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Rubrique Contribution

Bitcoin et Blockchain : où va le rêve du porte-monnaie virtuel ?

Par Dr Maya Souilah Benabdelhafid et Sofia Malaik Bekhouche de l'Ecole supérieure de comptabilité et de finances de Constantine
Faisant partie des innovations à surveiller dans les années à venir, la monnaie virtuelle Bitcoin attire l'attention des investisseurs et des pouvoirs publics. Fondé sur la technologie Blockchain, le Bitcoin promet de révolutionner le monde financier. L'objectif de cette contribution est d'apporter un éclairage sur l'introduction de cette nouvelle monnaie ainsi que sur l’envergure que prend la Blockchain au-delà même du cadre monétaire dans le monde et notamment en Algérie. 

1. Du troc à la crypto-monnaie Bitcoin
Avant de créer la monnaie, les échanges entre les personnes étaient basés essentiellement sur le troc. Ainsi, on pouvait dire, par exemple, qu'un cheval valait dix moutons. Les gens se mettaient d'accord, après avoir parfois négocié. Ensuite, pour faciliter les échanges, des monnaies ont été créées. Dans une première étape historique, ces monnaies ont pris la forme de marchandises représentées principalement par les métaux précieux : or et argent. 
Ensuite est apparue la monnaie-papier appelée monnaie fiduciaire ayant supplanté l’or qui a été démonétisé avec l’effondrement du système monétaire international mis en place par la conférence de Bretton Woods. La troisième étape est marquée par l’avènement de la monnaie scripturale constituée par les comptes des particuliers et des entreprises détenus auprès des banques et dont la circulation repose sur une variété d’instruments : le chèque, l’ordre de virement, les effets de commerce et le porte-monnaie électronique. La quatrième étape consacre l’entrée dans l’ère de la monnaie virtuelle ou cryptographique. 
Habituellement, dans un système financier, toute monnaie repose sur une autorité centrale : une banque derrière un État ou un ensemble d'États associés. C'est le cas aussi des systèmes de monnaies électroniques qui permettent un paiement par internet. Contrairement aux monnaies traditionnelles et électroniques, les monnaies virtuelles telles que le Bitcoin et l’Ethereum remettent en cause le privilège traditionnel des banques centrales et écartent toute intermédiation bancaire : les échanges se font de pair à pair. En effet, les transactions en monnaie virtuelle s’effectuent en dehors du système financier officiel et sans recours à la compensation bancaire. Il s'agit d'un réseau informatique décentralisé qui ne dépend pas d'une banque centrale. Un réseau où chacun des utilisateurs joue le rôle à la fois du serveur et du client et toute transaction effectuée entre eux est chiffrée, d'où l'appellation «crypto-monnaie». 
Actuellement, le Bitcoin représente la crypto-monnaie la plus célèbre, une expérience pionnière démontrant qu'une foule est capable de créer et de maintenir des canaux d'information décentralisés. Il forme un sujet à la fois passionnant et délicat. Passionnant avec son mystère ainsi que son fonctionnement, et délicat vu qu'il s'agit incontestablement d'un nouveau type de monnaie révolutionnaire.  

2. Bitcoin passionnant
2.1. Comment est apparu le protocole Bitcoin  

Nous sommes en 2008, une immense bulle spéculative éclatait aux États-Unis provoquant une tornade internationale et imprévisible. Alors que les États tendaient d'y remédier, les citoyens avaient perdu leur confiance en les banques. Aussi, plusieurs banquiers et traders quittèrent le système financier pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale afin de repenser la finance en faisant appel aux technologies innovantes : la FinTech (pour Financial Technology) a vu le jour ramenant avec elle une monnaie mondiale intégralement dépendante de ses utilisateurs, le Bitcoin est né. 
Cependant, nous ne pouvons affirmer avec certitude ce qui a poussé à cette naissance, car finalement on ignore tout des développeurs qui se cachent derrière la mystérieuse identité de Satoshi Nakamoto ayant publié en ligne un document  scientifique décrivant le fonctionnement du protocole Bitcoin. 
Toutefois, nous sommes convaincues que ce personnage possède de bonnes connaissances en cryptographie car il réalise le vieux rêve du porte-monnaie virtuel qui hantait la communauté des chercheurs dans les deux domaines de l’informatique et de la finance, à savoir : «Comment créer un système de paiement sécurisé fondé sur la confiance entre deux personnes qui ne se connaissent pas ?»

2.2. Comment fonctionne le protocole Bitcoin 
Habituellement, sur internet, l'information doit être copiée quand elle est transférée. Ici on parle de problème de «Double dépense» qui a été détourné par Nakamoto en réussissant à passer de la copie de l'information au transfert de valeurs. Prenons un cas de figure et supposons que nous sommes sur le point de faire un achat ou payer un service. Nous pouvons normalement payer cash ou alors utiliser une carte bancaire qui implique l'intervention d'un intermédiaire financier garantissant la transaction. La solution proposée par Nakamoto permet de payer en Bitcoins n’importe qui, n’importe où dans le monde et sans aucune tierce partie. Dans ce cas, nous n'avons qu'à scanner le code de la facture avec une application si nous sommes sur place (dans une pharmacie par exemple) ou encore saisir juste l’adresse Bitcoin du destinataire (disponible sur un site de vente en ligne de produits parapharmaceutiques par exemple), et le transfert de monnaies s'effectue avec la certitude que l'argent n'est dépensé qu'une seule fois d’une manière instantanée et sans devoir connaître l’identité du destinataire. 
Si les propriétaires et les destinataires des transactions en Bitcoins restent anonymes, toutes les transactions sont cependant publiques. En effet, la méthode proposée suppose que tous les utilisateurs sont anonymes et connectés à internet et doivent à la fois connaître et approuver l'historique de tous les paiements effectués par chacun d'entre eux. Elle suggère d'inscrire toutes les transactions de paiement effectuées dans une chaine de blocs où chaque bloc est vérifié et confirmé au fur et à mesure par des règles cryptographiques très strictes. Ces règles empêchent la modification d'un bloc antérieur car cela invaliderait tous les blocs suivants. Leur vérification requiert une puissance de calcul assurée par les-dits «mineurs», qui tiennent leur appellation des chercheurs d’or. Comme récompense de leurs services, les mineurs collectent les Bitcoins nouvellement créés ainsi que les frais des transactions confirmées. La méthode adoptée définie une courbe logarithmique qui va atteindre, à terme, environ 21 millions de Bitcoins (le montant total maximum de Bitcoins qui seront disponibles). La génération de nouveaux Bitcoins peut être décrite comme suit : à partir de 2008, 50 Bitcoins ont été générés toutes les dix minutes pendant les quatre premières années, puis cette valeur est passée à 25 Bitcoins toutes les dix minutes durant les quatre années suivantes, et elle continue à être divisée par deux tous les quatre ans environ jusqu’à atteindre le nombre maximum aux alentours de 2 140. Aujourd’hui, environ 81% de tous les Bitcoins ont déjà été minés et il ne reste désormais que moins de quatre millions à fabriquer. 
De cette façon, les mineurs arrivent à limiter à tout individu d'ajouter facilement des blocs consécutivement dans la chaîne de blocs. Conséquemment, aucun individu ne peut contrôler ce qui est inclus dans la chaîne de blocs, ni en remplacer des parties pour annuler ses propres dépenses. Chaque transaction sur le réseau est       tracée et inscrite pour toujours dans une chaîne de blocs publique infalsifiable que l'on appellera, quelques années plus tard, «la Blockchain» qui est caractérisée par son aspect 100% transparent. 
La Blockchain est comparable à un grand livre décentralisé et public dans lequel on peut stocker des données numériques de façon sécurisée. Une fois inscrites, ces données sont immuables, incensurables et ancrées dans le temps. Cette technologie innovante utilise des noms de codes qui permettent à ses utilisateurs de demeurer anonymes. Avec cette solution transparente et anonyme à la fois, de nouveaux Bitcoins peuvent être émis progressivement non pas par une banque centrale, comme dans un système financier traditionnel, mais plutôt grâce à la vérification assurée par les mineurs qui se basent sur un protocole cryptographique remarquable. Le résultat de cette autorégulation est la naissance d'un paradoxe : «Tout mouvement Bitcoin est public et pourtant le système produit un anonymat des utilisateurs comme aucun autre système n'a pu le permettre !» Cet anonymat représente l’un des aspects les plus délicats de ce protocole que nous avons jugé jusqu’ici comme étant passionnant. Qu'en est-il de son aspect délicat ?

3. Bitcoin délicat
Le Bitcoin, qui était jusqu'à présent vu comme une expérience d'adolescents futés, commence à prendre de l'ampleur. Il réussit même à impacter les pays en situation de crise tels que le Venezuela avec l'estimation alarmante de son taux d’inflation de 1 000 000% ou encore l'histoire touchante du jeune Vénézuélien qui enchaînait les prestations en ligne contre des petites fractions de Bitcoins et qu’il convertissait pour subvenir aux besoins de sa famille, jusqu’au jour de l’effondrement du prix du Bitcoin, qui le laissa conserver ses modestes sommes grimpant par la suite suffisamment pour lui permettre de lancer sa propre entreprise.

3.1. Nos jeunes ont-ils peur de la crypto-monnaie Bitcoin ?
Afin de creuser l'importance du protocole Bitcoin, nous avons orienté l'an passé nos étudiants de l'Ecole supérieure de comptabilité et de finances de Constantine en Algérie vers la découverte et l'étude de ce phénomène en termes de décentralisation, d’anonymat, de transparence et d'autorégulation dans le but de stimuler les débats sur la particularité de cette monnaie internationale et par la même occasion mesurer leur peur. Le tableau ci-dessous montre des statistiques sur un échantillon d'étudiants provenant des deux niveaux : Classes Préparatoires et Second Cycle.
Les résultats ont révélé que plus de 69% des étudiants des Classes Préparatoires de notre Ecole n'avaient pas peur du Bitcoin alors que plus de 56% des étudiants du Second Cycle ont été septiques. Les raisons sont logiques car les plus jeunes viennent de découvrir le monde de l'économie et voient le Bitcoin comme un protocole passionnant en se focalisant uniquement sur les deux aspects liés à l’informatique, à savoir la décentralisation du réseau et la transparence de la Blockchain, alors que ceux du Second Cycle ont pu consolider leur savoir dans la finance vu que leur spécialité est la «Finance d’Entreprise». 
Ces derniers estiment majoritairement que le Bitcoin est une monnaie délicate de par ses aspects liés à la finance, à savoir l’anonymat, l’autorégulation ainsi que la volatilité, formant ensemble une menace pour le monde de la finance. Nos étudiants de spécialité ont raison d’être réticents car même les Etats craignent le Bitcoin. 

 

Niveau d'études
 

Nombre d'étudiants

Avis émis

Pour le Bitcoin

Contre le Bitcoin


Classes
préparatoires

52

36 (69%)

16 (31%)


Second cycle

32

14 (44%)

18 (56%)

3.2. Pourquoi les États craignent-ils le Bitcoin ?
Les caractéristiques d'autorégulation et d'anonymat du Bitcoin précédemment mentionnées font peur aujourd'hui aux utilisateurs et encore plus aux banques centrales. En 2012, la Banque centrale européenne reconnaissait les performances abouties de cette technologie malgré la forte controverse qui l’entoure. Craignant une déviation des crypto-monnaies et un manque d’adaptabilité à leurs économies nationales, une vingtaine de pays dans le monde les interdisent, dont l’Algérie par l’article 117 de la loi de finances 2018 qui stipule l’interdiction de leur détention ainsi que leur utilisation.
Les économistes se sont penchés sur cette crainte et en ont conclu que l'interdiction venait principalement du manque de pouvoir sur ces crypto-monnaies. En cas de difficulté, l’utilisateur serait confronté à lui-même sans une protection suffisante. De plus, l’exposition de l’Algérie à de nombreuses attaques terroristes les décennies passées est encore une explication plausible à leur bannissement. Ce moyen de financement non contrôlé pourrait augmenter l’achat d’armes, de psychotropes et autres produits strictement interdits et qui font aujourd’hui la une des journaux. En d’autres termes, l’État pourrait voir en cette innovation ce qui pousse à encourager la criminalité plus qu'un moyen d’instaurer un équilibre financier potentiel.
D'autre part, certains économistes et financiers craignent le Bitcoin car il représente une monnaie volatile, ce qui lui donne un avenir problématique. En effet, quelques années ont suffi pour propulser le cours du Bitcoin de quelques euros à plusieurs milliers, sans jamais rester stable par la suite. D’ailleurs, il existe aujourd’hui de nombreux investisseurs qui exploitent le potentiel du Bitcoin pour surenchérir son cours dans de très brefs délais. A l’heure actuelle, un Bitcoin vaut environ 6 000 euros mais le mois de janvier 2018 a été un mauvais exemple pour ces investisseurs car il y a eu une chute de près de 60% de sa valeur rien qu'entre janvier et février 2018, on parle aujourd’hui du phénomène du «Bitcoin Bing Bang». Par conséquent, même si sa variation procure encore des avantages, qui nous indiquerait alors que sa chute ne passerait pas à une poignée de cents dans quelques années ? Entre la concurrence imminente des autres crypto-monnaies, dits «Altcoins» qui sont actuellement aux alentours de 1 400, la vigilance et même l’interdiction de son utilisation, le Bitcoin demeure un sujet délicat.
Même s’il est vrai que les politiques monétaires n’ont pas toujours abouti aux résultats souhaités, il ne faut pas oublier le rôle primordial des États dans la régulation et le contrôle du système financier. Cette crypto-monnaie qui venait à la base limiter les risques des opérations financières pourrait-elle alarmer davantage ?

4. Pourrait-on investir en Bitcoins sans risques ?
Jusqu’alors, achats et ventes ne se faisaient que rarement en Bitcoins. Si quelques entreprises virtuelles acceptent désormais cette monnaie décentralisée, les boutiques physiques sont étonnement plus nombreuses à s'y intéresser. Le dénommé «Bitcoin Boulevard» à Paris en est un exemple concret. On y trouve une vingtaine de magasins qui adoptent ce mode de paiement dont la majorité reconnaît son aubaine médiatique. Une centaine de transactions Bitcoin y ont été effectuées en l’espace de toute une année, soit une faible estimation de 3 000 euros, ce qui récapitule l’utilisation du Bitcoin comme une monnaie convertible plutôt qu’un moyen de règlement proprement dit. Il est également à noter que le Bitcoin n’a pas de cours légal, c’est-à-dire que contrairement aux monnaies officielles, il n’existe aucune obligation de l’accepter comme unité de paiement. Plusieurs secteurs refusent encore la rémunération en crypto-monnaies. Nous citons à titre d'exemples l’immobilier et l’administration fiscale. En ce qui concerne notre pays, il commence à peine à adopter la monnaie électronique mais il devient plus conscient de l’influence et l'impact de la digitalisation sur le plan économique. D’autre part, les économistes se sont toujours intéressés au compromis risque-rendement : «plus votre investissement est risqué et plus vous avez la possibilité de le fructifier».
Les crypto-monnaies restent en harmonie avec cette théorie car aucun rendement n’est sûr. Par exemple, toutes les personnes qui ont misé sur le Bitcoin n’ont pas toujours perçu de revenus gratifiants. Pour ceux qui ont eu cette possibilité, la concrétisation de leurs investissements s’est faite par le déboursement de sommes assez conséquentes. Par conséquent, le Bitcoin sécurisé devient relativement contradictoire : «La sécurité procurée par cette innovation, en matière d’anonymat et de très faibles risques de piratage, se confronte à l’insécurité de regagner au moins l’argent investi !» D'autres voient le Bitcoin comme un bon investissement, comme c’est le cas d’eBay, un des géants du e-commerce, qui envisage de l’introduire comme mode de payement. Les amateurs des crypto-monnaies, baptisés «Bitcoiners», espèrent que cette initiative soit généralisée auprès des autres e-commerçants. Néanmoins, les experts sont unanimes à conseiller qu’avant d’investir en toute crypto-monnaie, il faut bien s’informer sur leurs fonctionnements et leurs potentiels à long terme, ainsi on pourrait faire face aux risques éventuellement nuisibles à cette initiative.

5. Quelles perspectives en Algérie ?
Aujourd’hui, notre pays porte une réelle attention aux crypto-monnaies. Certains spécialistes pensent que leur interdiction est une initiative précipitée du fait qu'elles visent à faciliter l’accessibilité du e-commerce dans les pays en voie de développement. Une insertion qui rencontre encore des obstacles en plus de la législation du pays dont le manque d’adhésion au paiement crypto-monétaire des sites de vente en ligne. Récemment, R. Lebik et N. Belouar, fondateurs de la «Blockchain Algeria», le premier bureau de consulting à avoir été créé pour cette technologie, ont évoqué l’existence de plus de 200 Bitcoins en Algérie, avec ses 17 millions en circulation mondiale. Un simple calcul montre la très faible participation du pays à cet engouement international représenté par moins de 0,00118%. Ils poursuivirent par une suggestion de créer une crypto-monnaie nationale, visant à numériser le système monétaire du pays et à ralentir la circulation de la monnaie fiduciaire qui représente actuellement plus de 40 milliards de dollars. Selon ces analystes, les crypto-monnaies en général auraient toute leur place en Algérie. Elles pourront contribuer à l’essor de l’économie nationale et en atténuer les tentatives compromettantes du marché parallèle. Dans une conjoncture de dévaluation du dinar algérien, synonymes de planches à billets et d’inflation, l’éventualité de posséder quelques crypto-monnaies semble toute aussi alléchante que d’avoir de l’or ou une devise forte à portée de main. La Bourse d’Alger pourrait également profiter d’une éventuelle introduction des crypto-monnaies afin de dynamiser son système et prétendre à une évolution galopante de son marché financier.
De plus, l’Algérie semblerait avoir l’environnement propice à l’ascension de la Blockchain. En effet, sa vaste étendue et son énergie peu coûteuse pourraient servir aux entreprises de minage pour leur implémentation. Même si le minage du Bitcoin a déjà atteint 81% du total des Bitcoins conçus, ceci n’empêche pas la capacité de l’Algérie à exploiter ce marché porteur, ce qui attirerait non seulement les investisseurs étrangers, mais aussi les nationaux, qui, grâce aux dispositifs offerts d’aide à la création d’entreprises (tels que l’Ansej), pourraient bénéficier d’un moyen de financement et de défiscalisation pour démarrer leur activité. Malgré la réputation sulfureuse qui entoure le Bitcoin, on ne peut ignorer le fait qu'il a donné naissance à l'incroyable phénomène Blockchain qui agite aujourd'hui tous les milieux des affaires du monde. Cette base de données distribuée si particulière, dont les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes sont vérifiés et regroupés à des intervalles de temps réguliers en blocs et dont l'ensemble est sécurisé par des solutions de cryptographie, forme à présent une innovation technologique prometteuse à exploiter. Les plus audacieux ont déjà pris l'initiative. C'est le cas de nombreuses banques : un consortium international réunissant plus de 50 institutions financières majeures, dont Crédit Suisse, Société Générale ou encore BNP-Paribas, ayant développé ensemble une Blockchain privée, contrairement à la Blockchain Bitcoin. Les assureurs commencent également à s'y intéresser. Nous citons à titre d'exemple la société Axa ayant investi en 2016 dans la start-up canadienne Blockstream. Aujourd’hui, l’assureur propose le service «Fizzy» qui indemnise automatiquement ses souscripteurs en cas de retard de leurs vols dépassant les deux heures de temps.
Aussi, près de 200 solutions seraient en cours d’élaboration grâce à la Blockchain dont les experts préconisent l’utilisation dans divers domaines. Facilitant les démarches administratives et logistiques, la Blockchain aurait sa place dans le secteur de la santé pour un meilleur accompagnement des patients ou encore dans celui de l’industrie par le suivi de chaînes d’approvisionnement et de distribution.
Le secteur des assurances pourrait tout autant s’en servir dans ses différentes branches. Des contrats dits «intelligents», grâce à leur exécution automatique, pourraient avoir la délégation de certaines tâches comme la vérification des dossiers ou encore le calcul des indemnités. A défaut de se passer de leur intermédiation dans le système crypto-monétaire, les banques pourraient tout de même utiliser cette technologie à des fins tout aussi attrayantes à commencer par le partage d’informations de manière sécurisée et ultrarapide. La Blockchain possède donc de quoi concurrencer les banques mais également les compléter dans le cas où ces dernières reconnaissent son potentiel d'informatisation dans leurs différents métiers.
Toute cette informatisation des procédures avec la préservation de leur traçabilité offerte par la technologie innovante Blockchain promet de métamorphoser le monde du travail dans le monde. Jusqu’où pourrions-nous augmenter cette efficience au quotidien ? Et au détriment de quels facteurs ? Ce sont des questions à se poser au fil de l’évolution de ce parcours de digitalisation qui s’installe progressivement en Algérie. Par ailleurs, nous restons persuadées que la technologie Blockchain en général, à la différence du porte-monnaie virtuel Bitcoin, pourrait avoir un avenir plus prometteur dans le monde et notamment en Algérie. Nous espérons que nos business leaders algériens fassent plus d'efforts pour améliorer davantage leurs entreprises en termes d'innovation organisationnelle avant de se lancer dans un tel projet d'innovation technologique qui est la Blockchain ! Rendez-vous dans quelques années pour voir l'immersion de cette incroyable technologie innovante dans le monde et notamment en Algérie, et ce, au-delà même du cadre monétaire.
M. S. B. et S. M. B.

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