«À situation exceptionnelle, moyens exceptionnels.» À Bouira, la Sûreté de wilaya a annoncé, dès ce vendredi, la mobilisation de quelque 1 450 policiers durant ce mois de Ramadhan, pour gérer cette période exceptionnelle caractérisée par la propagation du virus Covid-19 et l’instauration du couvre-feu partiel entre 19 heures et 7 heures du matin.
Pour ce faire, des moyens colossaux ont été mobilisés pour assurer sécurité et quiétude au citoyen avec, outre les rondes et autres patrouilles renforcées durant cette période, ainsi que des actions de nettoyage et de désinfection des lieux publics, une mobilisation au niveau des marchés et autres commerces, ainsi que les banques et les bureaux de poste pour faire respecter les mesures prises pour lutter contre le Covid-19, notamment les distances de sécurité dans les chaînes.
Or, force est de constater, et cela s’est vu partout à travers le territoire national, que depuis quelques jours, les citoyens, et parfois des femmes avec enfants, ont subitement ignoré toutes les mesures prises depuis plus d’un mois, et ont envahi les lieux publics et les commerces, surtout les vendeurs d’épices et même les magasins d’ustensiles de cuisine.
Et tout cela, sans aucune mesure de sécurité en termes de distanciation sociale et autres masques de protection.
Tout cela se faisait devant les yeux impuissants des policiers, pourtant mobilisés en nombre dans ces endroits. Avant-hier, soit au premier jour de Ramadhan, des scènes frisant l’hystérie ont été observées surtout devant les locaux aménagés pour la vente des fameuses friandises « spécial Ramadhan » , comme la zlabia, dont l’Algérien raffole en cette période. Des scènes où l’on voit des dizaines de citoyens parfois collés les uns aux autres, et largement partagées à travers les réseaux sociaux.
Et même par la DSP de Bouira qui s’est montrée désolée et choquée par ces scènes, et qui invite les citoyens à plus de responsabilité et interpelle les services de sécurité afin d'imposer les distances de sécurité aux citoyens. C’est dire que, même avec la mobilisation des centaines de policiers, tant que les citoyens continuent à sous-estimer le degré de gravité de la situation et les risques qu’ils encourent et qu’ils font courir à leur entourage, le coronavirus pourra à tout moment resurgir de plus belle, avec une deuxième vague dont les médecins prédisent un taux de mortalité plus important que ce qui a été enregistré jusque-là à travers le monde avec, selon le Centre d’information sur le coronavirus, quelque 2 637 314 cas confirmés et 183 559 décès.
En Algérie, et bien que le nombre de contaminations par le Covid-19 est à la baisse, de même que le nombre de décès, de nouveaux cas confirmés sont signalés au quotidien, avec parfois de nouveaux foyers importants qui nous rappellent combien un relâchement ou une baisse de vigilance seraient fatals pour notre pays.
Y. Y.
