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Rubrique Contribution

Aux jeunes Algériennes et Algériens

Par Akila Ouared née Abdelmoumène (*)
Ce que je regrette le plus et me peine considérablement, c’est le fait de ne pouvoir continuer à marcher chaque vendredi à vos côtés. 
En effet, je n’ai pu participer, malheureusement, qu’à la 2e et 3e marche... avec mes sœurs de combat, car étant astreinte à des soins.
Aujourd’hui, les Algériens et les Algériennes se mobilisent afin de crier haut et fort, sans relâche, leurs souffrances, leurs aspirations, leurs revendications et exiger le départ des fossoyeurs de notre pays. 
Cette mobilisation de jeunes, de moins jeunes, femmes et hommes, me ramène à quelques dizaines d’années en arrière, lorsqu’à l’âge de ces jeunes, nous nous sommes mobilisés pour la libération de notre pays du joug colonialiste : nous avons lutté pour notre indépendance, contre la discrimination, l’injustice, le déni du droit, pour une citoyenneté, pour un Etat de droit. 
Il est vrai qu’il y a eu des acquis : droit à l’éducation, à la santé, un code de travail égalitaire..., mais, au fil des années, nous avons assisté à l’accaparement des biens de notre pays par une certaine caste, au détriment de tout le peuple. On a vu, petit à petit, notre Algérie confisquée. 
Notre pays a été dirigé par certains groupes voraces, s’accaparant, durant des années, tous les biens même collectifs : terres agricoles, espaces verts, habitations, mobilisant même les forces de l’ordre contre les citoyens qui en bénéficiaient pour les revendre à coups de milliards de dinars.        Et toutes ces usines et entreprises économiques, découpées, soi-disant restructurées et enfoncées dans les dettes, puis vendues au dinar symbolique. Ils vont alors privilégier les leurs pour l’emploi, les postes importants, les logements... empêchant la construction adéquate de notre pays qui dispose non seulement de ressources naturelles, de moyens matériels, mais aussi d’un grand potentiel humain. Nos enfants malmenés se retrouvent, eux, contraints de quitter le pays et s’exiler pour en servir d’autres. Les passe-droits placent notre jeunesse dans une situation de désespoir et de mal-vie telle, qu’ils ont décidé de fuir leur pays. Ils sont devenus «harragas» et la mer les a accueillis, dans des embarcations de fortune. Certains arriveront à bon port, mais dans quelles conditions ? D’autres ne réussiront pas dans leur projet et reviendront le dos plié, dans l’attente de reprendre une autre barque pour s’enfuir vers un endroit où ils puissent vivre dignement. Beaucoup n’auront  pas cette chance et c’est un décompte macabre qui commencera : un, deux, cinq, dix... leurs corps sont bercés par les vagues et la mer les rejette et les ramène sur cette terre spoliée d’Algérie qui n’appartenait plus à ces jeunes.
Est-ce que c’est pour cette Algérie-là que nous avons lutté ?
Ces fossoyeurs doivent être poursuivis pour trahison de l’Algérie car ils sont comptables devant l’Histoire. Ces prédateurs, ces mafieux ont accentué les inégalités, créant un fossé immense entre eux et le peuple.  D’où tiennent-ils ces richesses qu’ils exhibent et qu’ils enfouissent dans les paradis fiscaux ?
Des fortunes insultantes s’affichaient à la face de ces jeunes chômeurs, de ces licenciés qui travaillent comme serveurs car ils ne trouvent pas d’emploi, de ces ouvriers qui n’arrivent plus à remplir leur couffin, ni à prendre en charge convenablement leurs enfants, de ceux qui ont faim, de ceux qui meurent sous les décombres d’un bâtiment car il n’a pas été restauré, de ces enfants malades car ils vivent dans des bidonvilles ou des logements insalubres, de ceux qui meurent faute de soins ou de médicaments...
Ont-ils une morale ? Alors que la grande majorité des Algériens arrivent à peine à joindre les deux bouts, ou à survivre, perdant ainsi tout espoir !
 
Et le FLN ? 
Front de libération nationale : rassemblement des partis : autour d’une cause juste et inaliénable = l’indépendance de l’Algérie.
Le Front de libération nationale, ce Front que nous avons porté dans notre cœur et qui a suscité l’admiration du monde entier est devenu un tremplin pour des groupes en vue d’accéder à des postes ou à des passe-droits.
Il est temps que ce symbole retourne dans l’Histoire de notre pays comme la Déclaration du 1er Novembre 1954. 
Un épisode m’a vivement interpellée : cela concerne cette femme, agent de Sûreté, censée protéger les citoyens et citoyennes de ce pays ! Comment a-t-elle pu attenter à la dignité des femmes qui ont manifesté pacifiquement, comme tous les Algériens, contre l’injustice et l’état de délabrement des institutions de notre pays ? Le droit de manifester, de revendiquer et de s’exprimer est un droit constitutionnel et universel.
Vous savez, chers jeunes, que nous avons subi des diktats, on nous a collé des étiquettes, certains ont été renvoyés de leur poste de travail, d’autres emprisonnés, marginalisés, persécutés et cela à chaque fois que nous avions fait des propositions répondant aux aspirations populaires.
Bien sûr, cela ne nous a pas démobilisés, car nous avions cru en une Algérie où tous ses enfants avaient la possibilité de vivre dignement. Et nous y croyons encore.
En espérant que vous restiez mobilisés jusqu’à l’instauration d’une Algérie libre, digne, empreinte de justice, et de progrès, chers jeunes, chers compatriotes, je souhaite une réussite à notre combat qui est l’espoir de tout notre peuple. 
Respectons l’engagement de nos chouhada et de tous les patriotes qui, durant la décennie noire, ont payé de leur vie pour la sauvegarde de l’Algérie.
La lutte continue !
A. O.
* Moudjahida

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