Le conseil national du RND prévu ce week-end focalise grandement l’attention des observateurs du monde politique à la recherche d’éléments pouvant éclairer sur la situation en cours dans le pays.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Dans ce contexte, les partis œuvrant pour la démarche présidentielle sont perçus comme des baromètres pouvant indiquer le sens du vent et donner ainsi un aperçu sur l’état des lieux ou les évènements à venir. Plus que le parti lui-même, c’est Ouyahia qui est surtout attendu lors de cette réunion.
Soumis à de fortes pressions depuis son arrivée à la chefferie du gouvernement, il est devenu habituel de le voir s’exprimer plus librement durant les activités partisanes. Alors que le pays se trouvait en proie à une grosse crise générée par des mouvements sociaux de grande intensité (éducation, santé…), le Premier ministre s’est cantonné dans un long silence qu’il n’a rompu qu’à l’occasion de la célébration du 21e anniversaire de son parti. De Biskra, celui-ci s’était prononcé au sujet des grèves et lancé des appels qui étaient en fait attendus d’un responsable portant non pas la casquette du RND mais s’exprimant en tant que dirigeant en mesure de prendre des décisions. Cela n’a pas été le cas à cette occasion et bien d’autres encore.
Ouyahia paraît en effet soumis à des réserves l’empêchant d’intervenir publiquement. Cette situation semble née de l’inquiétude éprouvée par les dirigeants du pays face au discours alarmiste qu’il tenait après sa nomination. Toutes ces raisons font donc que les activités qu’il préside au sein du RND retiennent l’attention. Car c’est aussi l’occasion qui a été mise à profit à maintes reprises pour répondre aux attaques dont il fait fréquemment l’objet de la part du secrétaire général du FLN. Après une longue guerre entre les deux hommes, le Premier ministre et SG du RND a, cependant, fini par mettre son épée au fourreau. Et c’est à Seddik Chihab, son bras droit et porte-parole du parti, qu’a été laissé le soin d’expliquer que les déclarations de Ould-Abbès étaient à mettre sur le compte d’une liberté d’expression et d’une recherche d’une amélioration constante pour l’application des directives présidentielles.
Tout un chacun sait pourtant que les sorties du SG du FLN sont loin d’être inopinées. A plusieurs reprises, les évènements ont démontré qu’il s’agissait, en fait, de véritables recadrages. Le fait s’est vérifié lorsqu’il s’agissait, par exemple, de mettre fin aux intentions du gouvernement de mettre en vente les entreprises nationales déficitaires ou d’envisager l’introduction d’une taxe importante sur les documents administratifs. Dans les deux cas, les évènements ont rapidement donné raison à Ould-Abbès puisqu’un décret présidentiel a interdit les ventes des sociétés nationales et que le Président a annulé les propositions d’établir un timbre pour les passeports, cartes d’identité ou autres documents de véhicules en plein Conseil des ministres. Pour savoir ce que Ouyahia pense de la situation en cours, il faudra donc attendre ce week-end. Le conseil national qui se réunit une fois par semestre est, entre autres, chargé de faire l’état des lieux du monde politique, social et économique mais aussi évaluer le «travail avec les partenaires politiques».
A. C.
