Nous sommes dans l’après-Ramadhan, dans l’après-Aïd mais malheureusement
pas dans l’après-coronavirus. La pandémie et ses périls, on peut donc y
rester sans pour autant donner l’impression d’entretenir le cafard. Nous
ne sommes pas toujours rassurés, les autorités prennent des mesures. Les
Algériens n’en sont plus à se demander si elles sont bonnes ou mauvaises
mais à regarder demander si elles sont respectées ou non. Même quand les
décisions sont bonnes, ce n’est pas sûr qu’elles soient suivies dans des
proportions rassurantes. Pourquoi ? D’abord parce que dans leur
formulation, on trouve rarement cette fermeté qu’un Etat peut faire
passer parce qu’il est fort mais bienveillant. Au-delà de la
formulation, il y a peut-être le prolongement sur le terrain, la « vraie
vie », quoi. Tenez, la dernière mesure qui consistait à interdire la
circulation des véhicules pendant les deux jours de l’Aïd a été
emblématique du « flottement ». Mal formulée, beaucoup d’Algériens n’ont
pas compris. Mal… imposée, beaucoup de citoyens se sont donné la liberté
de passer outre. Des images de localités avec des… bouchons à l’heure où
les véhicules sont censés être interdits de circulation se passent de
commentaire. Surtout quand des policiers qui devaient veiller au respect
de la mesure semblent impuissants, quand ils ne sont pas nonchalants.
Interdire la circulation des véhicules, c’est bien mais pas suffisant.
Ne même pas parvenir à faire respecter « ça » peut inquiéter. Prenons
aussi l’histoire des masques. On ne sait toujours pas si les « nouvelles
mesures » l’imposent ou pas mais on sait surtout que sur le terrain, ou
si vous préférez, dans la vraie vie, cet important outil de protection
est loin d’être adopté par nos chers compatriotes. Ailleurs, la bavette
est la règle et l’exception est très vite rappelée à l’ordre. Il y a
toujours un policier, un agent de la Protection civile ou un militant
associatif pour faire la remarque à quelqu’un qui n’en porte pas. Et lui
en remettre un, dans la foulée. Ici, ceux qui en portent sont largement
moins nombreux que ceux qui n’en portent pas. Difficile dans ce cas pour
les rares volontés qui en distribuent de « couvrir » tout le monde. Le
masque, l’Algérie n’en a jamais manqué, contrairement à des pays d’un
niveau de développement bien au-dessus. Mais finalement, c’est gratuit,
40 dinars, 80, 150 ou plus rarement 300 ? Allez savoir. Depuis le début
de la pandémie, il y a beaucoup d’ « études » qui ont été publiées. La
question n’est pas de distinguer entre la bonne et la mauvaise, c’est
aux scientifiques de « régler ça ». Le problème est que nos compatriotes
adoptent les plus accommodantes plutôt que les plus contraignantes. La
fin du mois, on y est déjà, il va se passer quoi ? Personne ne nous a
dit si la chaleur va vraiment venir à bout de la saloperie.
S. L.
S. L.