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SITUATION SANITAIRE Une autre épreuve pour une économie convalescente

Le gouvernement Benabderrahmane n’a pas eu le temps de prendre ses marques qu’il est appelé à aller au charbon. Les conséquences induites par la première vague de la pandémie sur l’économie nationale ne se sont pas encore estompées, même si on savait dès le début qu’il faille beaucoup de temps pour réparer les dégâts subis par une économie déjà bien avant chancelante, voilà qu’apparaît le spectre d’une autre douloureuse passe qu’induira forcément cette violente recrudescence des contaminations qui happe le pays.
Les effets de la baisse des prix des hydrocarbures de la fin 2014, le ralentissement à grande échelle de l’activité induit par les tourments politiques subits en 2019, puis la survenance de la pandémie une année plus tard, sont autant de faits majeurs qui ont eu raison des fondements de la vie économique du pays, jusqu’à inciter à pratiquement tout revoir dans l’optique de doter l’Algérie d’un nouveau modèle mais qui, depuis des mois qu’on en parle, tarde à voir le jour, voire même des prémices. Un nouveau modèle économique dont les contours mettent donc du temps à voir le jour en raison, évidemment, des conséquences de la première vague de la pandémie, dont de nombreux secteurs et branches d’activité n’ont pas encore fini de compter les dommages.
La recrudescence de la pandémie intervient à un moment où le pays ne se porte pas au mieux, loin s’en faut. Les solutions préconisées par le récent ex-gouvernement pour parer aux effets du coronavirus sur la convalescente économie nationale n’ont pas été du même ordre de grandeur que ce que la machine économique nationale a subi, comme le soulignait plus d’un analyste à l’instar d’Ali Harbi, du think tank Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care), qui estimait, il y a une quinzaine de jours, que « la réponse de l’État a été extrêmement sous-dimensionnée par rapport à l’ampleur de la crise. Combien de personnes ont bénéficié d’aides directes de l’État au travers du dispositif des 10 000 DA et pendant combien de mois ? Combien de micro-entreprises et petits métiers ont bénéficié de l’aide des 30 000 DA et pendant combien de mois ? Combien d’entreprises ont réellement bénéficié d’échéancier fiscal et Cnas/Casnos avec annulation de pénalités comme promis par les plus hautes autorités ? Combien d’entreprises et de ménages ont réellement bénéficié de rééchelonnement de crédits sans surcoût ? Combien d’entreprises ont bénéficié de crédits relais pour continuer à exister a minima au moment où leur chiffre d’affaires s’est effondré ? ». La situation ne prête pas à l’optimisme, pour le moins que l’on puisse dire. D’autant que les premiers dommages subis sont beaucoup plus alarmants que ce que des institutions de l’État affirmaient.
Ainsi, le check-up établi il y a tout juste un mois par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) est assez révélateur sur les dégâts économiques de la pandémie. L’enquête menée à travers 18 wilayas a révélé que les entreprises algériennes ont perdu en moyenne 50% de leur chiffre d’affaires en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19, la majorité d’entre elles est constituée de PME. Pire encore, les entreprises de transport de marchandises ont enduré une perte de 90% du chiffre d’affaires en 2020, suivies de celles des secteurs des services et de l’industrie agroalimentaire. Alors que 56% des personnels de ces entreprises, notamment ceux exerçant dans le secteur du bâtiment et les travaux publics et les services, n’ont pas pu rejoindre leur travail durant le confinement instauré. À ce sombre tableau, il faut ajouter les 79% des opérateurs économiques algériens à ne pas être optimistes et se disent très inquiets par la situation économique que traverse l’Algérie. Ceci, il faudrait le souligner, avant que le pays ne se retrouve dans la tourmente de la troisième vague de la pandémie. Donc, des entrepreneurs sondés, 12% disaient envisager une réduction d’effectifs, 10% qui s’attendent à une trésorerie tendue, alors qu’ils sont 11% à carrément projeter la fermeture de leur entreprise, et 10% s’attendaient à un report de leurs investissements. Et puis, l’enquête du Cread a avancé le chiffre alarmant de 43% des entreprises algériennes menacées de faillite. C’est dire si cette nouvelle propagation du Covid-19 a de quoi susciter toutes les hantises sur le plan économique. Déjà, il apparaît que ce n’est pas le genre de « remède » du genre de celui proposé par le gouvernement sortant, telle cette mesurette, comme l’ont qualifiée maints entrepreneurs, consistant en le rééchelonnement des crédits bancaires ou encore le report des dus aux caisses d’assurances sociales, qui épargneront l’économie nationale. Heureux que les pouvoirs publics aient décidé au début de ce finissant mois d’injecter 2 100 milliards de dinars dans l’économie nationale à travers le système bancaire, bien que beaucoup n’agréent pas le moyen pour ce faire, c'est-à-dire la bonne vieille planche à billets et tout ce qu’elle implique comme risques inflationnistes, entre autres.
Azedine Maktour

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