Lançons l’équivalent ouvrier du fameux slogan paysan de la Révolution agraire qui disait : «La terre à celui qui la travaille !» Disons aujourd’hui : «L’usine et le travail à celui qui veut travailler !» (comme par exemple, les migrants sahéliens et d’autres pays d’Afrique).
Des «chômeurs» manifestent pour avoir du travail (parce que, sans travail, on ne peut pas faire de grèves). Des «travailleurs» font tout le temps la grève, souvent doublée d’une marche pour retarder et empêcher ceux qui veulent aller travailler. La solution miracle : donner le travail des grévistes aux chômeurs et les deux vont se partager les salaires. Les anciens chômeurs, tout heureux «d’aller au travail», ne seront pas très exigeants question salaire. Les anciens «travailleurs» qui n’ont jamais vraiment travaillé seront heureux de recevoir un salaire sans aller au travail.
Tout le monde sait que c’est le privé (pas tous, bien sûr) qui exploite les gens et qui donne les plus bas salaires, mais personne ne bouge le petit doigt, y compris les syndicats (il y a souvent des cas pas sains). Tout le monde sait que le secteur public donne de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, mais les grèves n’en discontinuent pas.
L’autre solution miracle : faire un échange de travailleurs. Les exploités du secteur privé, contents de travailler dans de meilleures conditions avec des salaires plus élevés, n’en demanderont pas plus. Les anciens du secteur public seront obligés de travailler sérieusement chez le privé, car ils payeront cher chaque arrêt de travail qui, en pénalisant l’entreprise, les pénalise eux aussi. Là, c’est la loi du marché qui prime, pas celle de quitter l’usine pour marcher.
K. B.
