Mardi 8 octobre 1957, le chahid Ali Ammar surnommé
Ali la Pointe, est tombé au champ d'honneur, les armes à la main aux
côtés de ses compagnons dans une maison de La Casbah d'Alger. Ali et ses
frères de lutte ayant refusé de se rendre. Le dynamitage de la maison
avait fait quelque 20 morts dont le « Petit Omar » qui n'avait que 13
ans, ainsi que des habitants des maisons avoisinantes. Mardi 8 octobre
2019, Miliana commémore le 62e anniversaire de la mort du martyr de
l'enfant des Annassers, le quartier sud de la ville où il est né et où
il a vécu sa prime enfance. La cérémonie de la commémoration s'est
déroulée sur la place qui porte aujourd'hui son nom « Ali-Ammar » où a
été érigée une stèle à sa mémoire, à l'ombre des platanes séculaires,
une place qui surplombe toute la vallée en contrebas, à partir de
laquelle on peut voir se profiler à l’horizon la chaîne de l'Ouarsenis,
un haut lieu aussi où les combattants de l'ALN livrèrent plus d'une
bataille contre une des armées de l'Otan pendant la guerre de
Libération. Lors de cette cérémonie à laquelle ont assisté de nombreux
citoyens, les autorités locales, à leur tête le chef de l'exécutif.
Après le dépôt de la gerbe de fleurs, l'assistance a apprécié une
exposition de photos illustrant les hauts faits d'armes de la guerre de
Libération et de la Bataille d'Alger. Ali Ammar est né en 1930 et en
1943, il perdit son père. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la
famille quitte Miliana et le quartier des Annassers pour aller
s'installer dans le quartier Raïs-Hamidou à l'époque appelée «Pointe
Pescade». Toujours selon des sources historiques, Ali Ammar a pratiqué
la boxe et a caressé l'espoir de devenir un champion du noble art, mais
le destin lui a prescrit une toute autre voie. Il a réparé des
injustices que les Algériens subissaient dans leur environnement, et
c'est ce qui lui coûta son arrestation et son emprisonnement plus d'une
fois dans les geôles de la forteresse de Serkadji où il côtoie des
militants de la cause nationale. Lors d'une arrestation, il est placé en
détention à la maison de redressement de Damiette d'ou il réussit à
s'évader. Il se rend à Blida puis dans le quartier Zghara à Bouzaréah.
Présenté au premier responsable de la Zone autonome d'Alger, Ali fait
preuve d'une très grande témérité en commettant les missions qui lui
sont confiées et il ne tarde pas à être connu dans la majorité des
quartiers de La Casbah. Après avoir été mis à l'épreuve, il montra son
total engagement à la cause nationale. Par ses actions retentissantes
dans les milieux coloniaux et de leurs collaborateurs, il est devenu
l'homme à abattre pour les services de sécurité et de la soldatesque
coloniale qui déclenchèrent une chasse à l'homme implacable pour
éliminer, le justicier d'hier devenu le fidaî convaincu qui ne reculait
devant aucun danger au péril de sa vie. Des opérations de recherche
furent menées dans le secret le plus absolu. Hélas, quelque temps avant
le jour fatidique, le refuge est enfin localisé avec précision et le 8
octobre 1957, les parachutistes encerclent tout le quartier et Ali la
Pointe refusant de se rendre, la maison qui l'abritait a été dynamitée
et détruite.
Karim O.
Karim O.