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Rubrique Ce monde qui bouge

2023 : Algérie-Sahel, Ghaza, Ukraine

ALGÉRIE-SAHEL. Que cherchent les dirigeants maliens en accusant l’Algérie d’ingérence dans les affaires internes maliennes ? D’autant que cette «colère» malienne est intervenue deux jours avant la rencontre de Marrakech, au cours de laquelle Rabat a fait miroiter aux régimes en place au Sahel un accès vers l’Atlantique, avec en sous-main une reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental. Rabat, on le sait, est à l’affût de tout ce qui peut nuire à Alger. Et dans cette affaire, le Maroc n’est pas seul. Il y a aussi les Émirats. Deux pays qui, malgré la situation à Ghaza, ont fait le choix de privilégier leurs relations avec Israël au détriment de la cause palestinienne. Et qui comptent sans doute prendre la place de la France au Sahel tout en déroulant le tapis à leur allié israélien dans cette région africaine. Mais c’est sans compter sur le fait que le Mali partage une longue frontière avec l’Algérie et que les dirigeants maliens, qui n’ont cessé de malmener l’Accord d’Alger, devraient avoir à l’esprit que la sécurité et la stabilité du Mali passent par la résolution politique du contentieux qui l’oppose aux groupes de l’Azawad dans le cadre justement de l’Accord d’Alger et un bon voisinage avec l’Algérie. Et que compter sur la milice russe Wagner et Rabat pour ramener la paix et la stabilité ne mène pas loin.

GHAZA, c’est le fait majeur. L’attaque du 7 octobre ? Personne ne l’a vue venir. L’heure était à la poursuite de la normalisation entre Tel-Aviv et des pays arabes. Il était question que l’Arabie saoudite, avec qui des discussions étaient en cours sous l’égide de Joe Biden, rejoigne les Accords d’Abraham. En lice pour un 2e mandat, Biden y tenait particulièrement, d’où sa colère contre le Hamas. En effet, le 7 octobre a gelé cette normalisation, qui devait être suivie par la mise en place d’un corridor reliant le Moyen-Orient à l’Europe via les ports israéliens d’Ashkelon et Haïfa, et remis la question palestinienne au centre du jeu au grand dam de Washington et de ses alliés arabes.
Autre victime collatérale de ce 7 octobre, le droit international. Invoqué avec force quand il s’agit du conflit russo-ukrainien, il est mis au tiroir concernant les droits des Palestiniens. La violation des droits de l’Homme brandie face à la Russie de Poutine comme c’est le cas concernant l’opposant russe Alexeï Navalny, n’est jamais convoquée pour le chef du Fatah Marwan Barghouti condamné à la perpétuité en 2004 par Tel-Aviv ! Le droit à la légitime défense est une autre perversion du droit international. Normalement le droit de se défendre, c’est le droit de l’occupé, à savoir les Palestiniens ! Quant à la CPI (Cour pénale internationale) c’est bon pour les pays pauvres pas pour Israël.

L’APRÈS GHAZA ? Netanyahou a sa petite idée ! «Le Hamas doit être détruit, Ghaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée», a-t-il déclaré au Wall Street Journal. Encourager la migration des Palestiniens hors de Ghaza et voir s’il y a des pays prêts à les accueillir, est l’autre volet de la paix made in Netanyahou. Quant à la gestion de Ghaza, elle devra être assurée par Tel-Aviv ! Encouragé par ce que Le Monde du 27/12 qualifie de «coupable apathie» des dirigeants occidentaux «face au carnage en cours à Ghaza», Netanyahou peut poursuivre sans état d’âme sa guerre meurtrière qui, selon son chef d’état-major Herzi Halevi, «durera de nombreux mois». Jusqu’au dernier Palestinien ?

RUSSIE-UKRAINE ? L’offensive de Kiev a échoué, et ce, en dépit des moyens financiers et militaires mis à sa disposition par les États-Unis et l’Union européenne qui a lié son sort à l’Ukraine. La défaite de la Russie n’a donc pas eu lieu. L’effondrement économique russe suite aux sanctions économiques et financières occidentales ne s’est pas produit. Le PIB russe est en hausse et les institutions financières internationales – FMI, BERD (Banque européenne de développement) — prévoient même une croissance de 1,3% en 2024 !
Pas tout à fait affaiblie par la guerre contre l’Ukraine, les sanctions occidentales et par la tentative de coup de force en juin dernier d’Evgueni Prigogine, le chef de la milice Wagner, qui a fait vaciller un moment le pouvoir de Vladimir Poutine, la Russie est en train de revenir sur la scène internationale.
Bonne année à toutes et à tous.
H. Z.

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