Les structures de santé et le personnel médical sont mobilisés pour la lutte et la prise en charge des personnes confirmées positives au coronavirus ou les cas suspects. Pourtant, les hôpitaux sont tenus de maintenir les programmes des activités médicales et chirurgicales. Le professeur Belhadj, président du Snechu et directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha-Pacha, a indiqué que des comités de veille sanitaire ont été installés au niveau de chaque hôpital pour veiller à la continuité des soins.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Que les citoyens se rassurent, les services de santé ne sont pas monopolisés uniquement par la prise en charge du coronavirus. Les activités médicales et chirurgicales sont maintenues. D’ailleurs, dans une instruction adressée aux responsables des établissements, le ministère de la Santé leur a signifié que «les activités médicales et chirurgicales sont maintenues jusqu’à nouvel ordre».
Le professeur Belhadj, président du syndicat national des enseignants chercheurs universitaires et président des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha-Pacha, à Alger, joint par téléphone, a expliqué que des comités de veille ont été installés au niveau de chaque CHU afin de veiller à la continuité des soins. Ce comité, souligne ce chef du service légal du CHU Mustapha, est composé du personnel des services d’épidémiologie, de réanimateurs, service microbiologie, du service pneumologie, médecine interne, Pharmacie centrale, médecine légale, des moyens généraux et de l’administration.
«C’est ce comité qui prend des décisions pour veiller à la continuité des soins et à la prise en charge des cas confirmés de coronavirus et des cas suspects», a souligné le professeur. D’ailleurs, poursuit-il, la prise en charge des cas de Covid-19 est divisée en trois groupes, à savoir les cas souffrant d’une détresse respiratoire aiguë et qui nécessitent des soins intensifs, les cas suspects qui souffrent de syndromes grippaux avec des signes modérés et qui sont orientés vers les services de pneumo-phtisiologie, ainsi que les cas bénins qui sont des porteurs sains. Cette mobilisation pour la prise en charge du Covid-19 n’a pas mis les autres services à l’arrêt.
Notre interlocuteur assure que l’ensemble des activités notamment la gynéco, les services de néonatologie, radiologie, traumato… assurent le service normalement. Cependant, précise-t-il, certaines disciplines comme la rééducation, la chirurgie dentaire… sont suspendues. De même pour certaines consultations, poursuit-il, qui nécessitent uniquement le renouvellement des ordonnances. «Pour éviter les contaminations, nous avons décidé de reporter les consultations et d’assurer certaines à distance ,et c’est aussi dans le but de limiter la surconsommation du matériel», a indiqué le professeur. Pourtant, cette organisation rencontre des obstacles. «Nous rencontrons des problèmes sur deux niveaux, le premier au niveau de l’interprétation des textes relatifs aux femmes avec enfants, et qui ne concerne pas le personnel de santé, et le deuxième au niveau du transport, ou suite à la suspension des transports en commun, nous faisons face à beaucoup d’absentéisme», a déclaré le président du Snechu. Toutefois, le CHU Mustapha, dit-il, commence à s’adapter peu à peu et tente de trouver des solutions. C’est ainsi que la Wilaya d’Alger a décidé de mettre un hôtel du centre-ville à la disposition du personnel qui habite loin, et l’hôpital a également mis du transport à la disposition du personnel. «Nous essayons de trouver des solutions, mais je fais appel aux gens qui s’absentent, ils doivent nous aider. Ce n’est que le début de l’épidémie et, pour le moment, les choses sont maîtrisées mais on se prépare au pire. Nous demandons un comportement humain et déontologique», a soutenu le professeur Belhadj.
S. A.
