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Check-up et perspectives de l’économie algérienne selon la Banque Mondiale L’accélération des réformes structurelles, sinon...

Si l’on doit se fier au rapport de conjoncture de la Banque mondiale, publié il y a quelques jours, l’économie algérienne devrait bénéficier du rebond de la production de gaz en 2021, mais globalement, la reprise dans les secteurs hors-hydrocarbures devrait être lente et progressive. Toutefois, cette petite embellie ne cache pas l’essentiel pour l’institution internationale : l’urgence d’une accélération des réformes pour «protéger l’économie algérienne».
Un premier constat : si l’Algérie a montré des signes de reprise sur la deuxième moitié de 2020, entreprises comme travailleurs ont été profondément touchés par la récession économique, juge la Banque mondiale (BM) qui étaye son postulat par les résultats d’une enquête sur le «Pouls des entreprises Covid-19 (Covepe)» qui montrent la sévérité du choc pour les entreprises et les secteurs, ce qui est cohérent avec l’augmentation sensible du nombre de chercheurs d’emploi inscrits ; d’après l’Agence nationale de l’emploi (Anem), ils étaient 504 400 de plus en mars 2021 qu’en mars 2020 (+29%). Les entreprises de plus petite taille, celles qui se trouvent dans le segment informel de l’économie et dans les secteurs des services et de la construction ont été les plus durement impactées. La baisse temporaire des prix internationaux du pétrole a détérioré plus encore le solde budgétaire, la disponibilité de la liquidité bancaire et le solde extérieur, malgré la dépréciation du dinar algérien, constate la BM qui note que le déficit budgétaire global s’est considérablement creusé en 2020, dans un contexte de forte baisse des recettes pétrolières et fiscales, et d’augmentation des dépenses budgétaires. La liquidité bancaire a diminué et la croissance du crédit s’est ralentie malgré des politiques d’assouplissement monétaire fortes de la part des autorités, sous l’effet de la chute des recettes extérieures, de la mobilisation des dépôts bancaires pour financer le déficit budgétaire global, et du retrait de l’épargne bancaire par les particuliers, a encore observé la BM.
Pour cette année, les experts de la BM estiment que les perspectives économiques laissent présager une reprise fragile en 2021, et la durabilité de cette dernière dépendra de l’accélération des réformes permettant de favoriser la croissance du secteur privé et de rétablir les équilibres macroéconomiques. Et à l’institution de rappeler dans le cadre du scénario de référence qui voit le PIB croître de 3,7% en 2021 et de 2,5% en 2022, retrouvant son niveau d’avant la pandémie. Ceci avant d’annoncer que les besoins de financement budgétaires et extérieurs resteront importants, attendus à 18 et 10% du PIB, respectivement, et risquent de provoquer un retour au financement par la Banque d’Algérie afin de combler le déficit budgétaire, ainsi que la poursuite des politiques de réduction des importations, tandis que la dépréciation du taux de change devrait se poursuivre. Il est important de signaler que cette note de conjoncture avant que les autorités décident au début de ce mois d’injecter l’équivalent de près de 15 milliards de dollars à travers le moyen à peine déguisé de la planche à billets, un moyen que les institutions internationales, tels la BM ou le FMI, tout autant que de nombreux spécialistes des questions monétaires et financières n’agréent pas.
Quoi qu’il en soit, pour la Banque mondiale, comme la hausse des dépenses publiques en 2021 devrait être de courte durée, et que les réserves en devises couvrent désormais moins d’un an d’importations, l’accélération des réformes visant à encourager le développement du secteur privé sera essentielle pour conduire la transformation structurelle de l’Algérie, vers son indépendance des recettes provenant des hydrocarbures, et pour qu’elle s’engage sur la voie d’une croissance économique durable et inclusive. Les principales sources de risque pour les perspectives économiques de l’Algérie, énumérées par la BM, incluent la détérioration de la situation sanitaire, la reprise de la mobilisation sociale à grande échelle, des recettes en devises moins importantes que prévu et une réponse insuffisante du secteur privé au programme de réformes.
Une attention particulière a été réservée par l’étude de la BM à la situation des ménages en Algérie, les familles vulnérables notamment. Sur ce sujet, la BM estime que «bien qu’il n’existe pas de données permettant de mesurer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le bien-être de la population algérienne, des éléments probants provenant de l’ensemble de la région Mena montrent que les ménages pauvres sont plus susceptibles de signaler une détérioration de leur niveau de vie. Plusieurs caractéristiques des ménages algériens vulnérables suggèrent que ces tendances régionales s’appliquent à l’Algérie». Ainsi, de l’avis de l’institution financière internationale, en se basant sur les tendances régionales donc, les ménages algériens les plus vulnérables vivent dans des environnements plus denses et dans des conditions sanitaires plus précaires, ce qui les rend plus sensibles aux infections. Les soutiens de famille, ayant des niveaux d’éducation plus faibles, sont plus susceptibles d’occuper des emplois pour lesquels le travail à la maison est impossible, et n’ont pas accès aux outils numériques qui le rendraient possible. Ils sont plus susceptibles de travailler dans le secteur informel, sans protection sociale adaptée, ce qui s’est avéré être lié à une plus forte détérioration des niveaux de vie pendant la pandémie.
C’est un état des lieux des ménages vivant dans des conditions précaires en Algérie qui résulte, selon la BM, par le fait que la hausse du nombre de demandeurs d’emploi en Algérie est de fait nettement plus importante parmi les travailleurs peu qualifiés que chez les travailleurs hautement qualifiés. Les femmes devraient également être plus touchées, plus de la moitié d’entre elles travaillant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, s’attend la Banque mondiale qui estime que «sauf à introduire des mécanismes de compensation ciblés, les effets des politiques d’ajustement macroéconomique et budgétaire en cours pourraient également peser de manière disproportionnée sur les plus vulnérables. Une reprise réussie devra ainsi donner aux plus vulnérables la possibilité de récupérer ce qu’ils ont perdu». Et puis à la Banque mondiale de conclure son tour d’horizon de la situation socioéconomique de l’Algérie et des perspectives pour cette année en portant une appréciation sur le système de santé. «L’impact de la Covid-19 sur l’année écoulée montre également la nécessité d’une réforme équitable du système de santé. Même si les nombres officiels de cas et de décès restent faibles, la Covid-19 a montré les limites du système de santé. Un double fardeau de maladies transmissibles et non transmissibles, ainsi que les contraintes en matière de ressources démontrent la nécessité de renforcer le système de santé algérien», estimait la BM avant la recrudescence de la pandémie depuis deux semaines maintenant.
Azedine Maktour

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