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Rubrique Culture

Rue des hypocrites de Ahmed Rezzag La tentation du rire facile

La dernière pièce théâtrale de Ahmed Rezzag vient d’être présentée au TNA devant un public nombreux venu découvrir le dernier-né de ce dramaturge et metteur en scène très populaire. 
Rue des hypocrites, écrite et mise en scène par Ahmed Rezzag et produite par le Théâtre régional de Mostaganem, était à l’affiche du Théâtre national algérien durant trois jours. C’est un spectacle vaudevillesque qui met en vedette Hamid Achouri, Samira Sahraoui, Nesrine Belhadj, Adila Soualem, Yacine Zaïdi, Kamel Zerara, etc. Une galerie personnage qui évolue dans un hôtel miteux où éclate très vite un conflit autour d’une chaîne de dettes : chacun des protagonistes doit une somme d’argent à l’autre et pour le rembourser, il doit récupérer son dû de chez un troisième personnage, et ainsi de suite. En résulte une cacophonie grinçante chargée d’humour et de contrepèteries. La scénographie signée Abdelghani Chenouf permet aux comédiens de se mouvoir aisément sur scène et de changer de décor de manière rapide et souple. Ahmed Rezzag convoque sa sémantique habituelle pour sonder des aspects de la société algérienne et tourner en dérision les rapports cahoteux entre Algériens. Après le succès phénoménal de ses trois précédentes pièces Torchaka, Kechrouda et Khatini, Ahmed Rezzag revient avec Rue des hypocrites qui demeure dans le même canevas de satire sociale et de spectacle populaire et divertissant. Les comédiens chauffés à blanc par leurs personnages s’en donnent donc à cœur joie et parviennent sans peine à obtenir la complicité du public pour ce qui est de rire de nous-mêmes au lieu d’en pleurer. 
Rue des hypocrites est une succession de saynètes et de tirades bien appuyées racontant une situation en somme banale où l’argent est au cœur d’une chamaillerie inextricable et où chaque personnage essaie de duper l’autre pour fuir ses engagements. Rezzag tente évidemment d’en faire une allégorie artistique d’une société gangrénée par les faux-semblants, la cupidité et la malhonnêteté mais s’il réussit parfois (rarement) à faire mouche et à susciter un rire intelligent chez le spectateur, il semble à d’autres moments (souvent) plus enclin à céder à la facilité et au discours direct. Très peu de subtilité en effet dans cette succession de dialogues loufoques qui arrachent presque des rires convenus, parfois triviaux, au public. Du côté de la mise en scène, on est plutôt dans une mise en espace d’un texte surchargé et d’une structure dramaturgique sans grand relief. On se laisse évidemment séduire par des comédiens survoltés et habiles, on se laisse aussi tenter par cet humour caricatural, souvent téléphoné, mais ce plaisir «facile» ne compense que très rarement une impression de déjà-vu et un goût de réchauffé.
S. H.

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