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Les syndicats attendent des actions

Abdelmadjid Tebboune a dévoilé, jeudi, lors de son discours d’investiture, les grandes lignes du programme qu’il compte réaliser lors de son mandat présidentiel. Le président a ainsi évoqué, entre autres, les grands axes qu’il compte opérer dans les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé. M. Tebboune a-t-il convaincu ? Les syndicats autonomes préfèrent attendre les actions du terrain du nouveau Président avant de juger.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) - Les syndicats autonomes ne veulent pas encore prendre le discours prononcé par Abdelmadjid Tebboune lors de sa prestation de serment pour de la réalité. Selon eux, le nouveau Président ne peut pas convaincre avec des discours, mais par des actions de terrain. Ainsi, concernant les mesures annoncées pour le secteur de l’éducation, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, estime qu’il n’y a pas de courage politique pour changer l’école algérienne. En réaction au discours du président, M. Amoura a déclaré : «Nous avons entendu une déclaration générale, loin de la réalité, le problème du secteur ne consiste pas en la lourdeur du cartable mais en des problèmes beaucoup plus profonds, notamment la refonte du système de l’éducation.» Les engagements pris par Tebboune au profit du secteur de l’éducation, selon ce syndicaliste, sont «du réchauffé». Car, dit-il, «il n’y a pas de courage politique pour changer les choses, la preuve, aucun des cinq candidats à la présidentielle n’a donné de l’importance au secteur de l’éducation pendant sa campagne électorale. L’Algérie est malade car l’école est malade, l’école est politisée, l’ancienne ministre Benghabrit a tenté de changer un peu les choses mais elle n’a pas réussi grand-chose, les ministres et les présidents n’ont pas les mains libres pour changer l’école algérienne. Les syndicats autonomes ont fait des propositions pendant plusieurs années.
Notre syndicat a présenté des propositions pour la refonte du système éducatif, mais rien n’a été fait et le travail d’une année a été jeté à la poubelle, c’est aussi le cas pour la refonte du baccalauréat et l’enseignement secondaire ou encore l’enseignement des langues étrangères.» Selon M. Amoura, le nouveau Président a parlé de l’utilisation des tablettes par les écoliers. Le problème, dit-il, il existe encore des établissements scolaires qui ne disposent même pas de chaises et des directeurs qui ne disposent ni de téléphone ni d’internet. Selon lui, l’état n’a pas les moyens nécessaires pour tirer l’école vers le haut et le budget alloué au secteur, même s’il est important, 95% sont consacrés aux salaires des travailleurs. «Nous ne voulons pas d’une école de qualité», affirme M. Amoura. De son côté, Meziane Meriane, coordonnateur du snapest, a indiqué qu’il s’agit d’un discours-programme qui ne cite pas les moyens de son application. «Nous avons entendu un discours mais nous n’avons pas entendu les moyens et les mécanismes d’application.
Le nouveau Président a essayé de se réapproprier les revendications du hirak sans nous parler dans son discours de ses projections sur le terrain», a déclaré M. Meriane. Pour les mesures annoncées au profit du secteur de la santé, Lyes Merabet, président du SNPSP, estime que «le secteur de la santé est un chantier à reprendre à zéro car rien n’a été fait par les différents ministres qui sont passés à la tête de ce secteur, la preuve, plusieurs d’entre eux sont en prison, ce qui démontre qu’ils étaient occupés à gérer d’autres affaires que celles du secteur».
Le docteur merabet propose de revoir la formation dans le secteur, la gestion des ressources humaines, la gestion financière, le mode de gestion, le statut des acteurs du secteur... «Le secteur mérite l’intérêt des professionnels du secteur et des responsables et il faudra une révolution et ça relève de mesures concrètes et non de mesures d’annonce.
La loi de finances est passée et rien n’a été prévu comme mesures pour les professionnels du secteur de la santé. Pour le discours du nouveau Président, nous attendons pour voir des actes», a-t-il déclaré. Pour le professeur Rachid Belhadj, président du Snechu, «le secteur de la santé est l’un des secteurs les plus difficiles à revoir, cela demande du temps et beaucoup de réflexion. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un discours populiste mais il faut des réalités». Selon lui, on ne peut pas parler de l’amélioration du secteur de la santé en l’absence d’un statut pour le secteur, avec des salaires obsolètes, de la négligence, de l’absentéisme, en l’absence d’évaluation ou avec un PIB à 300 dollars par habitant.
«Nous attendons des actions, car nous avons entendu plusieurs discours avant. Aujourd’hui, nous avons trois anciens ministres de la santé en prison, cela prouve que le système a été ébranlé. Le secteur de la santé ne peut pas être géré par des politiciens et nous ne devons pas nous inspirer d’un modèle européen, il faut trouver des mécanismes justes et dégager des priorités», propose ce professeur.
S. A.

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