La production d’huile d’olive en Algérie devrait atteindre les 80 000 tonnes durant la campagne 2017-2018, soit une hausse de 27% par rapport à la période précédente. Toutefois, comparativement aux pays voisins ou ceux du bassin méditerranéen, l’Algérie occupe toujours la dernière place dans le classement général.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C’est le constat fait hier, à l’occasion de la tenue d’un salon international de l’huile d’olive, qui, d’ailleurs, n’a pas drainé beaucoup de producteurs et d’exposants. Selon plusieurs sources, il y a eu une faible production nationale de l’huile d’olive comparativement aux autres pays producteurs méditerranéens. Une situation qui fait suite au «manque d’aides publiques et aux aléas climatiques». Et pourtant, du côté des pouvoirs publics, il est important de mettre en exergue les mesures d’accompagnement prises notamment sur le plan tarifaire où les services des Douanes algériennes ont inclu, sur recommandation du gouvernement, «l’interdiction de l’importation de l’huile d’olive». Hier, au niveau de la Safex, un important stand des Douanes algériennes a été érigé en la circonstance en présence du chef de la direction régionale sise aux pins-maritimes, M. Aroudj.
Selon des producteurs, «avec des capacités de production limitées, il est déjà difficile de satisfaire toute la demande nationale en huile d’olive algérienne, laquelle souffre de la forte concurrence de celles importées illégalement auprès de pays voisins méditerranéens en raison de leurs bas coûts». Par ailleurs, on se demande «pourquoi la filière huile d’olive ne bénéficie pas des mêmes dispositions comme ce fut le cas pour les autres filières, à savoir le lait, les céréales et la pomme de terre. Certes, des aides sont octroyées pour les équipements des huileries et de conditionnement à travers le Fonds national de développement agricole (FNDA), mais ça reste insuffisant».
Faisant une comparaison avec la Tunisie qui, pourtant, dispose d’une superficie inférieure en oliveraies par rapport à l’Algérie, des fabricants nationaux relèvent que, dans ce pays, comme dans d’autres de la région méditerranéenne, la filière bénéficie d’efforts de développement et d’accompagnement des pouvoirs publics. «La filière en Tunisie est structurée, organisée et surtout subventionnée», avancent-ils en ajoutant que l’huile tunisienne concurrence ardument l’huile algérienne sur les marchés étrangers en raison de son bas coût grâce à l’aide financière étatique», explique-t-on. Il y a lieu de noter que la surface réservée à l’oléiculture à l’échelle nationale se compose de 56,3 millions d’oliviers dont 32,3 millions oliviers productifs, soit un taux de 57%, selon les chiffres du Commissariat au développement de l’agriculture en régions sahariennes (CDARS, Ouargla).
Dans le nord du pays, l’oléiculture est concentrée au niveau de sept principales wilayas (Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Bordj-Bou-Arréridj, Jijel, Sétif et Mascara) dont la région centre représente un taux de plus de 75% de la superficie oléicole globale de ces sept wilayas.
Enfin, l’Union européenne produit à elle seule 1.8 million de tonnes d’huile d’olive durant cette période, dont 1.09 million produits par l’Espagne, 320 000 tonnes par l’Italie, 300 000 tonnes par la Grèce et 78 800 tonnes par le Portugal, indique le COI. La Turquie produit de son côté autour de 287 000 tonnes d’huile d’olive, représentant une hausse de 62% par rapport à la précédente campagne.
La Tunisie devrait produire, quant à elle, produire 220 000 tonnes d’huile d’olive durant la campagne 2017/2018, en hausse de 120% par rapport à sa production précédente représentant la plus forte progression de la production dans le monde. La production du Maroc devrait, pour sa part, atteindre les 140 000 tonnes, en hausse de 27% par rapport à la période précédente, tandis que la Libye devrait produire environ 18 000 tonnes (+12%)
A. B.
