Plus question de revivre le scénario du refoulement des produits agricoles algériens. Le ministère du Commerce élabore une feuille de route pour placer les produits agricoles sur les marchés extérieurs. Il est question de former au métier d’exportateur, de réviser le cadre législatif et de mettre en place un manuel afin que les professionnels ne fassent pas de faux-pas.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les mauvaises expériences vécues récemment par des exportateurs de produits agricoles sont dues essentiellement à la méconnaissance de ces derniers des mécanismes. Pour y remédier, le ministère du Commerce élabore une feuille de route.
C’est un groupe de travail qui a été chargé de le faire. Ses membres sont appelés à faire un diagnostic du potentiel national exportable en quantités et en qualité exigés, à évaluer l’ensemble des aspects relatifs à la chaîne logistique à l’instar des moyens de transport, le stockage sous froid et les aménagements des ports. Il leur est également demandé de faire le point sur les procédures réglementaires et juridiques relatives à l’acte d’exporter, notamment le financement, les formalités douanières, les aides de l’Etat.
Autre diagnostic à faire, celui relatif aux laboratoires d’analyses et de contrôle des normes ainsi que celui relatif aux débouchés possibles sur les marchés extérieurs. En attendant la création d’une plateforme de plus de 300 laboratoires de qualité, les services phytosanitaires se chargeront d’octroyer des certificats de conformité exigés par les pays récepteurs.
Le ministre du Commerce, qui présidait hier une rencontre dédiée à la promotion des exportations des produits agricoles, expliquait que le marché africain restait une priorité dans un premier temps. Le potentiel y est énorme, estime-t-il, d’où les négociations en cours avec la Cedeao.
Pour concrétiser cette stratégie, un manuel de l’exportateur sera mis à la disposition de ces derniers. Il comporte un résumé de toutes les procédures et les institutions à consulter pour réussir une opération d’exportation.
Saïd Djellab insiste sur la nécessité de former au métier d’exportateur. Il ajoute qu’il est question de mettre en place la notion d’importateur agréé qui sera certifié et garanti. Il pourra bénéficier d’un couloir vert avec des facilités. Le ministre du Commerce promet de revoir la structure des aides au profit des exportateurs. Un bilan dans le cadre du fonds de soutien aux exportateurs fait ressortir plusieurs lacunes d’où la décision de changer de mécanismes d’aide. Il est question d’en instituer un à l’export.
Les exportateurs seront récompensés en fonction de la quantité de la marchandise exportée sans compter les avantages qui seront concédés dans le cadre du Conseil national de l’investissement. Les exportateurs sont appelés à se constituer en club spécialisé afin de favoriser les échanges.
Optimiste, le ministre du Commerce affirme que durant les cinq premiers mois de l’année en cours, le volume des exportations des produits agricoles a atteint les 48 millions de dollars, formulant le vœu de voir ce volume atteindre les 100 millions de dollars à la fin de l’année.
Djellab affirme que la structure des exportations est en train de changer. Il en veut pour preuve, les dérivés du gaz qui sont passés de 80 à 69% du volume total des exportations.
N. I.
