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Rubrique Culture

Musique John Cale, l'avant-gardiste du rock, revisite ses classiques

«Le chemin m'a toujours paru plus  intéressé que la destination», affirme John Cale, cofondateur du Velvet Underground avec son «frère ennemi» Lou Reed et éternel avant-gardiste du rock,  qui revisitera son œuvre de lundi à mercredi à la Philharmonie de Paris.  C'est dans un studio de répétition, caché dans le labyrinthe d'un immeuble  de Los Angeles, que l'artiste gallois de 77 ans, à la carrure impressionnante,  reçoit l'AFP, entouré de ses instruments, piano, guitare et violon, avec  lesquels il apprit, enfant, la musique. Féru d'Erik Satie, passionné par le dadaïsme, il parfait sa formation  classique auprès du compositeur Aaron Copland à New York, «où une révolution  culturelle bat son plein» en 1963. «Tout le monde faisait de la musique, des  films, partout dans les rues, les maisons. Je me retrouvais dans le cœur du  réacteur artistique». 
Rapidement, il fait la rencontre d'un électron nommé Lou Reed et le courant  passe immédiatement.  classique qui se lançait dans le rock. Lou leur faisait des chansons à la Beach  Boys. Il venait d'écrire Venus in Furs et Heroine et me disait, «jamais on ne me laissera enregistrer ça. Ça m'a rendu dingue», raconte John Cale, qui le  convainc de le faire eux-mêmes. Ainsi débute l'aventure Velvet Underground. Au sein du groupe, également composé du bassiste/guitariste Sterling Morrison et de la batteuse Moe Tucker,  les atomes crochus laissent vite place à une électrique rivalité. «Mais j'ai  tellement appris de lui et lui a tellement appris de moi qu'il se passait  toujours quelque chose à l'arrivée», souligne-t-il. Leurs premiers concerts font tellement de bruit que le public n'entend...  que du bruit. «En fait, on travaillait énormément ça. Il y avait plein de  nuances, de combinaisons intéressantes à explorer. Cette musique ne nous  mènerait sûrement nulle part, mais on a sauté à pieds joints dedans.»  Le parrain du pop-art, Andy Warhol, les repère et les produit au sein de la  Factory. Il contribue à sa façon à la conception du premier album, The Velvet  Underground and Nico, en créant la fameuse pochette à la banane. Il impose aussi la présence du  mannequin Nico, dont on entend la voix  grave sur Femme Fatale, I'll be your mirror et All tomorrow's parties.  «Andy n'aimait pas notre look. Avec elle, le groupe deviendrait beau. On ne  s'en rendait pas compte, mais lui savait très bien ce qu'il faisait», sourit  Cale.  «Pourtant on ne voulait surtout pas plaire. Notre musique était  déstabilisante. Mais j'étais conscient qu'on créait un son nouveau, unique dans  le rock», assure celui qui quittera toutefois le groupe après White  Light/White Heat en 1968. En 1970, John Cale se lance en solo avec Vintage Violence, un album pop.  Sûrement trop à ses yeux... «Tu veux gagner ta vie et on te dit quoi faire pour  ça. La maison de disques voulait que je suive une direction. Je l'ai fait. Je ne le referai plus.»  
«On ne peut pas aller loin en prétendant être ce qu'on n'est pas», insiste  l'artiste, qui sort trois ans plus tard son œuvre maîtresse 1919, dans  laquelle il fait entrer en osmose rock et classique. «J'étais ce Gallois vivant à Los Angeles, qui se souvenait de toutes ces  choses en Europe qui me manquaient. Pure nostalgie», décrypte son auteur qui  réfute l'idée de ne pas être né à la bonne époque.  
«Devenir un compositeur classique, je savais comment y arriver. Mais j'ai  préféré contribuer à l'évolution naturelle de la musique», répond-il. En parallèle, John Cale prête ses talents d'arrangeur et de producteur aux  autres : Iggy Pop, «quelqu'un de très organisé», pour le premier album avec les Stooges, Patti Smith sur Horses, Brian Eno «qui était je pense aussi  insatisfait que moi par le rock». «J'aime voir chez les autres ce qu'ils ne savent pas d'eux-mêmes. Les  musiciens savent ce qu'on attend d'eux, mais pas forcément de quoi ils sont  capables. C'est là que le producteur entre en jeu», explique John Cale, qui  admet avoir été frustré d'être plus reconnu pour son travail pour les autres. «On fait des progrès chaque fois qu'on le peut. L'essentiel, c'est que je continue de progresser. Il y a un nouvel album qui sort en janvier et j'en suis  très content. Il faut toujours respecter sa propre créativité». 

 

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