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ACCIDENTS DE LA ROUTE La répression face à l’hécatombe

©Amine / New-Press
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Les chiffres sur le nombre d'accidents et des victimes de la route en Algérie sont édifiants. Les causes sont multiples mais le facteur humain est en tête dans la majorité des accidents corporels. C’est devenu un véritable enjeu majeur pour les pouvoirs publics qui se sont investis avec des politiques de sécurité routière ayant montré leurs limites, d’où l’impératif de trouver des solutions à même d’inverser peu à peu les courbes.
Chaque jour qui passe apporte son lot d’accidents et le dernier en date, celui survenu hier mardi sur la RN 16 impliquant un bus de transport de voyageurs assurant la liaison Annaba/Souk-Ahras, a fait 7 morts et 20 blessés. C’est l’un des accidents les plus graves depuis celui survenu le 19 janvier à El-Oued, dont le bilan était encore plus lourd avec 12 passagers décédés et 46 blessés, dont 5 dans un état très grave.
Selon les statistiques officielles, l’année 2019 a enregistré pas moins de 22 500 accidents corporels, entraînant
3 200 décès et 31 000 blessés. Ces sinistres coûtent annuellement près de 100 milliards DA. Toutes les mesures préventives et dissuasives prises jusqu’à présent pour mettre fin à ce phénomène ont montré leurs limites, et des changements radicaux s’imposent alors.
A noter que le sujet s’est invité lors du dernier Conseil des ministres où un exposé a été consacré à la sécurité routière, considérant «les accidents de la circulation comme un problème psychologique et une problématique matérielle au vu de leurs répercussions négatives sur le psychique de la victime, dont le traitement est difficile à court terme». L’intérêt est de trouver des mesures pour accompagner la stratégie adoptée dans le domaine de la sécurité routière. Il y a lieu de s’interroger alors sur le travail de la Délégation nationale de la sécurité routière créée en vertu du décret exécutif n°19-303 du 10 novembre 2019 définissant la nature, les missions, l’organisation et le fonctionnement de la Délégation nationale à la sécurité routière. Cette délégation semble bel et bien rater son premier virage, à voir les chiffres de plus en plus alarmants des accidents de la route en ce début d’année.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a proposé plusieurs mesures, dont «le recensement en urgence des points noirs et l'entame immédiate des travaux de réaménagement nécessaires pour leur éradication, l'intensification des opérations de contrôle en focalisant sur les infractions liées à l'excès de vitesse, outre la multiplication des opérations d'accompagnement des usagers de la route, notamment les motocyclistes et les conducteurs des véhicules de transport de voyageurs et de marchandises».
De son côté, le président de la République a ordonné le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures à l'encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire. Des instructions ont été données à l’effet de recourir aux moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse, mettant en avant la nécessité de passer à la double dissuasion en vue de préserver les vies humaines.
Autres mesures prises, la mise en place de l'éclairage public au niveau des voies express, l'inspection régulière de la signalisation routière et la criminalisation du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité.
«Les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s'assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur parcours professionnel» sont également concernés par les nouvelles mesures annoncées dans le communiqué du Conseil des ministres. En somme, une batterie de mesures coercitives seront adoptées contre les réfractaires au code de la route avec le recours aux autres moyens de surveillance plus sophistiqués et l’organisation de campagnes de sensibilisation et de formation au profit des conducteurs, où tout le monde doit s’impliquer et notamment le secteur des affaires religieuses, appelé à contribuer à la sensibilisation à travers les mosquées et les imams.
Ilhem Tir

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