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Rubrique Ce monde qui bouge

Bouhadja, c’est mesmar D’jha. Affaire Khashoggi, ça se complique

C’est mesmar D’jha, un clou planté dans l’hémicycle que le FLN et ses alliés n’arrivent pas à arracher. Tout a été fait pour. Appels pour que Saïd Bouhadja démissionne de sa fonction de président de l’APN (Assemblée nationale populaire), pétition signée par plus de 350 députés de la coalition présidentielle, retrait de confiance du BP du FLN dont il est membre… Et mardi, premier passage à l’acte, avec rassemblement des mécontents devant le siège de l’APN pour l’empêcher d’accéder à son bureau. 
Hier, au moment où s’écrivait cette chronique, devait se tenir la réunion du bureau de l’APN pour constater la vacance de la présidence de l’Assemblée en l’absence du concerné et après lui avoir bloqué l’accès à son bureau. Et élire un nouveau président. Fin de la partie ? A voir. 
L’ennui dans toute cette affaire est qu’on ne sait toujours pas ce qui est reproché à Saïd Bouhadja. Le fait d’avoir limogé le SG de l’APN ? Sa «mauvaise gestion», «des dépenses exagérées et illicites», «un recrutement douteux» ? Reste que tout ce bruit à quelques mois de l’élection présidentielle, alors qu’il y a d’autres priorités, laisse perplexe et donne une image peu amène du pays. 
L’affaire Khashoggi ? Ça tourne au film d’horreur et ça se complique pour Riyad. Selon le Washington Post, la Turquie a fait savoir aux Etats-Unis qu’elle détenait des enregistrements audio et vidéo montrant comment le journaliste saoudien a été «interrogé, torturé puis tué» à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré. 
Les quinze Saoudiens arrivés le 2 octobre à Istanbul, à bord de deux avions, suspectés d’être les auteurs du crime avant d’en repartir le jour même, ont été identifiés. La photo de l’un d’eux, Maher Abdulaziz Mutreb, a été diffusée par les autorités turques, c’est un proche du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Trois autres, selon le New York Times —Abdulaziz Mohammed al-Hawsawi, Thaar Ghaleb al-Harbi et Muhammed Saad Alzahrani – seraient des membres des services de sécurité attachés au prince héritier. 
Enfin, un cinquième membre de cette équipe a été identifié : il s’agirait de Salah al-Tubaigy, médecin légiste qui, «d’après des responsables turcs» cités par Le Monde de mercredi, était «équipé d’une scie à os destinée à démembrer le corps de la victime». Salah al-Tubaigy n’est pas n’importe qui, il a occupé des postes à hautes responsabilités au ministère saoudien de l'Intérieur. 
Face à ce faisceau de faits, le pouvoir saoudien, mal en point, a fini par accepter une perquisition de son consulat par la police turque – elle a duré huit heures — alors qu’initialement, il avait proposé une simple «fouille visuelle» des lieux ! Plus encore, la police turque s’apprête à fouiller la résidence du consul saoudien à Istanbul, Mohammad Al-Otaibi, lequel a pris les devants : il s’est envolé mardi après-midi pour Riyad. Et pas sûr qu’il revienne en Turquie. 
Donald Trump, qui ne sait plus sur quel pied danser, et qui tient par-dessus tout aux 100 milliards de dollars de vente d’armes à l’Arabie Saoudite tente de disculper ses protégés saoudiens en faisant porter la responsabilité de la disparition de Khashoggi à des lampistes : elle «pourrait être le fait de tueurs hors de contrôle», a-t-il déclaré ! Un scénario qu’Ankara, qui a également d’énormes intérêts en Arabie Saoudite – elle serait en train de négocier de gros contrats avec Riyad — serait prête à valider. D’autant que Riyad a fait savoir au secrétaire d’Etat US Mike Pompeo qu’elle envisageait de reconnaître la mort du journaliste lors d'un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat saoudien d’Istanbul ! 
Première retombée de cette affaire, la conférence «Future Investment Initiative», surnommée le «Davos du désert», prévue du 23 au 25 octobre à Riyad, va être désertée : outre de grands groupes du monde de la finance internationale, de l’industrie et de la technologie et, même Christine Lagarde du FMI, qui ont annoncé leur retrait, les grands médias anglo-saxons, le Financial Times, le New York Times, The Economist, CNN, Bloomberg, CNBC, ont décidé de bouder l’évènement si cher à MBS et dont l’image a pris un sérieux coup. A suivre. 
H. Z.
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