La troupe de théâtre Ineznazen des Ouacifs (Sud de Tizi-Ouzou) a pris part récemment au Festival international des arts alternatifs, en Tunisie.
La manifestation, qui est une copie conforme du Festival itinérant Raconte-Arts qui sillonne, depuis quatorze ans, les villages et localités de Kabylie, est à sa troisième édition. Une similitude loin d’être fortuite puisque cette dernière a inspiré les membres de l’association organisatrice de cet événement, habitués qu’ils sont du festival itinérant de Kabylie.
C’est, d’ailleurs, lors de la toute dernière édition de Raconte-Arts, à Tiferdud, que les membres d’Ineznazen, une troupe de théâtre d’expression kabyle, ont été invités par leurs homologues tunisiens. Chose faite, puisque nos comédiens se sont produits en pleine rue du Ksar El-Halouf, relevant du gouvernorat de Mednine, au sud de la Tunisie, en présence de près de 200 jeunes artistes venus des quatre coins du monde.
Cette manifestation porte sur le développement et l’amélioration de la démocratie culturelle, avec l’objectif de promouvoir la décentralisation et l’égalité d’accès aux espaces de créativité culturelle artistiques à travers les arts de la rue en Tunisie et de renforcer la coopération des jeunes artistes à l’échelle internationale et régionale. C’est un festival culturel artistique, alternatif et itinérant, qui vise à promouvoir la scène culturelle dans les villages et les gouvernorats de Tunisie.
C’est une rencontre culturelle qui consiste à regrouper plus que 200 jeunes des 24 gouvernorats de Tunisie et des quatre coins du monde, pendant 4 jours.
Au menu de ce festival, des conférences, des ateliers, du théâtre, de la musique, de la calligraphie, de la peinture et décoration des murs du village de graffitis, en sus d’une visite guidée sur Ksar Ezzit.
Lors de cette manifestation, la troupe Ineznazen, créée en 1993 par l’association culturelle Tarwa n Kweryet d’Agouni-Fourrou, a présenté son tout dernier-né, à savoir Muh Iruh, une adaptation en tamazight de la pièce Rihlet Handbal du grand dramaturge syrien, Saâdallah Ouanous.
Elle a, dans son escarcelle, plusieurs spectacles dont, notamment, Taghuri n tieugna (l’école abrutissante), Anazur i rewlen i lmut (L’lartiste qui fuit la mort), Akniwen (les jumeaux) écrits et joués par Saïd Kared dit Moumouh, ou encore Tagelda n targit (le royaume du rêve) ou Muhend u Caban, une adaptation en kabyle de En attendant Godot, de Samuel Beckett. Un répertoire qui a valu à cette troupe de nombreuses distinctions dont, notamment, le Grand Prix du Théâtre en plein air à Ath Yenni en 1996, le Grand Prix du Festival national du théâtre d'expression amazighe en 2000, les prix des meilleures interprétations masculine et féminine. Les toutes dernières distinctions remontent à l’été dernier quand Moumouh Kadi et Makhlouf Loucheni ont reçu, respectivement, le prix de la meilleure interprétation masculine et le prix de meilleure mise en scène au Festival national du théâtre amateur à Bouandas, dans la wilaya de Sétif. Des comédiens aux côtés d’Amazigh Mahroug, Mohamed-Amokrane Lachemot, Kenza Mechouche, Aït-Challall Faïrouz, Loualiche Karima, Lyes Brahimi, Belkacem Latari, Nassim Mesbah, Azwaw Loukkad, qui sont les dignes héritiers de leurs aïeux, entre autres Saïd Kared, Belaïd Kared, Kamel Loukkad, Idir Mecefeuh, Belkacem Kaouane, Lilya Idir, Kahina, Ouiza, Tannina et Layssa Loukkad et la liste est longue.
Mohamed Kebci
