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Selon l’analyste en économie Mohamed-Chérif Belmihoub : «La loi sur les hydrocarbures est opportune mais incomplète»

A l’occasion de la présentation, hier mardi, de la loi sur les hydrocarbures au parlement, le Pr Mohamed Chérif Belmihoub, analyste en économie, a estimé qu’elle «est utile et opportune» en plus «elle arrive au bon moment, mais malheureusement, elle ne répond pas à toutes les questions liées notamment à la consommation».
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, le Pr Belmihoub s’est longuement expliqué sur les points forts et les points faibles de cette loi qui a suscité beaucoup de critiques et de réactions de spécialistes ces derniers temps. Selon l’expert, la loi arrive au bon moment pour répondre à des questions fondamentales. 
«Cependant, elle est incomplète et ne règle pas le problème de l’Algérie en matière de politique énergétique», a-t-il précisé, ajoutant «Aujourd’hui, la question fondamentale qui se pose avec acuité est celle de la consommation».  
Estimant que notre pays «se trouve actuellement en état d’insécurité au plan énergétique», le professeur et analyste en économie notera aussi que la loi sur les hydrocarbures tente de trouver une parade au perpétuel problème de la dépendance de l’économie algérienne aux énergies fossiles et qu’elle n’en décèle pas moins des insuffisances. «Elle est en soi incomplète», parce que ne prenant pas en compte toutes les questions liées à l’absence d’une réelle politique énergétique nationale. 
Les insuffisances recensées par l’expert ont trait à l’exploration «l’Algérie s’est retrouvée projetée dans une impasse. On consomme beaucoup d’énergies et on en produit peu», a-t-il soutenu avant de s’interroger sur l’état actuel de la consommation. A quel tarif devrons-nous facturer l’énergie ? Qu’en est-il du problème des subventions qui ont atteint les 16 milliards de dollars de subventions implicites ? Ce sont toutes ces questions auxquelles on ne trouve pas de réponses dans cette loi présentée aujourd’hui «car elle est limitée à la production des hydrocarbures» a précisé M. Belmihoub, avant d’ajouter que «la baisse de production a commencé en 2008 et les investissements dans ce domaine n’ont pas été importants depuis ce temps». Et de poursuivre «c’est pour cela que nous sommes en train de payer la facture de 20 ans de non-gouvernance». 
Les indicateurs du déséquilibre sont légion. Il faudrait prendre uniquement celle de la surconsommation des ménages par rapport à l’industrie, alors que dans tous les pays, l’industrie consomme plus que les ménages. Sur la même lancée, le professeur préviendra «si l’on ne fait rien à ce niveau et quel  que soit le niveau de production réalisé à l’avenir, il ne suffira pas».  
Faisant l’observation que la nouvelle loi sur les hydrocarbures est, peut-être, venue pour améliorer la production, il est utile d’engager un débat sur la nécessité d’instituer une politique prenant en compte autant les aspects relatifs à la consommation interne que ceux liés à une ouverture dynamique aux énergies renouvelables. Il faut une «politique nationale de l’énergie appuyée par plusieurs et non pas une seule loi, comme c’est présentement le cas». 
Une telle politique permettant d’assurer , au mieux, la transition des énergies fossiles vers l’exploitation du solaire, mais aussi, de décider à quels tarifs facturer la consommation et savoir également comment organiser les mécanismes de subvention de l’énergie.
Ilhem Tir 

 

 

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