Il fait chaud… enfin, ça commence. Jamais l’été ne s’est fait autant désirer. Il avait l’habitude d’arriver sans crier gare, cette fois, il a buté contre une version hybride qui a joué les prolongations avec de troublants retours et une agaçante ténacité. Il a fait frais, parfois carrément froid à des moments où on devait affronter les grandes suées, au point de perdre le sens des saisons. Il a plu quand on ne l’attendait pas, il a encore plu quand on pensait qu’on en avait terminé et il a plu inutilement. Ou plus grave, de cette pluie qui fait des dégâts. Elle en fait déjà beaucoup quand elle est dans sa saison, on a eu à constater ce dont elle est capable à ses heures indues. Tout est bien qui finit bien, le pays retrouve ses chaleurs. On ne sait toujours pas ce qu’on va faire du soleil mais il est là, dans son cycle. Vous voulez retourner à la routine ? Vous êtes servis.
L’Aïd. On savait qu’il allait fatalement arriver mais il fallait tout de même mettre un peu d’enfièvrement dans l’attente, histoire de lui donner le charme que d’aucuns disent à jamais perdu. On a commencé par l’anachronique suspense autour du «jour J». Tout le monde savait que c’était «normalement» samedi mais tout le monde était… convaincu que ça allait être vendredi. C’est un peu irrationnel, voire délirant mais c’est ainsi depuis longtemps, on a fini par s’y résigner. Tout le monde vous le dira, l’Etat a décidé du jour de l’Aïd à l’avance parce qu’il n’est pas question qu’on accorde trois jours de repos en plus à ceux qui travaillent, après avoir fermé les yeux sur… un mois de congé tacite. Même l’Etat s’est reposé, de toute manière, mais l’Etat est toujours au repos, disent les mauvaises langues qui, elles, ne se reposent jamais. Tant pis ou tant mieux ?
La Coupe du monde. Un bonheur n’arrive jamais seul et la fête planétaire du foot est là, dans la foulée du soleil et des petits déjeuners retrouvés. L’Algérie ne participe pas à la compétition, les Algériens, si. A tout seigneur, tout honneur, ils vont encore vibrer… contre la France. Il y a la «culture», l’histoire, la géographie et un peu Benzema. Pour leur bonheur, les Tricolores sont loin d’être rassurants. Un dernier match de préparation inquiétant, une entrée en compétition ponctuée par une victoire laborieuse contre un faible adversaire ont fini par les conforter dans des certitudes algériennes pas toujours logiques. Mais la logique, on l’a déjà bousculée. Avec l’ogre espagnol qui a tremblé jusqu’au bout face à un Portugal de moindre envergure sur papier. Le pire a été évité pour une Roja partagée entre supporters algériens du… Real et ceux du Barça. Un partage qui a été prolongé par une Argentine décevante et un Messi dans de petits souliers. Déjà l’esquisse à distance du duel des titans où Ronaldo a magistralement pris le dessus. Le pire cauchemar pour Messi qui, non seulement n’a pas fait briller sa sélection mais a raté un penalty qui peut le faire traîner dans la boue. Le soleil est de retour chez lui, l’Aïd est passé et la Coupe du monde s’est installée. Que demande le peuple ? On en parlera après.
S. L.
