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Mohamed Chérif Belmihoub (professeur et analyste en économie) «La corruption n’est pas un phénomène, c’est un système qu’il faudrait changer»

La perversion morale au sein de la société, d’une part, et la commande publique, d’autre part, déterminent, sur le plan théorique, l’ampleur de la corruption dans un pays. Deux facteurs qui ressortent dans des études commandées par la Banque mondiale et d’autres institutions qui démontrent que, finalement, plus le budget de l’Etat est important, plus se répand la corruption.
Tel est le constat émis par Mohamed Chérif Belmihoub, professeur et analyste en économie, hier sur la Chaîne 3 de la Radio nationale, pour étayer son point de vue sur la foultitude d’affaires traitées par la justice ces dernières semaines. Lutter contre ce mal qui a gangréné la société, pour le professeur Belmihoub, nécessite «la réforme du système de gouvernance» d’autant que la corruption a toujours existé jusqu’à devenir «une règle normale de fonctionnement». La corruption a, donc, toujours existé comme l’illustre le fait avéré et qui a établi que le système politique ne s’est pas constitué de partisans mais de clients, bien que sur le plan du droit le pays pouvait se targuer d’avoir une législation assez complète pour lutter contre la corruption «mais qui n’a pas fonctionné malheureusement» parce qu’il y avait une sorte de compromis qui voulait qu’on ne touche pas à certaines personnes, à une certaine sphère.
Cela n’a pas empêché, en tous les cas, au fil des années, que le fait ait fini par devenir une règle «normale» de fonctionnement de l’Etat et de ses institutions, a expliqué l’analyste en économie qui, par ailleurs, n’a pas omis de rappeler ce que la presse nationale a souvent rapporté depuis plusieurs années sur des cas d’individus qui ne se gênaient pas de payer pour occuper des postes dans les institutions et autres secteurs pour ensuite faire fructifier en retour leur position en se faisant corrompre.
L’invité de la Chaîne 3 citera pour exemple ce qui s’est passé dans la gestion des œuvres universitaires où des individus payaient pour occuper des postes où «le retour» compense largement ce qui était payé au départ pour être nommé. Le pourrissement dans la sphère politique s’est, durant les vingt dernières années, corrélé avec la masse budgétaire publique pour, à la longue, devenir cette «règle normale de fonctionnement». En guise d’évaluation, le professeur Belmihoub n’a pas hésité à établir que «la corruption est devenue un marché, avec une offre et une demande» générant au final des montants «extrêmement importants». Par les chiffres, le coût de la corruption, selon le professeur Belmihoub, atteint la proportion pharaonique de 30 % de la dépense publique évaluée, elle, entre 1 000 et 1 500 milliards de dollars. «Là où il y a intervention de l’Etat, il y a corruption» selon la sentence de l’analyste économique qui pense que malgré tout «on ne peut mettre tout le monde en prison parce que la corruption est devenue un système, pas un phénomène». Dès lors, la solution serait de «changer de système, mais ceux contre lesquels les preuves sont établies, la justice doit continuer à fonctionner» estime M. Belmihoub.
Azedine Maktour

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