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Ansej Les limites d’un dispositif

En vingt-deux ans d’existence, le dispositif de soutien à l’emploi des jeunes a coûté pas moins de 350 milliards de dinars et permis la naissance de 360 000 entreprises. Toutes n’ont pas survécu aux lois implacables du marché tandis que d’autres sont endettées. Populiste pour certains, le dispositif est, aux dires de Abderrahmane Benkhelfa, une réussite qui a atteint aujourd’hui ses limites. Il en appelle à une Ansej 2 avec de nouvelles prérogatives.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Lorsqu’en 1996, le dispositif Ansej voyait le jour, des millions de jeunes diplômés ou pas se sont vite imaginés à la tête de leurs propres entreprises. L’offre faite par l’Ansej paraissait, en effet, des plus prometteuses. Il était alors possible de créer une microentreprise en contrepartie d’un apport financier minime sans compter la promesse de l’accompagnement. 
Les jeunes promoteurs pouvaient bénéficier d’aides financières et d’avantages fiscaux  tant au moment de la réalisation de leur projet qu’en phase de création et d’extension des capacités de production. Ils étaient des milliers à s’engouffrer dans ce créneau. 
Le dispositif a coûté depuis sa création près de 350 milliards de dinars ayant permis la naissance de 360 000 en vingt ans. Que sont-elles devenues ? Si certaines sont aujourd’hui des modèles de réussite, d’autres n’ont jamais réussi à décoller et ont, tout simplement, fini par disparaître. Un grand nombre d’entre elles se débattent pour tenter de rembourser les crédits contractés. 
L’Ansej serait-elle un mauvais modèle pour l’encouragement de l’entreprenariat ? Non, répond Abderrahmane Benkhelfa, ancien ministre des Finances et expert en économie. Il estime, au contraire, que ce dispositif est un «excellent mécanisme d’appui institutionnel à l’entreprenariat qui a d’ailleurs connu une forte pérennité». Il considère que ce dernier a permis la naissance d’un tissu de microentreprises qui est aujourd’hui dense avec beaucoup d’entreprises qui sont passées de petites à moyennes. 
Benkhelfa explique que «beaucoup de nos partenaires le regardent comme une œuvre digne de référence». Que pense-t-il du taux de mortalité des entreprises nées dans ce cadre ? «Il se trouve que comme toutes jeunes créations, il y a un taux d’incidents et de décès qui est supérieur aux entreprises d’un certain âge», dit-il, ajoutant qu’il est temps aujourd’hui que l’Ansej fasse une mutation pour mieux accompagner le tissu d’entreprises. «Je fais partie de ceux qui disent que nous sommes arrivés au seuil de la formule. Il faut maintenant un suivi et que l’Ansej se transforme progressivement en un établissement d’accompagnement technique et managérial et d’accompagnement à ce tissu d’entreprises. Ce tissu est arrivé à un seuil, il faut travailler sur la compétitivité de ces entreprises et pourquoi pas créer le corridor start-up», dit-il, ajoutant que «l’Ansej ne doit pas rester focalisée sur l’œuvre de création. Il y a aujourd’hui cinq ou six générations de microentreprises. Elle doit travailler sur l’entretien et l’agrandissement et la consolidation de ce tissu, à la recherche de nouveaux partenaires pour accompagner les entreprises qui pourront ouvrir leur capital sans compter celles qui pourront aller en Bourse et celles qui peuvent exporter». 
Abderrahmane Benkhelfa conclut en affirmant : «J’en appelle de tous mes vœux à une Ansej 2 qui pourra accompagner les entreprises de demain.» 
En attendant cette mutation, plus de 1 000 dossiers ont été déposés par les promoteurs auprès de l'Ansej pour bénéficier des mesures de rééchelonnement des dettes et d'annulation des pénalités de retard. D’autres espèrent toujours un hypothétique effacement des dettes. 
Le ministre du Travail vient de mettre un terme à leurs attentes : pas d’effacement de dettes, assure-t-il. Les promoteurs devront rembourser les crédits contractés à moins que la conjoncture ne dicte, dans un avenir proche, des mesures populistes avec toujours cette volonté d’acheter la paix sociale à n’importe quel prix.
N. I.

 

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