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LA FOREM A TENU UNE CONFÉRENCE-DÉBAT POUR RÉFLÉCHIR SUR UNE SORTIE DE CRISE L’origine de la crise est politique et la solution ne peut être constitutionnelle

C’est en rassemblant, samedi, spécialistes, universitaires et membres de la société civile que la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, par le biais de son président, le professeur Mostefa Khiati, a tenté d’analyser la crise que vit le pays depuis plus d’un mois, sous ses différents aspects, juridique, psychologique, sociologique et éthique et de proposer quelques éléments de réponse.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - En effet, c’est l’aspect juridique et constitutionnel qui a primé sur les débats puisque la personnalité invitée à la conférence n’est autre que le docteur Faouzi Oussedik, juriste et spécialiste en droit constitutionnel et en droit humanitaire. En ouverture, le président de la Forem a salué l’importance de la mobilisation populaire du Hirak et son caractère pacifique qu’il a qualifié de « phase exceptionnelle dans notre histoire » qui « mérite d’être décryptée». Quant à l’expert en droit, il a entamé son intervention en déplorant les derniers incidents produits dans la capitale à l’occasion de la 8e marche du vendredi, dont se sont rendus coupables les policiers, auteurs de « faits impardonnables pour l’usage de gaz lacrymogènes à l’intérieur d’un espace confiné qu’est le tunnel des Facultés, ainsi que l’usage de balles en caoutchouc si cela tenait à se confirmer , a-t-il précisé. Et par la même occasion, il a tenu à saluer le caractère pacifique et « exemplaire » des manifestants, qui n’ont pas versé dans la panique, a-t-il ajouté. « Je lance un appel aux forces de sécurité pour le respect des normes internationales », a-t-il fait savoir. Avant d’ajouter que le Hirak est un « référendum populaire ». Pour la suite des débats, il a été question des perspectives du règlement de la crise. L’orateur a fait savoir tout d’abord que les institutions algériennes sont anticonstitutionnelles, citant l’exemple du cas du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, désigné deux fois à ce même poste (2005 et 2019), ce qui constitue une désignation nulle, selon lui et que « tout avocat pourrait le constater ». Dans le même sens, il évoquera les articles 51 et 71 de la Constitution qui stipulent que toute personne algérienne jouissant d’une nationalité outre que la nationalité algérienne n’ouvre pas droit à des postes de responsabilité. Avant d’ajouter que le cas du président du Sénat, Abdelkader Bensalah membre du RND, issu du tiers présidentiel, constitue une autre infraction. La Constitution a depuis toujours été bafouée et modifiée pour des intérêts personnels, précise-t-il, «c’est ce qui donne l’impression que les crises en Algérie relèvent du domaine constitutionnel, alors qu’en vérité, elles trouvent leurs solutions par la voie politique». «On doit trouver une solution à la crise en dehors du cadre constitutionnel, en établissant un contrat social, où toutes les conditions du contrat de confiance seront respectées de tous les partenaires». Toujours dans le même cadre de cette crise qu’il considère politique, le docteur Oussedik fait savoir que l’application de l’article 102 de la Constitution est « un piège », et qu’il considère aussi que l’échéance présidentielle prévue pour le 4 juillet est « une utopie ». Et afin de conforter sa thèse, le conférencier rejette le slogan de « la Constitution au-dessus de tous », lui préférant, «la Constitution reflète les aspirations du peuple». Et c’est dans ce sens qu’il tient à insister sur le rôle de l’institution militaire pour le règlement de la crise. «C’est la seule institution nationale organisée », a-t-il fait savoir. Et de ce fait, il dira que c’est à l’ANP que revient le devoir d’accompagner les revendications populaires et les changements politiques. Enfin, en réponse à une question d’un participant sur l’issue de la crise, le conférencier insiste sur l’option d’un consensus national entre partis politiques et personnalités pour représenter le peuple pour une phase de transition qui prépare l’élection présidentielle, en tant qu’option politique. «Les décideurs brandissent l’option constitutionnelle pour faire peur au peuple », a clôturé le docteur Faouzi Oussedik.
A. B.

 

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