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Lamamra nommé pour le 5e mandat Un diplomate en campagne

©Sidali Djarboub / New Press
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La nomination de Ramtane Lamamra au poste de conseiller diplomatique du président de la République a soulevé de nombreuses interrogations et donné lieu à plusieurs lectures ayant cependant toutes, d'une manière ou d'une autre, un rapport avec le cinquième mandat.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) - La rumeur a circulé 48 heures avant qu'un communiqué officiel ne la confirme : Ramtane Lamamra a donc été officiellement nommé ministre d’État, conseiller diplomatique de Abdelaziz Bouteflika. Cette nouvelle n'est pas passée inaperçue, dans les milieux politiques et même au-delà elle a fait grand bruit pour des raisons qui semblent évidentes aujourd'hui. Ayant lui-même occupé le poste de ministre des Affaires étrangères, durant de longues années, le Président Bouteflika a pesé de tout son poids sur le secteur diplomatique depuis son arrivée au pouvoir. Le fait n'est un secret pour personne et il a toujours été facilement décelable. Les interventions, positions algériennes sur les questions internationales ont été, en effet, présentées comme ayant été prises sous l'éclairage de Bouteflika dont le nom est également cité en introduction de tous les discours des délégations algériennes à l'étranger. Près de vingt ans après son accession à El-Mouradia, il prend non seulement la décision de se faire assister par un conseiller diplomatique, mais son choix se porte sur un homme qu'il avait lui-même écarté des affaires diplomatiques du pays.
C'est aussi l'une des grandes raisons pour laquelle les premières rumeurs annonçant la possibilité du retour de Ramtane Lamamra sur le terrain algérien a focalisé l'attention. A tort ou à raison, ce dernier avait également véhiculé l'image d'une personne dotée de compétences qui ont dérangé et lui ayant valu d'être écarté, fin mai 2017, du poste de MAE après cinq années aux commandes de la diplomatie algérienne. Sa participation à plusieurs opérations de médiation (Mali, Burkina Faso, différend entre le Tchad et la Libye, Liberia) lui a permis de se replacer rapidement, mais à l'échelle internationale cette fois. Trois mois plus tard, il est ainsi nommé membre du Haut Comité consultatif de l'ONU chargé de la médiation internationale. Désigné pour le suivi du processus devant mener Madagascar à une présidentielle jugée très sensibles, il est félicité par l'ONU et l'OUA (janvier 2019) pour son «rôle dans des élections dans un climat apaisé».
La secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie a, quant à elle, évoqué un «rôle déterminant».
Ramtane Lamamra n'a, cependant, pas eu le temps d'être désigné à d'autres missions internationales. A Alger, des bruits qui courent depuis un long moment, laissent entendre que l'homme aurait été approché et de nouveau invité à occuper un haut poste de responsabilité dont la nature prêtait encore à confusion. On évoque l'existence d'un lien avec les préparatifs de la reconduction du chef de l'Etat à un autre mandat. Les contacts ont eu lieu plusieurs mois avant l'annonce officielle de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat, et Lamamra aurait alors préféré réserver sa réponse en mettant en avant ses engagements auprès des instances internationales. Mais la décantation qui s'opère dans le champ politique algérien et l'achèvement de sa mission à Madagascar accélèrent les événements. L'option confirmée du cinquième mandat est, elle, suivie de très près à l'étranger où des missions de sensibilisation et d'explications sont menées par la diplomatie algérienne. Cette présidentielle est qualifiée de «sensible» par une bonne partie de la communauté internationale et les dirigeants algériens ne l'ignorent pas. Réagissant sans doute à des commentaires malveillants parus dans certains médias européens, français plus précisément, Abdelmalek Sellal a jugé bon d'affirmer ce jeudi «qu'il n'y avait aucune hostilité au cinquième mandat à l'étranger».
Selon certaines informations, le chargé de la campagne présidentielle avait rencontré quelques heures plus tôt Ramtane Lamamra rentré discrètement d'Addis-Abeba en milieu de semaine. Rencontre formelle ? Mercredi dernier, des informations diffusées par de nombreux médias mais non confirmées laissaient bien entendre que son retour sur la scène algérienne n'était plus qu'une question d'heure.
Pour beaucoup, la célérité avec laquelle s'est faite l'annonce de sa nomination au poste de conseiller diplomatique du président de la République n'a fait que confirmer que les jeux étaient déjà faits. En privé, Lamamra aurait fait savoir à ceux qui l'ont questionné que l'appel de son pays ne pouvait être refusé. A-t-il pris congé auprès des instances internationales auprès desquelles il exerce pour se consacrer au dossier Algérie ? De ces détails, l'opinion demeure peu informée tout comme elle ignore le véritable rôle qu'il est appelé à jouer auprès du président de la République. Son arrivée à l'heure où le pays est en pleins préparatifs pour le cinquième mandat laisse, cependant, peu de doute sur la nature de la mission qui lui incombe : contribuer au bon déroulement des élections en mettant à profit l'expérience de Madagascar tout en usant de sa crédibilité à l'étranger pour appuyer le discours algérien sur la nécessaire «continuité».
A. C.

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