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Rubrique Constances

Les Verts et la rue nouvelle

En faisant le tour des grandes villes du pays pour nous montrer la grande «liesse populaire» après la qualification de l’équipe nationale en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations, l’ENTV a réussi à trouver quelqu’un pour dire au micro que le bon parcours des Verts et éventuellement le sacre final sera un… facteur de stabilité pour le pays ! Il fallait vraiment aller le chercher, celui-là. On peut même concéder à la télévision «publique» une performance en l’occurrence, elle qui en a vraiment besoin. Il y a quand même quelque embarras, doublé de surprise, de voir autant d’Algériens défilant dans les rues après une victoire sur une plus que modeste équipe guinéenne en… huitièmes de finale d’une compétition qu’on a l’ambition de gagner. Mais ce serait atténuer le mérite sportif d’une sélection qui, qu’on le dise, est en train de gagner sans faute, en séduisant qui plus est. Pour autant, on ne peut pas exclure les vieux réflexes d’un pouvoir politique qui nous a habitués à faire feu de tous bois pour  glaner quelques dividendes de victoires acquises sans lui, malgré lui et parfois contre lui. On pouvait imaginer qu’au point où il en est, il peut renoncer à quelques pratiques en la matière, trop flagrantes pour passer. Mais il ne nous a donné aucun indice qui puisse suggérer que quelque chose a changé dans sa «culture». Bien au contraire, il donne chaque jour l’impression que la situation l’a amené à redoubler d’ingénuité, voire de candeur, si le terme peut lui être associé. Bien sûr, l’écrasante majorité de ceux qui étaient dans la rue après la fin du match pour exprimer leur joie de voir leur sélection gagner n’ont pas répondu à l’appel dans l’oreillette. Sinon, on n’aurait pas eu les slogans lancés par les supporters qui défilaient pour l’équipe nationale. 

Des slogans qui prolongent le mouvement populaire dans le foot. Des mots d’ordre qui ont été tus par l’ENTV et qui ont été… exportés en terre égyptienne comme pour dire que c’est le pays de la rue qui porte sa sélection et non l’Algérie des parades officielles. Quant à l’ENTV, elle a été chercher dans la foule en liesse ce qu’elle a bien voulu 
trouver : des villes en kermesse dans un pays qui coule des jours heureux et n’aspire qu’à… la stabilité. Un terme qu’on a tenté de vendre des décennies durant à des Algériens qui savent pourtant son véritable sens : le statu quo. Quand on a osé transformer une révolution d’une telle ampleur populaire, avec des mots d’ordre et des objectifs aussi clairs, en défilés folkloriques où «tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil», on ne va pas se gêner pour récupérer une victoire sportive, même si on sait que même «celle-là» vous échappe. Ils savent que des places où sont installés les écrans géants ne fuseront que les mots qu’ils n’aiment pas entendre mais le soir venu, les tables de montage feront le travail. Entre-temps, on aura même déniché quelqu’un pour associer la talonnade de Bounedjah et le contrôle orienté de Mahrez en… facteur de stabilité !
S. L.

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