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Rubrique Constances

Rapine : le vertige ou la syncope

Comme si les chiffres donnés en dinars ne suffisaient pas à marquer les esprits, à mesurer l’ampleur de la rapine, on s’amuse à les multiplier par 100 en les formulant en... centimes. On n’en connaît d’ailleurs pas les motivations exactes, parce qu’on peut également penser que l’objectif de cette «conversion» est plutôt d’atténuer la gravité du «phénomène» en en adoucissant les volumes. On peut également aller vers les questions de bon sens même si, en l’occurrence, elles peuvent paraître inutiles. Déjà que le dinar, en tant qu’unité symbolique de la monnaie nationale, n’existe quasiment plus dans la vraie vie, qu’en serait-il du… centime qu’on n’a jamais connu physiquement, puisqu’on ne l’a, à aucun moment, connu autrement que comme virtualité ? Qu’on ne s’inquiète pas pour autant. Livrées en dinars  ou en centimes, les sommes de la rapine finiront toujours, comme pour avoir une (vraie) idée des préjudices, par être converties en… euros ou plus rarement en dollars. Parce que les Algériens ordinaires ont appris à mesurer l’indigence de leur niveau de vie en «monnaie de singe» et la prospérité de ceux qui leur ont tout volé en devises fortes. Les sommes détournées n’en deviennent pas plus «douces» pour autant. Parce que même converties en euros ou en dollars, ça ne les relativise rien puisque ça donne des centaines de millions, quand ce n’est pas des milliards dans les monnaies les plus fortes du monde ! Convaincus que l’essentiel de l’argent dont ils sont dépossédés est transféré à l’étranger, à juste titre souvent, ils poussent les choses jusqu’au bout : même en achetant leurs devises au marché parallèle qui n’est pas si… parallèle que ça, ces sommes ne sont pas moins vertigineuses. C’est quand l’Algérien ordinaire va retirer son «allocation» annuelle en devises qu’il se rend compte à la fois de l’humiliation que lui font subir ses gouvernants. Dans la foulée, ceux qui le font pour la première fois découvrent le rachitisme du dinar… même avec une conversion aux taux bancaires officiels ! A moins que ce ne soit quand il est contraint d’acheter quelques euros chez les «cambistes» pour se faire envoyer un médicament introuvable dans les pharmacies de son pays ! Les Algériens savaient déjà que le Trésor public a été saigné à blanc. Depuis le temps qu’il en entend parler, qu’il en constate de visu les signes extérieurs qui sont souvent plus que des signes, il savait. Pourtant, les chiffres qu’il découvre régulièrement depuis un certain temps le… surprennent toujours. Ils vont au-delà du légendaire sens de l’exagération qu’il s’attribue pourtant volontiers. Et comme l’Algérien n’a pas non plus la réputation d’être un crédule angélique, il se dit toujours qu’il n’est certainement pas au bout de ses (mauvaises) surprises. C’est qu’on ne l’a pas vraiment habitué à toute la vérité. Alors sa religion est toujours faite : si on lui a révélé «ça», c’est pour lui cacher plus lourd. Le vertige pour éviter la syncope.
S. L.

 

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