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Rubrique Constances

Le système et ses ennemis… du peuple

Une armée de nouveaux courtisans est en service commandée depuis quelque temps sur quelques médias et tous les réseaux sociaux. Leur mission : faire la leçon à peu près à tout le monde sur les choix politiques qui se précisent à mesure qu’ils sont… rejetés par les Algériens. Le propos est décliné sur deux tons. Il est obséquieusement paternaliste quand il s’agit de s’adresser aux « jeunes manifestants» dont les aspirations sont forcément justes et légitimes. Ceux- là, ils sont évidemment «accompagnés» avec bienveillance et sollicitude par les nouveaux dépositaires de la décision politique. Alors on leur demande juste de… revenir à la raison en calmant leurs ardeurs et en se rendant à l’évidence. Ils ne le disent pas toujours avec autant de clarté mais tout le monde aura compris : seule la feuille de route élaborée sans eux, sinon contre eux, est susceptible de… sortir le pays de la crise ! De quelle crise ils parlent ? On ne peut pas faire l’économie de la question mais cela nous place déjà dans un autre sujet. Pour convaincre ces «jeunes» donc, il suffirait de leur dire de… continuer le mouvement en isolant le monstre qui est au cœur de la masse, pour d’autres objectifs, avec d’autres mots d’ordre et tant qu’à faire avec d’autres… moyens qui peuvent entamer le caractère pacifique du mouvement et ses « méthodes civilisées ». Et comme on a pensé à tout, voilà : vous dites que nous sommes le problème ? Nous détenons  la solution ! Vous dites qu’on doit partir ? Nous sommes d’accord avec vous pour… rester ! Vous voulez de nouveaux visages pour la transition ? Nous avons Bensalah ! Vous voulez de vraies élections, transparentes, régulières et démocratiques ? Bedoui s’en chargera très bien, il en a l’expérience. Vous voulez combattre la corruption ? Ça tombe bien nous avons quelques comptes à régler ! Vous voulez une justice indépendante ? On va l’instruire pour ça ! Le pays est en danger ? On va vous débarrasser de Louisa Hanoune !
Les choses s’éclaircissent mais elles deviennent plus nettes quand on s’adresse aux « autres». Le ventre du système est toujours fertile en inquisitions. On ne sait pas vraiment qui sont les autres mais le système a toujours besoin de s’inventer de factices ennemis à imposer au peuple… pour ne pas avoir à affronter ses vrais adversaires. Alors il parle à quelqu’un qui ne lui adresse pas la parole pour ignorer ceux qui l’interpellent. Il leur demande pourquoi ils ont peur des élections. Dans les mêmes termes et les mêmes mimiques, il leur reproche d’avoir des… ambitions politiques, de rouler pour l’étranger quand ils ne sont pas carrément l’étranger et de détourner le peuple de ses vrais objectifs qui sont évidemment aussi les siens. On écoute la rue pour faire le contraire de ce qu’elle dit. Dans la foulée, on lui injecte l’ennemi… commun. Et advienne que pourra.
S. L.

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