El Affani Abdelaziz a occupé pendant des années le poste de directeur de la Sûreté de la wilaya de Boumerdès, longtemps fief des terroristes. Il a, ensuite, été nommé directeur central de la Police judiciaire.
Pour rappel, Abdelaziz El Affani a assuré l’intérim de 6 mois à la tête de la Sûreté nationale à la mort de Ali Tounsi. L’ancien directeur central de la PJ est policier à la retraite mais pas inactif puisqu’il enseigne à l’université.
Comme il a été un acteur important dans la lutte anti-terroriste contre les GIA, le GSPC et Aqmi et qu’il a été également confronté aux parrains des terroristes, il est bien placé pour donner, avec néanmoins un peu de recul, son avis d’expert sur la situation sécuritaire du pays. Nous l’avons rencontré fortuitement dans la salle de l’assemblée du colloque international sur l’éducation islamique dans les écoles publiques.
Pour lui, l’Algérie est un modèle de lutte anti-terroriste et sera bientôt un modèle de déradicalisation.
Le Soir d’Algérie : Monsieur El Affani, quelle appréciation faites-vous maintenant du risque terroriste dans le pays ?
Abdelaziz el Affani : Je suis très optimiste parce que le risque terroriste est vraiment amoindri. Je sais que vous suivez régulièrement l’actualité sécuritaire dans le sud du pays. Vous avez certainement remarqué que chaque jour, un ou deux terroristes sont capturés ou se livrent à l’armée.
Par ailleurs, des armes et des marchandises de contrebande sont saisies grâce au travail de fond des éléments de l’armée et leur vigilance.
Ce qui me permet de dire que la courbe du risque a été ramenée vers le bas.
Il faut rappeler que l’ANP mène un combat sur deux fronts : il y a d’une part la lutte implacable contre le terrorisme et d’autre part, l’application de la loi sur la réconciliation que le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait fait voter par le peuple.
En la matière, je dois dire que de grandes compétences sont nécessaires pour réaliser des résultats probants. Dans ce domaine, je peux dire que notre armée a ces compétences et d’un haut niveau.
Permettez-moi de saluer la mémoire des victimes du crash de Boufarik et de présenter mes condoléances les plus sincères aux familles des victimes. C’est une catastrophe pour leurs familles, pour l’armée et pour le pays.
Durant votre exercice, vous étiez confronté directement et chaque jour aux islamistes radicaux et aux djihadistes, notamment ceux qui sévissent dans les mosquées, que leur reste-t-il ?
Je fréquente régulièrement les mosquées un peu partout, j’ai noté qu’il y a une nouvelle génération d’imams. Ce sont des universitaires, que je qualifierai également d’intellectuels et ils sont très compétents.
Plus important encore, ils sont vraiment modérés et d’une grande tolérance.
En fait, l’Algérie est un exemple de lutte anti-terroriste et dans pas longtemps, elle sera un modèle de déradicalisation.
Propos recueillis par Abachi L.
