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Marché noir de la devise de Port-Saïd à Alger L’approvisionnement s’amenuise et l’activité stagne

La place du change au noir de Port-Saïd à Alger a perdu beaucoup de son animation d’antan depuis la fermeture de l’espace aérien et des frontières terrestres avec la Tunisie en raison de la propagation de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Autant dire que les cambistes de la place des Martyrs vivent au rythme de la paralysie du secteur du tourisme et des voyages, et de l’absence des émigrés. Ils se montrent conscients du ratage de l’année 2020 mais restent incertains pour les jours à venir.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, le ratage des programmes de sorties de l’année 2021, marqué par la suspension des voyages vers la Tunisie et vers l’Europe a impacté sévèrement les affaires des cambistes. «D’habitude, en cette période, l’activité du marché bat son plein, en raison de l’arrivée des émigrés en été et aussi avec la rentrée sociale synonyme des bonnes affaires», estime un jeune cambiste rencontré sur la place, accoudé à un véhicule dans l’attente d’une opération. Pour cette année, il faut bien avouer que le marché de change au noir de la monnaie étrangère, d’habitude alimenté par la masse de la devise des émigrés de retour au pays, a été frappé de plein fouet. Tous les cambistes le reconnaissent et l’admettent, bien que la place n’attire plus grand monde.
Visitée jeudi, la place de Port-Saïd à Alger, qui représente la plaque tournante de change des devises, donne à voir un décor plutôt morose, où les quelques rares cambistes brandissant une liasse de billets, au passage des automobiles par la place des Martyrs en quête d’une opération d’achat ou de vente de la monnaie étrangère, donnent l’impression de chômer. L’activité semble réduite à sa plus simple expression. Ce qui est inévitable, selon un marchand qui précise que « le marché obéit à la règle de l’offre et la demande et, pour l’instant, l’offre est très restreinte et la disponibilité des billets de banque ne fait que s’amenuiser».
«Nous chômons depuis l’avènement de la pandémie en Algérie», déclare Hamid, un jeune cambiste habitué aux bonnes affaires. Et de rappeler la traversée du désert qu’a connue le marché de change de la monnaie étrangère d’Alger durant une longue période. « Il m’est arrivé de m’absenter durant plusieurs semaines de la place, et de revenir le temps de m’enquérir de la situation », relate-t-il. Samir, un habitué des bonnes affaires et des transactions au dollar avec les importateurs, et qui est un ancien cambiste, nous rappelle que le marché souffre cruellement du manque de la masse de devise habituellement acquise auprès des émigrés, d’une part, et, d’autre part, il avoue que même avec l’ouverture partielle de l’espace aérien, tout le monde continue à chômer. Selon lui, tant que le marché noir de la devise n’est pas alimenté et que les billets de banque étrangers manquent, les conditions ne sont pas réunies pour une activité habituelle, car il estime que la stagnation perdure. La cotation actuelle de la monnaie américaine est fixée à 178 DA à l’achat, contre 181 DA à la vente pour un dollar. Pour le cas de la monnaie européenne, un euro s’échange au prix de 213 DA à la vente, contre 210 DA à l’achat.
Pour ce qui est des fluctuations du marché parallèle de la devise, un cambiste reste formel : « Le dinar ne reprendra jamais même avec la réouverture des frontières. » Le marché de Port-Saïd reprendra-t-il ses marques ? La majorité des cambistes questionnés ne semblent disposer de la moindre réponse, quoiqu’ils restent attentifs à la moindre information qui concerne l’évolution du marché de change. Pour l’heure, la stagnation du marché ne fait que perdurer et pour certains, ils redoutent même le devenir de leur gagne-pain. Le square Port-Saïd espère, à travers l’ouverture des frontières, retrouver un jour sa dynamique qui prévalait durant les années précédentes. Reste que les cambistes sont à l’écoute de la moindre information qui peut réveiller un marché qui stagne par un approvisionnement qui s’amenuise et une demande qui se fait de plus en plus rare.
A. B.

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