’étranger», ou la «main intérieure». Pour précipiter la chute par le biais des mouvements sociaux.
Quand une année blanchit, il faut le reconnaître. Et dire que c’est une année blanche. Nous l’avons eue lors du boycott scolaire. Que l’on se rappelle de cette année-là ! Personne n’a levé le petit doigt. Nos enfants (ceux de la Kabylie) ont sacrifié une année complète. Si je fais ce rappel, c’est juste pour dire à Madame la Ministre de l’Education que l’année, pour moi du moins, est plus blanche que blanche, selon la célèbre publicité d’Omo. Une cassure de deux mois dans les études ne se rattrape pas d’un claquement de doigts. Ou d’une décision ministérielle. Ni par la radiation des grévistes. Ni par le recrutement des réservistes. Il faut reconnaître l’année blanche et la déclarer telle quelle, en espérant que l’année prochaine soit meilleure. L’année prochaine ? Mais ce sera 2019 ! Désolé, je retire ce que j’ai dit. Plus d’année blanche ! Il faut rattraper le retard. Koul âtla fiha khir ! Deux mois, c’est rien. Du pipi de chat ! Mettons tous les enseignants grévistes à la porte ! Allez ! Go ! Et recrutons ceux de l’Anem. Il ne faut surtout pas attendre l’année prochaine ; elle est réservée exclusivement aux élections présidentielles. Avec le cinquième mandat en poche, les résidents «résideront» toujours dans les hôpitaux ; le service civil sera un vieux souvenir ; les enseignants signeront la charte de l’éthique ; les bidasses n’auront que six mois d’encasernement ; les syndicats autonomes se mettront sous la bannière de la glorieuse UGTA. Tout ça à la faveur du cinquième mandat. Heureusement que nous l’avons, d’ores et déjà, ce cinquième mandat. Qui nous permettra de recevoir nos mandats de vieux retraités chaque 20 du mois. 2019 sera l’année du sacre ! Et par là, l’année des vaches grasses, dont les mamelles seront gorgées de pétrodollars. Il n’y aura plus de harga. Plus de chômeurs, l’éducation nationale aura tout absorbé. Il n’y aura plus de terrorisme. Ni de fatwa-maison. La joie de vivre inondera les trottoirs de notre maison Algérie. Plus de violence. Ni d’incivisme. Le cannabis sera dépénalisé. L’Algérien pourra «pétarader», à sa guise. Et un pétard, un ! Ceux qui refusent de penser à 2019 ont tort. Mais ils changeront d’avis, cette année-là. Comme la chanson de Cloclo. Désolé pour ce retard en arrière ! Et après ? C’est simple comme bonjour ! L’Algérie sera assise au Conseil de sécurité, oui, et avec un droit de veto. Que dites-vous de cela ? Tu rêves, mon coco ! Et alors, n’ai-je pas le droit de rêver ? A moins que le rêve soit mis dans la liste des produits interdits d’importation ? Le rêve, n’est-il pas une production nationale ? Je pose la question aux plus avertis. L’faïqine ! Alors, vivement l’année 2019 !
Je suis triste pour la JSK. Triste à pleurer ! En position de relégable, la fierté du pays. Le club le plus titré. Que s’est-il passé depuis ? Grandeur et décadence. Qui va la dégager de cette place ? Un mouton noir à Sidi Belloua ? Un changement d’entraîneur ? Radier tous les joueurs ? Et faire jouer les espoirs ? Pardonner à Ekedi ? Voilà une énigme footballistique ! Ekedi, une perle qui n’a rien d’une perle. Et si on jouait les derniers matchs au stade Oukil-Ramdane ! La baraka des anciens joueurs pourra intercéder, non ? Je vois bien Kolli marquer des vingt mètres. Et Haouchine stopper toutes les attaques adverses. Et Annane porter la balle très haut. Et si Kouffi aggravait la marque. Et si Rafaï distribuait. Et si Djezzar calmait le jeu. Stop, mon coco ! Tu t’es bloqué aux années soixante-dix, alors que nous sommes à la veille de 2019. Réveille-toi, tu rêves ! Et après, laissez-moi rêver ; j’ai droit au rêve, ne serait-ce que cela !
Y. M.

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