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Alger, à l’heure du confinement

Alger émerge lentement de ses longues nuits silencieuses. Dans plusieurs quartiers, les adeptes des grasses matinées se réveillent au son des hurlements des sirènes. Des pas précipités se font entendre dans les maisons, les fenêtres s’ouvrent, dehors, des camions, précédés de véhicules de police, aspergent les routes, les arbres et parfois même les véhicules qui se trouvent sur leur passage. Les opérations de désinfection se déroulent dans chaque recoin de la ville.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les agents de l’ordre n’ont pas besoin de saisir leurs mégaphones pour rappeler aux citoyens les consignes de sécurité à respecter ou la nécessité de rentrer chez eux. Les rues sont quasiment désertes à huit heures du matin. Il faut attendre plus tard, bien plus tard pour que les premières personnes soient aperçues. La majorité des Algérois sont confinés. La ville est plongée dans un silence étrange. L’enfer des klaxons s’est évanoui, les cris des enfants qui s’amusent dans les rues ne s’élèvent plus, plus de passage d’hélicoptère dans le ciel puisque la circulation a disparu et que le Hirak a gelé ses actions de protestation. Les déplacements les plus fréquents s’effectuent généralement dans les quartiers.
A l’est d’Alger, les Bananiers, Bab-Ezzouar, les achats de dernière minute se font dans les épiceries et les petites supérettes qui ont décidé de rester ouvertes. Sur une moyenne de trois magasins, trois sont fermés depuis l’annonce de l’instauration du confinement partiel à Alger. Dans cette zone, le plus gros des courses se fait au centre commercial Carrefour où seuls les rayons d’alimentation demeurent ouverts là aussi.
Les produits de large consommation, le pain sont disponibles en quantité. La situation exceptionnelle qui prévaut dans le pays se fait bien ressentir ici.
A l’entrée du centre, des vigiles gantés, cheveux couverts de bonnets plastiques exigent des citoyens un lavage des mains au gel entreposé devant les rayons d’alimentation. Des appels au respect de la distance obligatoire sont diffusés régulièrement. Les lieux demeurent cependant peu fréquentés. Les clients vont et viennent, en particulier dans la matinée, font rapidement leurs achats et quittent aussi rapidement les lieux sachant que la fermeture du centre a été fixée à 17 h pour permettre aux employés de se trouver chez eux avant le couvre-feu. Partout ailleurs, les achats s’effectuent dans les supérettes de quartier. Chez les marchands de fruits et légumes, des produits très demandés actuellement font défaut dans certains quartiers. Les bouquets de coriandre disparaissent des étals bien avant la fin de la matinée. «Les gens sont à la maison, ils n’ont rien à faire alors ils mangent. La fameuse chorba est présente sur les tables matin et soir», ironise une dame âgée.
Le confinement est vécu différemment dans les familles. Les adultes partagent leurs expériences à travers les réseaux sociaux, s’échangent des recettes de cuisine, se posent énormément de questions aussi.
La reprise de la scolarité des enfants est appréhendée, nul ne sait quoi en penser réellement, l’incertitude qui s’est installée, la date des examens qui approche à grands pas, la peur d’une plus large propagation de l’épidémie sont autant de sujets abordés. Des appels au confinement total sont aussi fréquemment lancés. Les Algériens craignent par-dessus tout d’avoir à vivre les sombres heures que traversent l’Italie et les pays les plus touchés par le coronavirus.
L’évolution de l’épidémie à travers le monde est très suivie. Dans le pays, le drame qui frappe Blida, la wilaya la plus touchée par le virus, bouleverse les citoyens. Les noms des victimes circulent sur la toile, les familles pleurent leurs proches emportés par le terrible mal sans avoir pu les accompagner à leur dernière demeure.
Ailleurs, partout ailleurs et comme dans le reste du pays, le Tout-Alger attend le fameux 17 h, heure de la publication du bilan quotidien du ministère de la Santé. Le nombre de nouveaux cas positifs, de décès se répand à la minute. La peur est là, très perceptible, sur les visages qui se dissimulent derrière des masques, dans ces gestes de lavage des mains devenus aussi nécessaires que l’air que l’on respire, dans ce besoin de regagner très rapidement sa maison après une courte sortie nécessaire…
Il est déjà 18 h à Alger, les commerces commencent à se vider. Les derniers achats s’effectuent à la hâte, les véhicules reprennent place dans les quartiers. Les citoyens se hâtent, l’heure qui les sépare de l’entrée en vigueur du couvre-feu s’écoulera très vite.
Les patrouilles de police réapparaissent comme en début de matinée. Des jeunes prennent un dernier bol d’air devant les immeubles. La nuit va tomber sur Alger.
A. C.

 

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