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Rubrique Anniversaire

Une première décade pour le pionnier Le seul fil à la patte

Voici donc dix années de presse libre bouclées. Au départ, il faut bien l’avouer, atteindre une décade d’existence relevait plus, pour les créateurs du Soir d’Algérie, du fantasme que d’une perspective calculée.
La perception d’un avenir plus ou moins lointain du journal était déjà largement compromise. Le pouvoir de l’époque laissait apparaître ses premiers reniements et l’intégrisme, au comble de l’arrogance, commençait à mettre en place un État  parallèle en attendant de déloger un pouvoir politiquement complice et moralement démissionnaire.
Connaissant les projets des nouveaux titres que nos confrères initiaient, Le Soir d’Algérie, en qualité de quotidien paraissant l’après-midi, se proposait de donner vie à un journal formaté différemment de la presse du matin. Nous souhaitons mettre sur le marché un produit plus ouvert sur la société et qui accorderait de plus larges espaces aux préoccupations de l’Algérien. Dans une sorte de répartition des tâches tacite, notre journal laissait à d’autres le soin de traiter la chose politique en priorité.
Les violences de l’intégrisme et les terribles drames qui ont fait ces dix dernières années en auront décidé autrement.
Les faits de société, les sports, la culture se sont retrouvés écrasés par l’ampleur de l’horreur. Sauf à vivre dans un monde irréel, Le Soir d’Algérie ne pouvait, et ne devait, que s’engager dans le combat de l’Algérie pour sa propre sauvegarde.
L’engagement du Soir d’Algérie aura été chèrement payé. Ravagé par une charge explosive d’une puissance inouïe, notre quotidien perdra trois de ses meilleurs journalistes. Le serment qui leur fut fait de reparaître sera honoré moins de quinze jours après l’explosion de la bombe du 11 février 1996, marquant ainsi le second acte de naissance de notre titre.
A la différence de taille près que la renaissance du Soir d’Algérie sera cette fois le résultat de l’effort d’une équipe de journalistes, de techniciens et d’agents relevant de tous les compartiments de l’entreprise.
Dix ans déjà. Dix ans à peine. Si rien ne nous a été épargné en près de 3 000 numéros d’existence, il restera néanmoins à tous ceux qui ont fait Le Soir d’Algérie l’indicible fierté d’avoir accompagné ces choses vraies de la vie des Algériens. Il restera aussi les regrets de ne pas avoir toujours osé, de ne pas avoir toujours tout entrepris, de ne pas avoir toujours tout compris et ainsi de ne pas avoir toujours été en mesure de tout dire.
Il est vrai qu’on pourra épiloguer à loisir sur le caractère indépendant ou non de la presse algérienne. C’est malheureusement le plus souvent un débat qui, dans certaines bouches, relève plus de la menace que d’un intérêt sincère pour la liberté de la presse.
La presse algérienne, elle, fait son chemin assumant ses choix jusqu’à l’excès, excès qui, tout compte fait, restent insignifiant face à la force de prédation de 38 ans de pouvoir sans partage. Le Soir d’Algérie continuera, quant à lui, à suivre sa route dans la sérénité et la détermination. Et il n’aura pour «sponsor», pour financier, pour général, en un mot pour seul fil à la patte, que celui sans lequel il n’a aucune raison d’être : le lecteur.
Fouad Boughanem

Bureau régional
L’autre rédaction

Ce n’est pas tout à fait l’ambiance de la rédaction centrale située dans la capitale, mais de plusieurs points de vue, c’est du pareil au même.
Un bureau régional de notre quotidien, quelle que soit la ville où il est situé, fonctionne de façon que, souvent, le citoyen s’y présente, confond chef de bureau et directeur du journal. Une représentation de wilaya du Soir d’Algérie, c’est déjà un siège de «l’ambassade» du journal.
Comme dans plus de dix autres wilayas, Le Soir d’Algérie fonctionne avec un bureau régional à Annaba. De par sa situation, «il se trouve en plein cœur de la ville»,  et des traditions laissées par ses premiers responsables, à lui seul, le bureau du Soir représente l’équivalent de la Maison de la presse à Alger : lorsque le citoyen se trouve sur le cours de la Révolution et cherche à contacter un titre pour une raison ou une autre, très souvent, on lui indique notre bureau.
Pour l’histoire, le jour où, en février 1996, explosait la bombe au siège central du journal à la maison de la presse Tahar-Djaout, spontanément, plusieurs personnes dont des cadres, des avocats et des simples citoyens de Annaba, sont venus passer la nuit au bureau pour partager notre douleur. Et cette relation a un prix : le bureau doit vivre au rythme de la ville. Pour cela, une organisation rigoureuse s’impose.
En plus du responsable du bureau, celui-ci doit s’appuyer sur la collaboration de plusieurs autres éléments. Le pivot central est représenté par la secrétaire du bureau qui, en réalité, par sa présence permanente, permet au reste de l’équipe de faire son travail   sur le terrain sans perdre de vue les sollicitations des citoyens qui se présentent chaque jour à notre bureau.
C’est aussi la personne qui se charge de récolter la publicité et les petites annonces classées (anniversaires et autres) et de les transmettre à la rédaction centrale. Elle a aussi pour mission la coordination des rendez-vous de toute l’équipe.
L’équipe, c’est également tous ces jeunes journalistes sortis fraîchement de l’institut de formation et qui ont pu bénéficier de cette opportunité de faire leurs premiers pas au Soir.
Si au niveau du bureau régional, ces journalistes débutants ont vite appris à récolter l’information, au niveau de la rédaction centrale, on les a vite adoptés, puisque nombreux parmi eux ont vu leurs papiers faire la une du journal.
Aussi, une convention a été signée entre le bureau régional et l’institut d’information de Annaba et qui permettait aux étudiants de fin de cycle de faire leurs stages pratiques au niveau de notre structure.
Le bureau régional, c’est par ailleurs  toutes les sollicitations de la rédaction centrale qui, à l’occasion de la préparation de chaque grand dossier, demande une contribution, comme c’est le cas présentement avec les «Dix ans» du premier quotidien.
Saïd Bel

Des unes et des évènements
Année 2000

Après 6 ans d’interruption, le retour d’Air France
La compagnie aérienne Air France reprendra du service en Algérie très prochainement, a-t-on appris de bonne source. Ce samedi (14 avril 2000), une délégation de quatre personnes représentant le cabinet de la direction générale de la compagnie française a été reçue par le P-DG d’Air Algérie. C’est la quatrième fois consécutive que les responsables d’Air Algérie rencontrent leurs homologues français. Une autre entrevue entre les deux parties aura lieu prochainement en France.
Selon nos informations, les discussions entre les représentants des deux compagnies ont porté essentiellement sur l’aspect technique. En novembre dernier, une autre délégation française avait déjà été reçue par des cadres du ministère des transports. C’est, vraisemblablement, le retour de la compagnie italienne, Alitalia, qui a aurait précipité les choses du côté d’Air France quant à son retour en Algérie. Ainsi, il n’est pas exclu que lors de la visite qu’effectuera le Président français en juin prochain, il sera annoncé officiellement le retour d’Air France et que le premier vol de cette compagnie vers l’Algérie aura lieu entre la fin juin et le début du mois de juillet.
Il est à rappeler que la compagnie française avait suspendu ses vols vers l’Algérie suite à la prise d’otages à bord de son vol 8969 du 24 décembre 1994.

Bourguiba, disparition d’un visionnaire
Le décès de l’ancien président de la République tunisienne a suscité une vive émotion de par le monde. Pourtant écarté du pouvoir en novembre 1987, par la grâce d’un coup d’État  médical, Habib Bourguiba est considéré comme le fondateur de la Tunisie moderne. Son rôle dans l’indépendance de la Tunisie, mais également dans l’ancrage de l’idéal maghrébin est indéniable. Une fois l’indépendance acquise, Bourguiba s’attellera à fonder un État  moderne. Il aura été le seul président arabe a avoir donné à la femme un statut la mettant à l’abri des vicissitudes en abrogeant la polygamie et en consacrant l’égalité entre les deux sexes. Celui qui s’est proclamé «président à vie» connaîtra, cependant, sa première secousse en 1984, lors des «émeutes du pain» qui ont vu des milliers de Tunisiens investir les rues pour manifester leur colère contre l’augmentation du prix du pain. Bourguiba obtiendra un sursis, en limogeant le gouvernement et en revenant sur la décision d’augmenter les prix. Mais ce n’était que partie remise puisque ses dauphins commençaient à s’impatienter. En novembre 1987, le général Zine El-Abidine Ben Ali s’empare du pouvoir et met Bourguiba en résidence surveillée dans sa ville natale de Monastir.

 

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