Les Premiers ministres corrompus, le Maroc en Algérie, les passeurs de harragas et le concert de Lounis

La semaine a été pénible. Il y a des ministres et des… Premiers ministres dont on ne compte plus les procès pour corruption. En l’occurrence, il y a d’abord ceci : le nombre effarant d’affaires, ou de scandales si vous préférez un autre langage. Il y a ensuite cela : le statut des accusés, le volume des préjudices causés au pays. S’agissant du nombre, il y en a tellement qu’on ne les compte plus. À chaque procès, on découvre que c’est loin d’être fini, au suivant qu’on n’est pas encore au bout de nos (mauvaises) surprises, au dernier que ce n’est pas vraiment le dernier…, si vous voyez ce que je veux dire.
Quant au statut des accusés, il suffit juste de voir qu’au procès de la semaine, trois… Premiers ministres étaient là et dans l’affaire, on ne sait plus s’il faut se réjouir qu’ils rendent enfin des comptes ou s’attrister quand même que le pays soit parvenu à ce stade de déliquescence. Et pour terminer, la question pour conjurer le sort : est-ce que c’est fini ?
La semaine a été pénible mais elle aurait pu l’être beaucoup moins. Le Maroc a battu la Belgique en Coupe du monde. Enorme exploit sportif s’il en est, quand on sait que les Belges sont de sérieux prétendants au titre depuis plusieurs éditions maintenant. Dans notre vaste et beau pays, il y en a qui sont contents, grand bien leur fasse. Le problème est qu’ils reprochent aux autres de ne pas jubiler avec eux. Elle est bonne celle-là, vraiment… pas bonne. Et l’ENTV qui zappe l’info. Ça, ce n’est vraiment pas sérieux !
La semaine a été pénible. Une bonne information en cache toujours une mauvaise. L’inverse est-il valable ? Je ne sais pas vraiment mais il me semble que c’est plus rare. À moins que ce ne soit « psychologique », si vous voyez ce que je veux dire. Il y a quelques jours, un réseau d’organisateurs de traversées pour harragas a été démantelé et ses membres arrêtés. Évidemment, la bonne info est qu’il soit mis fin à l’activité criminelle de ces crapules et qu’ils soient sanctionnés à hauteur de leurs actes. La mauvaise ? Il y en a plutôt deux. La première est que la harga est toujours là même s’il ne doit pas y avoir grand monde à penser que c’est terminé. La deuxième est que ça s’est déroulé à Alger, ce qui est plutôt rare. Quand ça se passe à Alger, ça veut dire qu’on… ose. Et quand on… ose, ça veut dire que le marché est prospère !
La semaine a été moins pénible. Lounis Aït Menguellet,72 ans, toutes ses dents et surtout tous ses poèmes, a donné un concert grandiose à l’Accor Arena de Paris. Des milliers de spectateurs, une ambiance des grands jours, de l’émotion, de la tendresse… et surtout un coup de pied là où ça fait le plus mal à l’armée de mouches lancées contre lui ces derniers temps. Voilà pour le… boycott !
S. L.